Pourquoi l'UPE06 se rapproche des entrepreneurs de Monaco

Le syndicat patronal azuréen et la Fédération des entreprises monégasques veulent travailler ensemble sur des problématiques communes. Car entre le département et le Rocher, il y a quelques similitudes… notamment pour ce qui est du logement et de la mobilité.
(Crédits : iStock)

1,08 million d'habitants dans les Alpes-Maritimes, 37 550 habitants en Principauté. D'un côté la mer, les palmiers, une forte activité touristique et des filières en pointe, comme le commerce, l'industrie et les sciences du vivant. De l'autre... tout pareil ou presque. Les Alpes-Maritimes et Monaco ne sont pas que voisines, elles sont "cousines" estime Philippe Renaudi. Ce ne sont pas simplement "un département et un Etat", mais deux contrées dont les ressemblances sont bien plus nombreuses que ce qui semble, et ça a tout à voir avec l'économie.

Pensée commune

C'est exactement le fondement de la convention de partenariat signée entre l'UPE06 (Medef et Cpme réunis) et la Fedem. L'idée est née de la discussion entre les présidents des deux organisations. Une volonté commune donc de Philippe Renaudi, le patron des patrons azuréens et de Philippe Ortelli, le patron des entrepreneurs monégasques, de pouvoir travailler ensemble sur des sujets, ceux qui fâchent notamment.

C'est qu'au-delà des images d'Epinal, il y a la réalité du terrain. Et de la vie économique. Chaque jour, 40 000 Français passent la frontière pour venir exercer leur métier sur le Rocher. Ce qui n'est pas sans engendrer des conséquences. Principalement : la mobilité et le logement. Et l'un va avec l'autre.

 Mobilité et logement, deux inquiétudes

Car les Français venant travailler chaque jour à Monaco n'habitent pas tous dans les communes limitrophes, loin s'en faut. Les solutions pour se déplacer : l'automobile ou le train. Choisir la première c'est s'assurer de subir des embouteillages conséquents. Choisir le second c'est subir les retards et suppressions dont on sait, la Région Provence Alpes Côte d'Azur et les usagers se plaindre régulièrement.

Pourtant ce sont bel et bien ces deux sujets qui vont être au cœur de ceux qui seront réfléchis par l'UPE06 et la Fedem.

Concernant le logement par exemple, les salaries monégasques étant plus élevé qu'en France, les Français travaillant en Principauté ne sont de fait pas éligibles à l'obtention d'un logement à loyer modéré. Ce qui fait dire à Philippe Ortelli que "construire des logements sociaux dans les villes périphériques serviraient à loger... les Français travaillent à Nice". Et ce souci de foncier soulève un autre point, celui de la capacité à faire venir des talents, d'autres régions ou d'autres pays. Un frein que rencontre tout autant le département des Alpes-Maritimes. La raison : un prix du foncier trop élevé dans les villes du littoral.

Et la mobilité est donc le corolaire. Sur ce point, même motif, même punition pour Monaco et la Côte d'Azur - les moult retards, trains supprimés sans avertissement préalables, les grèves - provoquent l'ire, au point que Philippe Ortelli ait fait part de son mécontentement au président de la Région Provence Alpes Côte d'Azur, Renaud Muselier, dans un courrier en octobre, rappelant que "ces désagréments ont des répercussions sur le bien-être et l'organisation personnelle des salariés". Un "stress" dit même le président de la Fedem provoqué chez les employés qui se sentent "tributaires de ces moyens de déplacements". "Nous devons peser ensemble sur ce sujet", estime Philippe Ortelli, à quelques jours d'un sujet dont le Medef s'emparera justement...

Ensemble, c'est mieux

Mais le rapprochement entre entrepreneurs monégasques et azuréens a aussi du sens dans ce que les écosystèmes économiques sont étroitement liés. Et là, c'est Philippe Renaudi qui insiste sur les retombées économiques des événements se tenant à Monaco, sur l'ensemble du territoire azuréen. Le Grand Prix de Monaco par exemple et ses 200 000 spectateurs génèrent un impact de 70 millions de dollars pour le Rocher et sa région. Mais il y a aussi le tournoi de tennis Monte-Carlo Rolex Masters, le meeting international d'athlétisme Herculis... "Si l'aéroport Nice Côte d'Azur accueille 13 millions de passagers, c'est aussi grâce à Monaco", rappelle le président de l'UPE06. "Monaco sans la France, ce n'est pas possible", renchérit Phiilippe Ortelli. Et vice-versa. "Les Alpes-Maritimes ne peuvent pas faire sans Monaco". Une "parole commune" qui a pour objectif pour l'année en cours d'offrir visibilité réciproque. De parler donc des sujets qui gênent et de ceux qui encouragent le business. De s'inspirer mutuellement. "Monaco c'est une réussite, il faut regarder et écouter", ajoute Philippe Renaudi. C'est que derrière la parole commune il y a l'influence. Autrement appelé lobbying. Et pour faire émerger des solutions, mieux vaut peser lourd. C'est aussi ce que veut dire l'union fait la force.

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