La stratégie de Graftys pour renouer avec la croissance

Créée en 2005 à Aix-en-Provence, la PME propose des ciments injectables dans les os afin de les réparer. Après une phase de consolidation, l'entreprise veut étendre son marché et élargir sa gamme de produits.

Vieillissement de la population oblige, les maladies osseuses sont de plus en plus fréquentes, à l'image de l'ostéoporose qui touche en particulier les femmes. Ainsi, chez celles de plus de 80 ans, 70 % en sont atteintes. Jusqu'alors, les traitements consistent essentiellement en des greffes osseuses, à partir d'os du patient lui-même ou de cadavres. Une intervention chirurgicale douloureuse et qui pose des difficultés pratiques puisqu'il faut une quantité suffisante de matière à prélever. En parallèle, se développent des substituts synthétiques permettant d'éviter ce type d'opérations. C'est là qu'intervient Graftys.

L'entreprise développe, fabrique et commercialise des ciments permettant de réparer les os. Il s'agit de phosphate de calcium que l'on mélange à un liquide avant de l'injecter dans l'os, avec lequel le phosphate partage bon nombre de propriétés. Une innovation protégée par huit brevets dont Graftys est copropriétaire.

Diversifier la gamme de production

Si la concurrence est limitée, elle est cependant bel et bien présente. "Il semblerait que nous soyons troisième au niveau mondial", avance Enrico Bastianelli, PDG de l'entreprise. Pour se distinguer, la PME de 25 salariés mise sur le développement de propriétés nouvelles pour ses ciments. D'ailleurs, après une première phase d'expansion et une seconde de consolidation, Graftys veut croître à nouveau, et l'innovation est au cœur de sa stratégie.

"Nous voulons relancer notre gamme de produits". Il est notamment question d'enrichir le ciment synthétique d'éléments biologiques tels que du sang, des dérivés de sang ou encore des collagènes, offrant de nouvelles propriétés aux produits. Il s'agirait également d'y intégrer des antibiotiques ou encore d'aller sur le front de la prévention et plus seulement du traitement de la maladie. "Par exemple, dans le cas de l'ostéoporose, on pourrait injecter du ciment pour éviter les fractures de la hanche ou du poignet", illustre le dirigeant. Autant de recherches en cours à Nantes, où un salarié détaché de l'entreprise travaille main dans la main avec Jean-Michel Bouler, chercheur à l'Inserm et co-fondateur de Graftys. Le groupe aixois se concentrant sur l'industrialisation et la commercialisation. A cette équipe s'ajoute un salarié aux Etats-Unis, où l'entreprise réalise environ la moitié de son chiffre d'affaires (par ailleurs non communiqué).

Conquérir de nouveaux continents

En plus de ce marché conséquent, les ciments sont vendus en Europe et en Australie. Les clients : des petits et grands groupes de distribution de produits orthopédiques. Mais Enrico Bastianelli veut aller plus loin et conquérir de nouveaux continents, à savoir l'Asie et l'Amérique du Sud. "Ce sont des marchés importants, d'abord du fait de leur population, mais aussi parce que leurs systèmes de santé se développent". Concernant le marché national, "nous sommes mal implantés", regrette Enrico Bastianelli. Et d'expliquer : "le problème que nous rencontrons est le faible niveau des prix et les difficultés à obtenir le remboursement. Nous allons faire des efforts pour mieux être connus des autorités, et aussi des utilisateurs".

Améliorer sa gamme de produits et conquérir de nouveaux marchés : un double-objectif que Graftys espère réaliser au cours des deux ou trois années à venir.

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