Comment Monaco développe son esprit "smart country"

Sa superficie contrainte pourrait être un obstacle. Elle se révèle une chance. Ou comment la principauté invite le numérique dans sa stratégie de conquête économique internationale.
Le défi : Le numérique est horizontal, là où Monaco est vertical (Frédéric Genta, Country Chief Digital Officer).
Le défi : "Le numérique est horizontal, là où Monaco est vertical" (Frédéric Genta, Country Chief Digital Officer). (Crédits : iStock)

Il y a un an, le monde découvrait Monaco non pas pour son Grand Prix ou ses événements jet-set, mais pour une toute nouvelle structure, baptisée "MonacoTech". Un incubateur-accélérateur porté sur les fonts baptismaux par Monaco Telecom, son actionnaire principal, Xavier Niel et le gouvernement monégasque. Une alliance de bon aloi, presque logique et en tout cas prometteuse. L'objectif : placer Monaco en orbite des pays intelligents. Une ambition forte (folle ?), mais qui n'avait rien de cosmétique et tout de stratégique.

Car sur le Rocher comme ailleurs, il est bien question de placer Monaco dans la phase d'après. Il y a 12 mois, Jean Castellini, le Conseiller de gouvernement, ministre des Finances et de l'Économie, le disait bien, lors d'un entretien à La Tribune : Monaco, qui jusque-là était fortement portée par la bonne tenue de son industrie, se devait de regarder ce que le numérique et, plus largement, l'innovation pouvaient apporter à un pays naturellement tourné vers l'international. Monaco avait, donc, pour paraphraser le vocabulaire entrepreneurial, un potentiel de croissance. Et des marges de progression.

Débauchage chez Google

Un an après, la stratégie se renforce. Opérationnel, "MonacoTech" est lancé, accueille des startups du monde entier, comme sa feuille de route le prescrivait, et joue à plein son effet attractivité. Et puis, entre-temps, Monaco a recruté. Chez Google. L'arrivée de Frédéric Genta au poste de Country Chief Digital Officer [autrement dit, délégué interministériel chargé de la transition numérique, ndlr] en dit long sur la volonté du Rocher d'être en pôle position sur le numérique et, plus généralement, ce qui s'entend avec le smart. Car on ne va pas débaucher le head of retail du géant américain si on n'a pas de plan de ce type dans les tuyaux.

De fait, Frédéric Genta, monégasque de naissance, passé chez Amazon et Google précédemment, est chargé de la smart city, de l'e-gouvernement ou encore de la blockchain. Un profil qui dit beaucoup de l'ambition monégasque. Car Frédéric Genta a des idées et des convictions. « Nous devons définir ce que Monaco doit, veut être. Nous devons aider la principauté à faire sa mue numérique afin d'en faire un leader mondial. » D'autant plus que « Monaco a une image d'excellence, elle attire les talents, une véritable élite mondiale ». Et d'ajouter :

« Le pays a une population de résidents assez extraordinaire, faite de chefs d'entreprise et de financiers. Certes son image est un peu orthogonale au numérique. Le numérique est horizontal, là où Monaco est vertical. Monaco est une réussite extraordinaire mais mon job est de rajouter une brique afin de faire de la principauté un champion du numérique. Parler de stratégie numérique, c'est fini. On parle désormais de stratégie dans un monde numérique ».

C'est ça être smart, faire preuve d'une intelligence qui transcende tous les sujets...

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