Quelle stratégie d'internationalisation pour Squad ?

Implantée à Sophia-Antipolis, l'entreprise spécialiste en conseil en cybersécurité, prévoit l'ouverture d'une filiale en Australie. Un premier pas à l'export qui doit se structurer, rendu possible en se mettant dans le sillage d'un grand groupe industriel français. Ce qui n'empêche pas d'avoir aussi des ambitions sur le marché domestique.

Squad n'a pas encore atteint l'âge de raison - elle a été créée il y a six ans - mais son potentiel est déjà mondial.

Portée sur les fonts baptismaux par deux spécialistes de la cybersécurité, celle qui est alors une jeune entreprise ajoute à ce savoir-faire, deux autres expertises, une autour du cloud et une seconde autour de la transition numérique.

Cependant, c'est bien la cybersécurité qui "rapidement, est devenue notre activité principale" précise Marc Brua, l'un des co-fondateurs, celle-ci représentant désormais 50 % de l'activité globale.

L'opportunité à saisir

Assez vite aussi, l'envie d'internationalisation se fait sentir. "Nous avions des réflexions sur la Belgique ou Dubaï", note Marc Brua. Finalement, le premier pas à l'export se fait en Australie. Et ça, c'est grâce à Naval Group - pour lequel Squad gère les infrastructures - et qui encourage vivement la PME azuréenne a inscrire ses pas dans les siens, l'ex-DCNS ayant remporté un contrat de fourniture de 12 sous-marins avec l'Australie. Une opportunité certaine que Squad ne laisse pas passer.

Surtout qu'au même moment, l'entreprise est sollicitée par Business France pour intégrer un programme d'accélération dédié aux métiers du maritime.

En Australie, la rencontre avec Austrade, l'agence de promotion des exportations et de l'investissement permet à Squad de mesurer le degré d'appétence pour la cybersécurité, l'Australie manquant de ressources. De fait, Squad voit les portes de certains marchés lui être ouvertes, rencontre les grands comptes et même l'ACSC, l'équivalent australien de l'ANSI.

Pour la PME, il est bien sûr question de business mais surtout, l'aventure australienne "nous donne la possibilité de proposer des plans de carrière à nos employés", souligne Marc Brua.

C'est donc bien une filiale qui va être installée à Sydney début 2019, avec un bureau à Adelaïde. L'ambition est de créer une équipe de 50 à 80 personnes d'ici 4 à 5 ans.

Le recrutement est d'ailleurs un vecteur fort chez Squad qui a prévu 200 nouvelles embauches en 2018. Une centaine a déjà été réalisée.

Renouveler les compétences

Mais qui dit forte volonté de recruter dit aussi être confronté aux manques de ressources. Une épine dans le pied de nombreuses entreprises que Squad compte contourner grâce à son concept de CyberAcademy.

L'idée, née des besoins d'un client issu du monde bancaire, s'appuie sur la transformation des compétences. Concrètement, il s'agit de former des experts dont les compétences deviennent obsolètes, aux nouvelles technologies dont celles axées cybersécurité. "Nous avons déjà formés ainsi une centaine de personnes. Nous pensons que le modèle est donc duplicable. La structure des cours est faite, nous la réadaptons aux besoins du client", explique Marc Brua. Une CyberAcademy qui s'appuie sur l'e-learning, l'idée étant de permettre une formation à distance, sur une période de 4 à 6 semaines.

"Nous allons déployer cette offre chez tous nos clients. Le reskilling de compétences un peu dépassées est la clé du problème du recrutement", assure le dirigeant azuréen, insistant sur la "dimension sociale non négligeable" et la contribution à une réponse au chômage que cette académie spéciale permet. "Nous recrutons également en Tunisie et avons des partenariats avec les écoles".

Assez logiquement, "nous allons continuer à pousser nos offres cybersécurité", prévient Marc Brua. Lesquelles se structurent selon trois besoins, l'information - "quelles informations techniquement protéger ?" - la surveillance - "faire en sorte que la protection ne faiblisse pas" - et l'après-attaque - "comment récupérer les preuves de l'intrusion ?", détaille Marc Brua.

Le marché domestique aussi

Si l'Australie représente "un galop d'essai" en matière d'internationalisation, Squad continue de se déployer également sur le terrain hexagonal, prévoyant l'ouverture d'une agence à Lille d'ici fin 2018/début 2019, venant compléter celles déjà installées à Paris, Toulouse, Aix-en-Provence, Sophia-Antipolis, Lyon et Rennes.

En 2017, l'entreprise - qui emploie 350 salariés - a réalisé un chiffre d'affaires de 27,4 M€ et les prévisions pour 2018 le porte à 36 M€. Soit une croissance de 30 %, supérieure à celle du marché de la cybersécurité qui est de l'ordre de 5 à 8 %. "Ce qui nous distingue c'est l'expertise, une croissance galopante et le bien-être en entreprise (Squad a été reconnue Great Place to Work en 2016 NDLR) ", dit Marc Brua.

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