Comment Thales Alenia Space contribue à Copernicus

La co-entreprise franco-italienne basée à Cannes, s'apprête à voir son satellite Sentinel 3B s'envoler dans quelques semaines, impliqué dans le programme européen. Un programme qui répond exactement aux nouveaux besoins de surveillance et de sécurité.
Sentinel 3-A a été lancé en janvier 2016.
Sentinel 3-A a été lancé en janvier 2016. (Crédits : DR)

Si ça bruisse dans les locaux de Thales Alenia Space à Cannes, c'est que dans quelques jours l'un des satellites maison prendra son envol, via un avion d'abord depuis Nice direction la Russie avant de réellement décoller depuis le pas de tir russe pour rejoindre l'espace. Sa mission peut paraître simple, pourtant elle est ultra-stratégique : surveiller la Terre. Et cela pour des applicatifs multiples et essentiels.

Car Sentinel 3B s'inscrit dans le programme Copernicus. Un programme européen justement spécifiquement attaché à la surveillance de la Terre. Et qui apporte une plus-value dans la mesure où il permet une continuité de l'information, versus une information parcellaire ou à un moment T, ce qui est bien utile pour tout ce qui relève des risques, du suivi de densification, des courants, le suivi urbanistique aussi. Ce qui évidemment est très utile pour les utilisateurs finaux.

Multi-filières

En résumé, Copernicus permet d'additionner satellite, services et infrastructures telles les bouées posées in situ. Mais "l'essentiel c'est le spatial", précise Claire-Anne Reix, la directrice du programme Copernicus au sein de Thales Alenia Space. "Les Etats travaillent beaucoup sur les services aval" et évidemment la continuité de l'information ainsi fournie est précieuse pour les prises de décision, pour surveiller les océans, les infrastructures critiques, gérer les risques, les terres agricoles, les incendies, la désertification... Ce qui va bien aussi aux filières marines et aquacoles, navales, du transport, de la pollution, de l'énergie, de l'industrie de l'assurance, de l'énergie offshore ou encore de la météorologie.

Concrètement c'est par exemple pouvoir détecter des pollutions marines et prédire les dérives. C'est surveiller la hauteur des vagues, la turbidité de l'eau...

Tout cela adresse "aussi bien le court terme - on surveille - que le moyen terme - on prévoit - pour gérer les crises. C'est aussi le long terme pour anticiper", poursuit Claire-Anne Reix. "Nous travaillons énormément sur le futur, sur la Cop21, avec le laboratoire des sciences du climat et de l'environnement"...

Certaines PME également s'emparent de ce que ces données offrent pour créer des applicatifs qui intéressent le grand public.

Qui est Sentinel 3B ?

Copernicus s'appuie sur une famille de satellites appelée Sentinel. En janvier 2016, c'est Sentinel 3-A qui est lancé depuis la base de Plesetsk en Russie avec à son bord un altimètre associé à un radiomètre micro-onde pour la topographie de surface et deux instruments mesurant couleurs et températures des océans et zones de surface. Dans quelques jours, en avril, c'est Sentinel 3-B qui sera donc à son tour mis en orbite.

"Sentinel est une famille de satellite, chacun ayant une durée de vie de 5 à 10 ans", explique Thierry Banos, chef de projet Sentinel. Chacun est programmé successivement. Nous pouvons ainsi au fur et à mesure identifier les services à venir et perfectionner les satellites en fonction de cela".

Surtout Sentinel 3-B offre une couverture inférieure à 2 jours. "Les informations sont intéressantes si elles sont continues", redit bien Thierry Banos. "Sa mission principale est de mesurer la hauteur de la mer de manière très précise. Sentinel permet de voir la hauteur moyenne des vagues, ce qui est utile pour la navigation dans des zones critiques ou éloignées de côtes".

Sentinel 3-B est donc le deuxième modèle de série. Après lui, viendront C et D, aujourd'hui en cours de fabrication et stockés au sol avant de prendre la continuité de service. Chaque satellite "vit" en orbite 7 ans, orbite atteinte six mois après le lancement. Cependant, chaque engin lancé comprend à son bord une réserve de carburant pour 5 années supplémentaires.

Sentinel 4, 5 et 6 sont eux en cours de développement. Copernicus est doté pour la période 2014-2020 d'un budget de 6,9 Mds€.

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