Bernard Alfandari, Résistex et la politique du management durable

La RSE et la "durabilité" font partie des axes stratégiques essentiels pour l'entreprise spécialisée dans l'éclairage, qui a déjà pris le virage du smart lighting. En désignant un Hapiness Officer, la PME basée près de Nice démontre que la responsabilité sociétale fait partie d'une vision globale.
(Crédits : Enfazz Communication)

A l'heure des Great Place to Work et autres thématiques liées au bien-être au travail, la place faite dans l'entreprise à toute la dimension RSE n'est pas toujours égale mais néanmoins très présente. De plus en plus, et cela a sans doute à voir avec l'appétence des générations nouvelles, Z et Millenials, pour un environnement de travail qui prenne en compte l'humain.

Sur ces sujets "à la mode", il y a ceux qui y vont un peu contraints et forcés, et puis il y a les convaincus. Bernard Alfandari fait plutôt partie de la seconde catégorie.

La Responsabilité Sociale de l'Entreprise n'est pas pour le président de Resistex un "machin". C'est un véritable outil managérial.

"La RSE concerne l'approche globale de toutes les parties prenantes. Elle a amélioré la communication avec ces parties. Qu'il faut cartographier pour savoir qui elles sont. C'est dire quel est le niveau de qualité de la relation, pour aller vers du partenariat", estime-t-il.

Outre le fait d'avoir mis en place par exemple des cours de théâtre dans l'entreprise, Bernard Alfandari n'a pas peur de s'appuyer sur des intervenants extérieurs pour aider à résoudre ce qui pourrait ne pas tourner rond. Quitte donc à faire intervenir des coachs. Cependant, mener des actions, mettre en place tout ce qu'il faut pour que le salarié se sente bien, ça ne se fait pas au doigt mouillé mais bien en suivant des étapes aussi précises que nécessaires.

L'organisation, la base

"Le bien-être au travail doit commencer par l'organisation au sein de l'entreprise, avec des process et des processus". Une façon de suivre les règles de l'art. Parce qu'il y a des bases avec lesquelles il ne faut pas badiner... A quoi sert une action RSE si le salarié ne sait pas par exemple, quel est son rôle dans l'entreprise ?

Et si le bien-être au travail devient un élément différenciant ce n'est pas tant étonnant. "Il est absolument capital de s'occuper des salariés. Au XIX ème siècle, l'outil de production c'était la machine et une journée par semaine était consacrée à son entretien. Aujourd'hui la machine, c'est l'humain et on ne fait rien pour son entretien" souligne et regrette à la fois Bernard Alfandari. Qui insiste bien : quelque soit la taille de l'entreprise - issue du CAC 40 ou PME - l'impulsion RSE vient toujours "d'une conviction du dirigeant". Et c'est presque logique. "Cette conviction découle peut-être du fait que le dirigeant a la vision du long terme. Le manager, par définition, non. Et on s'est rendu compte que s'occuper du long terme rapporte à court terme. C'est donc un investissement et pas une dépense".

Nommer un Hapiness Officer ? Ce n'est pas "juste" une nomination. Celle-ci est "la partie émergée de l'iceberg". Car, "la qualité de vie au travail ne se réduit pas à des mesures, cela passe par l'écoute des salariés". Et Bernard Alfandari de se faire presque provocateur. "Chez Resistex, nous faisons passer la satisfaction des besoins des salariés avant celle des clients".

Entreprise à mission

Cette vision RSE, Bernard Alfandari l'applique évidemment aussi à son business modèle. Resistex, initialement spécialisée dans l'éclairage, a évidemment pris le virage du smart lighting, allant même jusqu'à vendre l'usage du matériel, c'est-à-dire à faire du pay per lux.

"Nous avons une autre piste, c'est celle de l'économie solidaire", souligne le dirigeant azuréen qui croit beaucoup à ce que son entreprise peut apporter sur le sujet de la précarité énergétique. Ce qui devrait - pourrait ? - susciter l'intérêt des bailleurs sociaux. Au-delà, c'est aussi le rôle de la force commerciale qui est revu, passant de la vente au conseil et à l'accompagnement sur des solutions d'éclairage, voire même jusqu'à former sur l'usage.

Encore bien au-delà, c'est l'entreprise à mission qui suscite l'intérêt de Bernard Alfandari. Ce nouveau statut, qui mixte performance économique et performance sociétale, émerge tout doucement et celui qui est aussi le président du GIL, le syndicat de l'éclairage, d'avouer sa volonté d'être "la première entreprise à mission du département ou de l'éclairage". La RSE finalement, c'est comme l'innovation, la forme peut être diverse, plurielle, c'est toujours le fond qui compte.

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