Après son rachat par ses dirigeants, quel avenir pour PmS Médicalisation ?

L’entreprise basée à Aix-en-Provence propose des solutions médicales en entreprise. Vendue en 2010 au groupe Adecco, elle vient de reprendre son indépendance suite à son rachat par ses dirigeants. Avec plusieurs ambitions : rendre l’entreprise incontournable grâce à de nouveaux services et la développer à l’international.

C'est à la fin de ses études en médecine que Philippe Borel crée Provence Medical Services Medicalisation (PmSm). L'idée est alors de "proposer des solutions médicales pour les grandes entreprises qui ont des besoins en la matière". En fait, la PME externalise les prestations de médecins et d'infirmiers qu'elle embauche. Premier chantier : le site pétrolier Naphtachimie à Fos-sur-Mer. Elle obtiendra ensuite la gestion de l'assistance médicale de l'aéroport Marseille Provence pour une vingtaine d'années. En 2010, Philippe Borel rencontre des responsables du groupe Adecco, spécialiste du recrutement par intérim qui dispose notamment d'une filière "Médical". "Il y a avait des synergies à faire entre nos servicesC'est alors que j'ai décidé de vendre l'entreprise et de rejoindre le groupe en tant que cadre dirigeant en charge de PmSm".

Un rachat qui a permis à la PME aixoise de "se développer fortement car Adecco connaît tous les grands clients. Cela nous a permis de nous faire connaître". De quoi multiplier les contrats, avec les aéroports de Nice, Toulouse, le parc Astérix ou encore de gros chantiers parisiens.

Mais en 2017, le géant de l'intérim réoriente sa stratégie, souhaitant développer ses marques à l'international. Or, "le maintien d'une marque comme la nôtre coûte cher, surtout lorsqu'on parle de développement international. Cela nécessite des investissements importants que PmSm ne pouvait pas supporter". D'un commun accord, la PME est rachetée à Adecco par ses dirigeants. "Nous souhaitions continuer l'aventure. Et si notre modèle est difficilement duplicable à l'international, il a un potentiel important en France".

En France, cap sur la médecine du travail et les nouvelles technologies

Un potentiel dont est convaincu Philippe Borel pour qui l'ambition est désormais de "s'imposer comme le prestataire incontournable de santé en entreprise", en adoptant une stratégie de "conquête rentable et durable". En matière de santé en entreprise mais aussi de "médecine du travail". Un projet encore en réflexion qui répondrait à un contexte pénurique et pour lequel "nos clients sont intéressés".

Philippe Borel veut également développer des solutions incluant les nouvelles technologies, et ce à plusieurs niveaux. Pour les salariés (médecins et infirmiers), cela pourrait passer par la création d'interfaces permettant de contacter plus facilement l'entreprise ou de gérer la réalisation des contrats de travail.  "On est en train d'avancer sur cela". Côté clients, l'enjeu est "d'augmenter la valeur ajoutée de l'offre" en utilisant la téléconsultation ou le recours à des experts pour le conseil via une plateforme de télémédecine. "Et comme nous avons des infirmiers dans les entreprises, ceux-ci permettraient de garder l'humain au centre et de ne pas déshumaniser la relation".

Autre prestation déjà offerte depuis deux ans en France - depuis une dizaine d'année à l'étranger - et promise à se développer : "l'accompagnement des entreprises dans leurs politiques de prévention contre la drogue et l'alcool". Cela a été rendu possible par un "décret de 2016 qui autorise l'employeur à réaliser des tests salivaires". Un service qui a beaucoup de succès auprès des grandes entreprises dans la construction, l'énergie et le transport, là où les risques sont importants et peuvent être amplifiés par la consommation de substances psychoactives. "On a de plus en plus de demande sans vraiment faire d'effort commercial".

Des opportunités à l'international

Si le marché national concentre la plupart des activités, l'international offre également de grandes opportunités, d'autant que, en raison d'un risque supérieur, l'entreprise y réalise des marges plus importantes.

PmSm compte déjà plusieurs clients - français ou étrangers - d'envergure internationale, mais la PME aimerait se développer dans d'autres domaines tels que les entreprises de construction et minières, s'intéressant notamment à la société marseillaise Catering International Services qui gère des bases-vie en milieu extrême. "Nous aimerions leur proposer la partie médicale et gestion d'infirmerie".

Et parmi les destinations fétiches de l'entreprise : l'Afrique qui "peut être pourvoyeuse de contrats en raison de son développement, des projets et chantiers qui y sont menés".

Autant de projets grâce auxquels PmSm espère atteindre ses objectifs "très ambitieux" : une croissance de 15 à 20 % annuels sur les cinq prochaines années, le chiffre d'affaire s'élevant à ce jour à environ 10 M€.

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