Comment Orolia travaille à devenir leader sur son marché

L'entreprise, qui dispose d'une implantation à Sophia-Antipolis, se positionne sur le secteur du PNT. Une niche prometteuse qui doit porter la croissance du groupe et auxquelles doivent notamment contribuer l'acquisition annoncée de Talen-X et la collaboration conclue avec l'Armée américaine.
(Crédits : DR)

Ce sont sans doute les 24 mois qui ont le plus marqué pour l'heure l'histoire d'Orolia. En accueillant majoritairement à son capital Eurazeo en 2016, la PME fondée par Jean-Yves Courtois et qui se partageait entre les Ulis et Sophia-Antipolis, a clairement pris un virage différenciant.

Consolider la technologie

Désormais très présente aux Etats-Unis, elle a poursuivi son bonhomme de chemin et surtout conservé sa perspective de développement. "L'arrivée d'Eurazeo a été l'occasion de déployer une nouvelle stratégie", raconte Jean-Yves Courtois. Sortie de cotation, l'entreprise se tourne donc vers le pays de l'Oncle Sam. "Nous avons mené une forte réorganisation en interne", ajoute le PDG d'Orolia expliquant clairement le choix de traverser l'Atlantique par le fait que "le marché américain était le plus mature" pour le virage qu'elle était en train de négocier.

Initialement positionnée sur les horloges atomiques, c'est ensuite assez fortement sur le Search & Rescue qu'Orolia déploie son savoir-faire. Mais c'est sur le PNT - pour Position Navigation Timing - qu'elle prend aujourd'hui sa place.

Cela signifie une sorte de continuité dans la technologie que développe Orolia. Son point fort se situe dans sa capacité à fiabiliser les signaux GPS, ceux qui justement servent dans tout ce qui concerne la navigation, le positionnement ou l'horodatage.

Opportunités américaines

On comprend aisément tout l'intérêt que l'entreprise suscite pour les secteurs de la sécurité ou de l'armée. "Le marché américain est un marché privilégié pour nous. 36 % des dépenses de défense mondiale sont américaines. Aux Etats-Unis, la vulnérabilité des technologies GPS a entraîné une prise de conscience qui amène l'armée à être capable d'investir énormément dans les solutions comme les nôtres", détaille Jean-Yves Courtois. C'est ce que valide le contrat conclu avec l'armée américaine pour un montant de 34 M$ et annoncé ce 11 avril. Contrat remporté face à Boeing.

Quelques jours plus tôt c'est l'accord reçu pour l'acquisition de l'américaine Talen-X, basée dans l'Ohio, qui appuie le business modèle d'Orolia. Acteur de niche, spécialiste des vulnérabilités du GPS notamment pour ce qui concerne le brouillage et les leurrages, Talen-X apporte un complément de compétences à Orolia. Surtout, son implication déjà établie auprès de l'Armée américaine constitue une cerise sur le gâteau non négligeable. "Cette acquisition nous met en visibilité", reconnaît Jean-Yves Courtois. "Nous gagnons en crédibilité sur le marché PNT américain". Car Talen-X, qualifiée défense, va permettre au groupe de répondre à des appels d'offres classifiés. Orolia travaille d'ailleurs à une obtenir une habilitation défense, qui devrait être effective à l'été.

Stratégie du deux temps

Les 36 prochains mois vont donc être consacrés à la réalisation de ces contrats. Surtout que la PME française compte bien aller taper aux portes des autres branches constituantes de l'armée américaine. C'est là le premier pas de sa stratégie de croissance. Puis ce sera le renforcement de l'international, au fur et à mesure de la maturation de certains gouvernements prêts à imiter les choix faits par celui des Etats-Unis. "Nous voulons devenir un pure player et un leader", annonce Jean-Yves Courtois. Qui pour poursuivre la croissance ne ferme évidemment pas la porte à de nouvelles acquisitions - plutôt des entreprises de toutes tailles, produisant 10 à 20 M€ de chiffre d'affaires - tout en pariant sur la croissance organique. "Nous voulons être les meilleurs en R&D". Présent aux Etats-Unis donc, en France, à Singapour, en Chine, l'entreprise met en avant la capacité de ses différentes équipes à être capable de travailler ensemble sur des projets communs et internationaux. Après 60 embauches effectuées en 2017 et une trentaine depuis le début de l'année, d'autres recrutements devraient être menés dans les prochains mois. Avec l'acquisition de Talen-X, Orolia représente un effectif de 500 personnes pour un chiffre d'affaires de 130 M€. L'objectif est de le faire grimper à 250 M€. Pas forcément rapidement, mais sûrement.

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