L'appétit structuré d'ActiMeat

Basée à Manosque, la PME fournit de la viande crue ou cuite à de grands groupes européens comme Nestlé ou Panzani. Elle lance un deuxième site de production pour se lancer à l’international et tripler son chiffre d’affaires d’ici 2030.
(Crédits : DR)

Un appétit à 11 millions d'euros. C'est l'investissement d'ActiMeat, un fournisseur de produits alimentaires industriels carnés basé à Manosque, pour ouvrir un deuxième site de production. "Nous en avions besoin, notre outil industriel est saturé", explique Stéphane Maloisel, président de la PME bas-alpine depuis 2011.

L'ouverture du nouveau site est prévue pour début 2019, elle doit permettre de doubler la production, pour atteindre 15 000 tonnes, et générer un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros en 2020, contre 27 millions en 2017, puis de 75 millions d'euros en 2030. A cette date, les effectifs devraient passer de 62 salariés à au moins 92.

Tracer la viande jusqu'à l'éleveur

Il faut dire que les grands groupes européens comme Nestlé, Panzani ou Marie, commandent leur viande chez ActiMeat. L'entreprise fondée en 1981 définit les besoins de ses clients avant d'acheter de la viande auprès d'abattoirs ou salles de découpe pour ensuite la mettre aux conditions du cahier des charges. "On achète à 50% en France et à 50% en Europe, cela nous permet de fournir de la viande allemande à un producteur allemand par exemple", précise Stéphane Maloisel.

Côté réglementation, la responsabilité finale revient à l'industriel puisqu'ActiMeat ne vend pas directement sa viande aux consommateurs. "Mais nous sommes soumis à une batterie de certifications et pouvons donner la traçabilité de la viande et remontant jusqu'à l'éleveur", prévient le dirigeant.

Viser les PME

Si la grande force de l'entreprise manosquine est la viande cuite, elle propose d'autres produits comme une offre végétale permettant de se substituer à la viande. "Cela répond à une tendance du marché", note Stéphane Maloisel. Le dirigeant veut également élargir ses marchés. "Nous aimerions nous étendre dans l'Europe du Nord", glisse-t-il alors qu'ActiMeat réalise déjà 30 % de son chiffre d'affaires à l'étranger, exclusivement en Europe.

Enfin, Stéphane Maloisel voudrait travailler avec des PME et PMI. "Nous faisons du sur-mesure ce qui n'est pas adapté à ces clients, mais d'ici la fin de l'année nous allons lancer un site pour vendre des produits standardisés qui pourraient répondre à des besoins précis", détaille-t-il. Une nouvelle activité qui doit "représenter à terme 25 % du chiffre d'affaires", ambitionne Stéphane Maloisel.

Une cellule de R&D en interne

Des ambitions qui sont le deuxième grand virage pris par Stéphane Maloisel depuis son arrivée. "C'était une entreprise très locale, on a d'abord essayé de la mettre dans les dispositions de pouvoir s'exporter", raconte-t-il. Des cours d'anglais ont par exemple été donnés aux salariés pendant deux ans. Surtout, le dirigeant a voulu miser sur l'innovation. "Nous avons créé une cellule de recherche et développement de deux personnes en 2011, la société ne faisait que des produits crus et il fallait valoriser cette matière première", explique-t-il.

Désormais, ActiMeat propose trois gammes de produits en plus avec la viande cuite, principale activité de la PME, élaborée, c'est-à-dire mélangé avec des légumes ou aromates, et des produits de développement pour des préparations culinaires. Cette dernière catégorie vient tout juste d'être lancée et doit nourrir les nouvelles ambitions du groupe.

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