Comment Twin Jet s'appuie sur la demande industrielle

La compagnie aérienne dont le siège social est installé à Aix-en-Provence continue de dérouler sa stratégie et d'ouvrir des lignes business là où les autres acteurs du secteur ne sont pas présents. Sans ignorer les possibilités de croissance externe.
(Crédits : DR)

Dans quelques jours, Toulouse viendra s'ajouter à la liste des destinations couvertes par Twin Jet. Une nouvelle liaison, depuis Marseille, qui complète la couverture des villes "business", 17 au total, en France, en Italie et en Allemagne. C'est ce positionnement que la compagnie aérienne basée à Aix-en-Provence, née en mai 2001, défend : ouvrir des lignes qui correspondent aux besoins de sa cible : c'est-à-dire majoritairement des hommes d'affaires, sans pour autant ignorer la clientèle tourisme, en étant présente là où les autres compagnies ne le sont pas.

Une différenciation assumée et un choix validé par le marché qui encourage la société présidée par Olivier Manaut à poursuivre sur sa lancée.

L'ouverture ce 15 janvier de la ligne Marseille-Toulouse illustre parfaitement le business modèle, puisque "elle vient en complément de ce qui existe déjà", souligne Guillaume Collignot, le directeur général de la compagnie, et qu'elle correspond à "une demande industrielle".

Maîtrise opérationnelle

Mais la stratégie de Twin Jet, c'est aussi de conserver la maîtrise de l'outil. Et pour cela c'est mieux d'avoir des compétences "en interne". C'est ce que permet l'une des entités du groupe, Kerosène Industrie, spécialisée dans l'entretien d'avions, plus précisément des différents modèles de Beechcraft, le type d'avions dont est constituée la flotte - 12 appareils au total - de la compagnie provençale. Une entité qui s'est étoffée de 15 techniciens supplémentaires en 2017, portant à 23 l'équipe dédiée, et qui accompagne l'extension du hangar basé à Aix-les-Milles, dont la capacité a été doublée et portée à 4 000 m2. "Cette extension nous permet de mettre en place des stages de formation et surtout d'assurer la transmission des savoir-faire sur les méthodes de travail", précise Guillaume Collignot, sachant qu'ici la maintenance est ouverte à d'autres compagnies aériennes. La seconde base, installée au Puy-en-Velay plus modeste, d'une capacité de 6 avions, prépare elle, les appareils en partance pour la maintenance sur la base aixoise. "Un chantier important sera à opérer dans les années qui viennent", prévient Guillaume Collignot, les appareils allant se doter d'un glass cockpit, c'est-à-dire d'une planche de bord tout écran qui "intègre des logiciels d'analyse pour des informations plus pertinentes".

Importante dans le dispositif aussi, Air Qualification comme son nom l'indique, se consacre à la formation des pilotes. Au cours du premier trimestre, elle accueillera un simulateur de vol - soit un investissement de 1,7 M€ - un outil qui va donner à la structure "une plus grande souplesse", dit le directeur général, puisqu'elle sera ainsi habilitée à former pas seulement les pilotes Twin Jet, mais aussi ceux d'autres compagnies.

Développer les opportunités

Même si sa clientèle est "business", il n'en reste pas moins que le "climat économique n'est pas toujours rose", pointe Guillaume Collignot. "Nous nous sommes aperçus d'une certaine érosion sur certaines lignes. Le tarif y fait beaucoup. Il faut trouver soit de nouvelles routes, soit de nouvelles opportunités. L'idée est toujours de se rapprocher d'industriels pour créer la ligne qui corresponde le mieux à leurs besoins. Nous essayons de nous positionner dans des zones où le désenclavement n'est pas un vain mot", explique le directeur général. La ligne Lyon-Clermont va ainsi être testée et si l'essai se révèle concluant, Clermont pourrait devenir une opportunité de développement.

Guillaume Collignot ne cache pas non plus être attentif à d'autres marchés, le tout étant "de trouver les besoins avec les industriels locaux". La croissance externe n'est pas non plus ignorée. En 2016, l'acquisition d'Hex'Air avait permis à Twin Jet de densifier son maillage.

Les vols taxis, cette capacité à fournir un avion à la demande, constitue également un relais de croissance important.

Croître signifie injecter de la monnaie sonnante et trébuchante. "Nous maintenons une logique d'investissement en continu", rappelle Guillaume Collignot. Ainsi le remplacement des turbines par des turbines neuves mobilise 800 000 euros quand la formation pour le reste du personnel du groupe nécessite 250 000 euros et que la modification avionique exige 500 000 euros.

Employant 120 à 150 personnes (selon les besoins) dont 60 pilotes, Twin Jet affiche un chiffre d'affaires en croissance, à 30 M€ contre 24 M€ en 2016.

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