La méthode de BlueSet pour être leader de la phyto-épuration

L'entreprise installée à l'Isle-sur-Sorgue a déployé un système de traitement des eaux qui utilise les plantes, locales évidemment. Une approche phyto-systémique qu'elle revendique être la seule à pratiquer ainsi et qui lui permet de répondre aux besoins du monde agricole et de celui des loisirs.
(Crédits : DR)

Son approche est originale dans tous les sens du terme. En dépolluant les eaux usées par le biais des plantes, BlueSet bouscule un marché où il est souvent fait référence au roseau comme unique solution. Sauf que ce n'est en fait qu'une partie émergée - et très communicante - de l'iceberg.

Pas pareil

Cela a même été un sujet de bataille pour Arnaud Alary. Démontrer, expériences concluantes à l'appui que les plantes, aussi, avaient de super pouvoirs à longtemps été le quotidien de cet ingénieur hydro-écologue. C'est que son concept détonne : il traite les eaux par une approche phyto-systémique assez large prenant en compte tous les paramètres et traitant les différents polluants. Et surtout permettant de réutiliser l'eau dépolluée ensuite. De quoi engendrer sinon l'incrédulité, tout au moins la curiosité. L'idée est de s'appuyer sur plusieurs plantes, car "à l'instar des humains, elles engendrent des interactions différentes".

Répondre aux besoins spécifiques

Créée en 2009, BlueSet va d'abord, assez logiquement, adresser les particuliers. Arnaud Alary se souvient encore d'être passé de la théorie à la pratique, c'est-à-dire à la réalisation de chantier. Ce qui finalement a eu beaucoup d'avantages, dont celui d'avoir permis "d'améliorer la technique en matière de réalisation". Aujourd'hui la PME de 14 salariés est dotée d'un bureau d'études, d'un pôle R&D qui comprend un docteur et au sein duquel est impliqué le PDG, ainsi qu'une équipe de travaux.

BlueSet adresse spécifiquement quatre segments de marchés : l'industrie, l'agriculture, les loisirs et l'hôtellerie/camping.

Ce sont les flux industriels qui représentent la majeure part de l'activité, à hauteur de 60 %, 20 % étant réalisés en BtoC, le restant provenant du loisir.

"Le secteur agricole est un marché en devenir", pointe Arnaud Alary "pour lequel nous développons de nouveaux produits. Malgré les subventions allouées, la dépollution reste un système onéreux, la demande est donc forte".

Licence pour l'export

Exportable, le concept permet à la PME vauclusienne d'être présente à l'international et cela par le biais de licence. C'est notamment le cas en Afrique, avec une entreprise d'exploitation de mines dont l'objectif est de potabiliser l'eau. Mais c'est également le cas au Cambodge ou au Mexique. "Le traitement des eaux est essentiel pour beaucoup de pays", souligne Arnaud Alary. Ce qui laisse entrevoir des perspectives de développement fortes.

Structuration

Du mode startup, BlueSet passe au statut de PME, "nous sommes en phase de structuration avec des gestion de projets" révèle Arnaud Alary. Une levée de fonds pour accompagner la croissance est d'ailleurs en préparation. Elle vise à rassembler 1,6 M€ et pourrait passer par la case crowdfunding, certaines plateformes étant spécialisées en greentech.

"Le marché est là", précise Arnaud Alary qui souhaite embaucher 4 nouvelles personnes dès que possible et qui voit le marché des cavistes de grands crus, bordelais notamment, lui faire les yeux doux et part de leur intérêt grandissant. L'entreprise table sur un chiffre d'affaires de 2,5 M€ pour l'exercice en cours contre 1,7 M€ en 2017.

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