Comment Shark poursuit sa route vers la diversification

Venu de l'univers de la moto – un segment sur lequel elle se renforce aussi, devenant par ailleurs sponsor titre du Grand Prix de France – l'entreprise basée à Marseille est également présente sur le secteur de l'outdoor et entame une incursion dans celui de l'équitation. Tout en ne s'interdisant pas des opérations de croissance externe.
(Crédits : DR)

Son ADN c'est la moto. Née en 1986, la marque Shark a puisé dans cet univers, tout ce qui fait son savoir-faire en matière de casques. C'est dire si devenir sponsor titre pour 3 ans (jusqu'en 2021) du Grand Prix de France qui se déroule en mai prochain au Mans, représente une certaine reconnaissance. "C'était une évidence, nous venons de cet univers", dit Patrick François.

Au-delà de la visibilité qu'apporte ce sponsoring, c'est surtout une reconnaissance pour la constante innovation qui fait partie de la philosophie de l'entreprise. Il faut dire que le secteur de la moto est forcément exigeant et le renforcement des normes d'homologation des casques pour la compétition de vitesse, décidé par la Fédération Française de Motocyclisme (FIM), a poussé les acteurs de l'équipement à faire encore mieux. "Shark a été le premier constructeur à lancer des casques capables d'absorber les chocs, évitant qu'ils le soient par le crâne", souligne Patrick François. La FIM a homologué en début d'année le casque intégral Race-R Pro GP, fabriqué à base de fibres de carbone, de l'équipementier provençal. Un équipementier qui commercialise également un casque à LED, baptisé Skawl, lequel rencontre "un vrai succès sur le marché", assure le PDG de l'entreprise qui est également parti à la conquête de la clientèle féminine en créant fin 2018, avec Swarovski, un casque orné de cristaux. "Nous avions la volonté de toucher le marché citadin, et dans ce segment, toucher les femmes", précise Patrick François.

Filiale américaine

 Comme de nombreuses marques Made in France, l'entreprise est confrontée au phénomène de contrefaçon. En l'occurrence, c'est la marque chinoise LS2 qui a commercialisé une copie du casque Evoline. Et malgré un procès remporté en début d'année, Shark continue de subir cette concurrence déloyale. Bien que soutenu par les autorités françaises, Patrick François aimerait que ce soutien soit renforcé, tant les procédures sont longues et complexes.

Un désagrément qui n'empêche pas l'entreprise de poursuivre son déploiement, même si elle dit son inquiétude face à l'évolution de la conjoncture économique, en Europe, certains pays dont la France, accusant le coup d'un certain ralentissement. Mais l'Europe du Sud, comme l'international, continuent de poursuivre leur tendance haussière. Depuis l'an dernier, Shark dispose d'une filiale de distribution aux Etats-Unis, ce qui "nous permet de traiter en direct le marché américain", explique Patrick François.

Outdoor aussi

Si l'ADN de l'entreprise, qui emploie 700 personnes, vient grandement de la moto, la holding qui détient Shark a entamé depuis 2016 une stratégie de diversification, concrétisée par le rachat de Cairn, spécialiste des accessoires outdoor pour le ski. Un autre segment pour lequel "nous enregistrons une croissance à deux chiffres" et qui poursuit encore plus loin la diversification en mettant sur le marché des casques et accessoires pour le vélo. "Notre constante, c'est l'équipement de la personne", souligne Patrick François. "Nous nous positionnons comme un acteur de la mobilité urbaine". Néanmoins un autre secteur intéresse le dirigeant français qui fait une incursion dans le monde de l'équitation. Un air-bag, pour lequel "nous amenons des éléments différents à ce qui existe déjà, nous complétons" entre en phase de commercialisation.

La stratégie désormais est "de nous renforcer sur les marchés de la moto et de l'outdoor". Et "nous réfléchissons sérieusement à de nouvelles opérations de croissance externe". Si le groupe exporte de manière globale à 40 %, le segment moto culmine, lui, à plus de 70 %. 600 000 casques toutes activités confondues sont produits annuellement. Le chiffre d'affaires, pour sa part, atteint 100 M€.

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