Jean Castellini : "Notre stratégie doit placer Monaco sur la carte du monde numérique"

La principauté invite le numérique dans sa stratégie de conquête économique internationale. Jean Castellini, ministre des Finances et de l'Économie, revient sur la création de MonacoTech, un incubateur-accélérateur de startups, et sur les prochaines initiatives envisagées par Monaco pour en faire une "smart country".
Jean Castellini, ministre des Finances et de l'Économie de la principauté de Monaco.
Jean Castellini, ministre des Finances et de l'Économie de la principauté de Monaco. (Crédits : DR)

LA TRIBUNE - Un an après l'annonce de la création de MonacoTech, quel bilan tirez-vous ?

JEAN CASTELLINI - MonacoTech a été inauguré il y a six mois. Comme je l'ai déjà précisé, cet incubateur-accélérateur est parfaitement cohérent avec la politique industrielle. Aujourd'hui, il fait partie de la politique numérique. L'idée de MonacoTech était de contribuer à changer l'image de Monaco, démontrer que le pays n'est pas à la traîne de l'innovation.

Avez-vous déjà pensé à la suite de MonacoTech ?

L'un des éléments qui fait partie de la feuille de route est de pérenniser la présence des entreprises à Monaco. La question, c'est : comment poursuit-on l'aventure ? Pour garder les entreprises sur le territoire, il faut une structure dédiée, qui se situe entre la pépinière et le centre d'affaires, et qui permette aux entreprises incubées d'être excubées. Nous allons donc donner naissance à Monaco Boost. Il est prévu pour s'installer sur le même plateau que MonacoTech. Les jeunes Monégasques pourront notamment y trouver des services avec des tarifs préférentiels.

La SAS au sens juridique français n'existe pas en principauté. Cela peut-il évoluer ?

Certains sujets ont évolué avec MonacoTech. La SAS devra être introduite en droit monégasque. Le temps législatif n'est pas le temps de la startup. La forme juridique la plus adaptée n'existe sans doute pas encore. Mais c'est en cours.

L'arrivée de Frédéric Genta, comme celle de Paul Jolie, démontre une volonté d'aller plus loin dans la stratégie définie.

Nous avions déjà engagé des actions à la suite d'une réflexion, mais nous passons désormais à un niveau supérieur de coordination des politiques. Ces deux dernières années témoignent de cette ambition. A-t-on envie d'être un show-room ? Il faut regarder ce qui se fait dans d'autres villes qui ne sont pas en concurrence. Il s'agit de mettre Monaco sur la carte du monde numérique.

La principauté a mis en place un projet baptisé "Matrice Smart City" qui lie tourisme et smart city. Plus généralement, que peut apporter l'utilisation des données ?

Pour un petit État, la dématérialisation est une opportunité. Il faut une volonté politique. Il y a la nécessité d'une digitalisation plus forte. Ainsi la transition énergétique et la transition numérique ont plus que le simple terme transition en commun. Tout ce qui est smart city participe de la même vision. Mais cela demande à être financé. Grâce à l'excédent budgétaire, nous pouvons consacrer plusieurs millions d'euros à notre ambition. Les réserves de l'État peuvent également être investies dans des fonds et des entreprises innovantes.
La donnée mise au service du soft power, c'est à cela que sert la smart country. C'est être smart au sens de gentil mais aussi d'intelligent.

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