Comment Adiona veut devenir le Airbnb du séjour linguistique

Le spécialiste de l'internationalisation du parcours étudiant, basé à Aix-en-Provence, veut disrupter ce segment particulier grâce à sa plateforme développée exprès et baptisée Holingo. Ou comment adresser différemment un marché de niche.
(Crédits : DR)

Secouer, voire révolutionner le marché du séjour linguistique, c'est toute l'ambition d'Yves Perret. Si jusqu'à présent le groupe qu'il dirige, né en 2009, s'était spécialisé dans les stages à l'étranger, séjours au pair et autres jobs d'été, c'est désormais un segment précis qu'il adresse via une plateforme dédiée, baptisée Holingo.

 Finis les intermédiaires

Car Yves Perret considère que le séjour linguistique a bien besoin d'un coup de renouveau, considérant ce marché comme "vieillissant" - puisqu'il a émergé dans les années 1950 - et n'a pas vraiment évolué depuis. Un marché auquel Adiona applique une formule qui vaut à Airbnb le succès que l'on connaît : supprimer les intermédiaires.

"Nous sommes partis du constat que les jeunes ont le souhait de faire des stages en entreprise professionnalisant, aux Etats-Unis ou en Australie. Nous enregistrons une forte demande, cependant c'est une niche", souligne Yves Perret.

Une niche qu'il adresse via une "plateforme où les écoles de langue se mettent en concurrence", explique l'entrepreneur aixois. Baptisée Holingo elle permet d'avoir accès à un catalogue d'offres pour une destination choisie tout en répertoriant les différents avis, une autre demande de la cible visée.

"Nous proposons les mêmes conditions que les agences traditionnelles", indique Yves Perret qui appuie son business modèle sur une prise de commission, qu'il reverse pour moitié aux étudiants, ce qui mathématiquement fait baisser le coût de l'opération et rend Holingo compétitif. "80 écoles se sont inscrites en un mois", revendique Adiona.

 Innover encore

La cible visée sont les 19/25 ans mais "nous avons pour ambition de nous positionner sur le segment des collégiens et des lycéens", notamment en mettant en place d'ici la fin de l'année une plateforme à destination des professeurs d'anglais, permettant non plus d'adresser une demande individuelle mais collective.

Les objectifs pour la première année se portent à 1 000 départs.

"Chaque année nous voulons créer un nouveau produit", annonce Yves Perret. "Nous nous sommes rendus compte du potentiel d'ubérisation". Une levée de fonds via des investisseurs privés pour un montant de 525 000 euros a été finalisée en juillet dernier, contribuant au financement d'Holingo.

La prochaine étape vise les pays anglophones puis les pays hispanophones dès 2019. "A terme nous voulons offrir l'ensemble du panel", estime Yves Perret. Par ailleurs une V2 d'Holingo devrait prochainement voir le jour, offrant de nouvelles fonctionnalités. Adiona, qui devrait effectuer une douzaine de recrutements dans l'année, emploie pour l'heure 40 personnes et réalise un chiffre d'affaires de 1,7 M€.

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Commentaires 3
à écrit le 13/06/2018 à 11:17
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Il est en effet grand temps de dépoussiérer le marché du secteur linguistique :) Kate&Tao www.kateandtao.com innove dans le domaine de l'immersion à l'étranger en laissant le choix de sa famille d'accueil. Inédit !

à écrit le 24/02/2018 à 18:30
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Cela n'a surtout aucun intérêt. Où est la plus-value, pour un étudiant, de se retrouver désorienté devant une liste d'écoles de langues sans distinction ? Mettre les écoles en concurrence… elles le sont déjà, la plupart sont affamées et pensent avant...

à écrit le 21/02/2018 à 9:15
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C’est pas très nouveau non plus. Une plateforme sur laquelle tu choisis tes dates, la durée, ton type d’hebergement, ta destination et la formule de cours, ça existe déjà chez wep par exemple. Non ?

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