Quels enjeux pour Monclub Esport ?

Créé à Marseille, ce club s'appuie sur un concept qui mêle sport et esport, les deux en présentiel, encadré par des formateurs, et un référent, l'ex-nageur Yannick Agnel. Un genre nouveau qui veut unir le meilleur des deux mondes dans un contexte économique qui voit l'esport générer des ressources financières qui n'ont rien à envier aux clubs de foot professionnels.
(Crédits : DR)

Romain Sombret en est certain : c'est toute une nouvelle industrie qui est en train de naître, discrètement mais sûrement, sous nos yeux. Une industrie puissante, qui génère des retombées financières loin d'être anecdotiques si l'on considère la valeur du jeu vidéo en 2017 à hauteur de 130 milliards de dollars, ou même le profit généré en 12 mois par l'un des plus célèbre jeu, Fortnite, à 1 milliard de dollar quand la valorisation moyenne des dix premières équipes d'esport au monde atteint 160 millions de dollars.

Un phénomène tendanciel. Le jeu vidéo est parmi les divertissements favoris des jeunes et les éditeurs des jeux contribuent eux-mêmes à créer cet engouement, la pratique des jeux vidéo en compétition étant l'un des meilleurs moyens de promouvoir l'activité.

Nouvelle industrie

Ancien étudiant de Kedge BS à Marseille, ex-Gemalto, Romain Sombret ne connaît rien à l'esport il y a encore un an. Lui, est surtout un fervent défenseur de l'éducation par le sport, phénomène auquel il a participé, alors en poste en Afrique, en rejoignant Diambars, école fondée notamment par l'ancien international Bernard Lama et Patrick Viera (actuel entraîneur de l'OGC Nice) et dont l'objectif était de mettre sur le chemin de l'éducation les jeunes africains grâce au ballon rond. Revenu en France, Romain Sombret se lance dans l'ouverture de salles de foot à 5, convainc même l'OM... Sensibilisé par un membre de sa famille à l'engouement que provoque l'esport - et curieux du sujet - il l'approfondit, fait des recherches et se rend compte alors que "nous assistons sous nos yeux à la création de LA nouvelle industrie ludo-compétitive du XXIème siècle. Une industrie qui n'est pas encore visible mais qui va prendre de l'ampleur. Les jeunes sont sur écran vidéo et cette audience là n'a pas encore été monétisée".

C'est de là que naît le concept de Monclub Esport, imaginé donc par Romain Sombret, Sandra Niellini et Loïc Morere, sur l'idée d'appliquer à l'esport le même principe "d'entraînement" que pour le sport avec une salle pour jouer sur écran mais aussi et surtout des séances de sport physique avant tout jeu, qui mixent différentes pratiques. Et ça, c'est nouveau. Du moins en France. Car en Corée et aux Etats-Unis "les joueurs d'esport sont formés comme des sportifs, en travaillant le corps et l'esprit, les capacités cognitives...", raconte Romain Sombret.

Mens sana...

Une analyse partagée par Yannick Agnel. Et si "le Squale" (son surnom dans le milieu de la natation) a rejoint Monclub Esport c'est que "le jeu vidéo a toujours été une passion, un moyen de me reposer pendant ma carrière" et que cette nouvelle école peut - outre "unir le meilleur des deux mondes" - modifier les a priori sur l'esport, souvent peu perçu à sa juste valeur. "Les études menées sur les jeux vidéos en ligne ne disent pas que c'est une activité délétère. Au contraire, c'est un moyen de développer des qualités tels que le réflexe, l'imaginaire, la tactique... et si on peut coupler cela avec des séances de sport c'est un excellent moyen de développer un esprit sain dans un corps sain". Ambassadeur du Club, le médaillé olympique désormais retraité et donc aux "coudées plus franches", assure le rôle de conseiller en capitalisant sur son expertise pour apporter des recommandations sur le plan à la fois physique et sportif. "J'aime être entouré de personnes, transmettre une expérience, un savoir..."

Dix académies en 24 mois

Installé dans la Cité phocéenne, Monclub Esport - qui a nécessité un investissement de 120 000€ et emploie 8 personnes - entend se dupliquer et compte atteindre un réseau de dix académies dans les deux ans. Il sera bientôt présent à Cannes, Paris, Lyon et Rome en 2019. Pour se développer, Romain Sombret table sur deux modèles, "soit en investissant nous-même dans les structures", soit par le biais de la franchise.

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