CMA CGM, la Chine et l'environnement

La présence dans la Capitale du président chinois n'a pas été profitable qu'à Airbus. Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur basé à Marseille en a profité pour contractualiser un accord stratégique avec un autre président, celui des chantiers chinois China State Shipbuilding Corporation. Où il est question de GNL et de transition énergétique.
(Crédits : DR)

S'il a beaucoup été question de nouvelle route de la soie, la venue de Xi Jinping ne s'est pas limitée à ce seul sujet. Airbus en a profité pour recevoir une commande importante et CMA CGM n'a pas été en reste. En effet, c'est sous les ors de l'Elysée que Rodolphe Saadé a signé deux accords avec Lei Fanpei, le président de China State Shipbuilding Corporation, les chantiers chinois avec lesquels le spécialiste de la logistique et du transport avait déjà des liens.

Bis repetita

Dans la corbeille de la mariée figure une commande de 10 nouveaux porte-conteneurs, cinq bénéficiant d'une propulsion au GNL, les cinq autres équipés de scrubbers. Une façon pour CMA CGM de moderniser certes sa flotte mais aussi et surtout de continuer à positionner le groupe familial sur le credo du respect de l'environnement. En 2017 déjà, il avait annoncé la commande de 9 portes conteneurs de 22 000 EVP propulsés au GNL.

Le sujet est central pour l'industrie maritime toute entière. Avec 370 millions de tonnes de fuel oil consommé, le transport maritime contribue aux émissions mondiales de Co2, à hauteur de 3 %, aux émissions de soufre à 10 % et aux émissions d'oxyde d'azote à 20 % comme le redit un rapport rédigé par Jean-François Suhas, le président du Marseille Provence Cruise Club. Le GNL justement permet de réduire ces émissions nocives.

Ce choix n'est évidemment anodin. Outre la volonté propre de l'armateur, il s'agit aussi, de plus en plus d'une question d'image et de compétitivité. D'ailleurs, avec China State Shipbuilding Corporation, l'autre accord concerne le développement de navires plus respectueux de l'environnement.

Le biofuel aussi

Cette annonce arrive quelques heures après que le CMA CGM White Sharks ait réussi son soutage à base de biofuel. L'expérimentation a été menée avec Ikea, le port de Rotterdam et GoodFuel, spécialisé dans la fourniture de biocarburants marins. Pour le bio-fuel utilisé il a fallu un développement de trois ans. Il faut dire que les composants ne sont pas habituels : des huiles recyclées et de résidus forestiers.

Mais la promesse est forte : réduire de 80 à 90 % les émissions de CO2.

On ne sait pas quel projet mèneront ensemble CMA CGM et les chantiers chinois mais la Chine est depuis toujours un élément stratégique pour l'entreprise créée par Jacques Saadé, qui très tôt, avait "vu" le développement du continent, s'y installant en 1992. Sur les 37 000 personnes que l'armateur marseillais emploie, 3 000 sont basés en Chine.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 3
à écrit le 27/03/2019 à 9:01
Signaler
Les chinois ont fortement intérêt à répondre aux aspirations de leurs citoyens pour moins de pollution. De fabriquer tout les objets du monde a généré la destruction de ce pays, plus de 3000 manifestations pour la protection de l’environnement en Chi...

à écrit le 26/03/2019 à 22:00
Signaler
En quoi le fait que la CMA CGM fasse construire ses bateaux en Chine est une bonne nouvelle ?

à écrit le 26/03/2019 à 16:29
Signaler
IL y a une autre manière de faire baisser la pollution, c'est de fabriquer en Europe, ce que la Chine nous vend. Pour l'instant, nous devenons de plus en plus le vassale de la Chine, grande démocratie comme chacun le sait.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.