Comment Bionetys veut redonner un coup de neuf aux métiers de la propreté

Créée à Marseille, la TPE propose ses services de nettoyage à des bureaux et copropriétés avec une particularité : l’utilisation de produits biotechnologiques, inoffensifs pour la santé et l’environnement.
(Crédits : DR)

Produits néfastes pour la santé. Polluants. Conditions de travail pénibles. Précarité. Les métiers de la propreté ne font pas rêver. Après avoir travaillé deux ans et demi comme agent d'entretien, Yann Simonnet est bien placé pour le savoir. Et pour changer la donne. Ce qu'il tente de faire en créant Bionetys en janvier 2018.

Les mains usées par ses années de nettoyage, il commence par chercher "des produits responsables qui ne nuisent ni à la nature ni à l'humain". C'est alors qu'il découvre les produits biotechnologiques, concurrents des produits issus de la pétrochimie - les plus utilisés - et de ceux issus de la biologie, inoffensifs mais dont l'efficacité reste encore à prouver. "Les produits biotechnologiques sont conçus à partir de bactéries. On les soumet à des conditions extrêmes et elles produisent naturellement des tensio-actifs qui sont à 100 % respectueux de l'homme et de l'environnement". De quoi séduire l'ancien agent d'entretien, d'autant que de tels produits sont conçus tout près, à Gémenos. "Cela permet un circuit très court avec une empreinte carbone moins haute".

Une démarche RSE très forte, qui passe aussi par le bien-être des salariés avec l'intégration de personnes en insertion professionnelle via le Geiq Propreté et de jeunes en alternance, l'achat de balais et aspirateurs ergonomiques ou encore le choix de ne proposer ses services qu'à Marseille, "pour ne pas se fermer à des employés qui auraient des soucis de mobilité".

Pas de concurrent régional ... pour l'instant

Une démarche qui a pour l'heure séduit une quinzaine de clients : des bureaux et copropriétés dont la surface varie de 50 à 300 m². Dans le viseur, de grands groupes auxquels des devis viennent d'être envoyés, pour des surfaces allant jusqu'à 4000 m². De tels contrats permettraient à Bionetys d'augmenter ses marges et d'embaucher à temps plein sur ces chantiers.

Mais pour cela, il faudra résister à des géants de la propreté qui offrent leurs services pour 17 à 25 euros de l'heure, contre 25 euros pour Bionetys. "Ce prix pourrait descendre à 23, 24 euros sur de gros chantiers", assure le chef d'entreprise. Une différence qui s'explique par le coût plus élevé des produits biotechnologiques, même si "HTS Bio, notre fournisseur, est une très grande entreprise qui exporte à l'international et propose donc des prix compétitifs. De plus, je m'y retrouverai sur le long terme grâce à moins d'accidents du travail liés aux produits". Un argument qu'il met également en avant auprès de clients potentiels. Sauf que si Bionetys n'a pour l'heure aucun concurrent sur le marché du nettoyage biotechnologique en région, le géant Onet a récemment annoncé l'usage de ces produits d'ici 2020. Mais Yann Simonet se rassure : "il faut une formation des agents pour utiliser ces produits s'il on veut offrir un service de qualité. Chez nous, cela fait partie du processus de développement depuis le début". Il mise par ailleurs sur son engagement RSE pour faire la différence, d'autant "qu'il existe un engouement des entreprises pour cette démarche".

Une première année encourageante

Pas d'inquiétude donc, d'autant que Bionetys s'apprête à dépasser ses prévisions pour l'année prochaine. "Nous avions prévu un chiffre d'affaire de 45 000 euros pour 2019, mais si nous continuons comme cela, sans nouveau client, nous gagnerons le double".

Cependant Yann Simonnet veut aller plus loin. "Il faudrait au minimum tripler le prévisionnel pour 2019 avec deux embauches à temps plein, tout en continuant le circuit d'alternance". Pour cela, il mise sur la signature de nouveaux contrats et envisage de répondre aux appels d'offre d'institutions et de collectivités. La Palme verte, qui récompense les entreprises s'inscrivant dans le développement durable et qu'il devrait recevoir l'année prochaine devrait en outre jouer un rôle de tremplin, lui offrant une plus grande visibilité.

De quoi se renforcer sur le volet nettoyage avant de se lancer dans la revente de produits biotechnologiques, un projet que le créateur de l'entreprise aimerait mettre en place d'ici 2021. Cela fournirait à Bionetys une nouvelle source de revenus qui lui permettrait d'atteindre ses ambitions à cinq ans : un chiffre d'affaire de 500 000 à 600 000 euros et une équipe de dix à quinze employés. Mais d'ici là, tempère Yann Simonnet, "nous voulons évoluer doucement pour ne pas perdre nos valeurs et être grisé par l'appât du gain". Car l'ambition première, c'est de "donner une nouvelle image à la propreté".

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