Comment Perrin Ravioli capitalise sur son potentiel export

L'entreprise spécialisée dans la fabrication artisanale de raviolis et de produits d'épicerie fine, basée à Antibes, travaille une stratégie d'internationalisation qui devrait la mener vers d'autres endroits du globe, après les Etats-Unis.

La Maison est artisanale, revendique le travail à la main, fière de ses 70 ans d'existence, bougies qui seront soufflées l'an prochain. La tradition a donc du bon et du même du très bon pour cette PME qui est longtemps restée dans le giron de son fondateur, Jean Perrin, avant que celui-ci décide de passer la main. Tout commence en 1948 avec une boutique à Antibes, où sont fabriqués à la main, raviolis et autres spécialités locales.

 Reprise en main

La petite entreprise se développe, puis change une première fois de dirigeant, au milieu des années 90. Mais la Maison Perrin vivote. Jusqu'à l'arrivée à la tête de l'entreprise de son nouveau propriétaire, Michael Medina. Cet ancien expert-comptable, qui a été juste auparavant, directeur durant dix ans d'une société de distribution de produits alimentaires, repense le mode de distribution et la stratégie dans sa globalité. "Je voulais avoir ma propre entreprise, créer et fabriquer", explique-t-il. Ce qu'il fait avec la Maison Perrin mais pour autant sans rien changer à ce qui fait le fondement même de l'entreprise, c'est-à-dire le travail à la main, "une philosophie de qualité et d'authenticité". Un véritable challenge quand on "veut travailler avec la GMS", souligne le dirigeant azuréen.

Canaux multiples

Entre-temps, la Maison a installé son laboratoire de production à Villeneuve-Loubet. Ses fournisseurs sont des producteurs locaux, la farine provenant du dernier moulin installé à Golfe-Juan, la daube qui remplit les raviolis respecte la recette ancestrale et mijote quotidiennement dans les cuisines de la Maison. "Ce qui ne nous permettra pas d'atteindre des tailles industrielles" souligne Michael Medina. Mais en même temps, ce n'est pas vraiment l'objectif posé. "Nous sommes davantage dans une démarche de proximité et de valorisation des entreprises locales que dans une démarche qui mêle prix et rentabilité. Produire de la qualité c'est cela qui est un apport de rentabilité".

Les canaux de distribution ce sont le site d'e-commerce et les six boutiques que l'entreprise possède sur la Côte d'Azur, auxquels s'ajoutent des points de vente à Paris. La Maison Perrin fournit aussi les secteurs de l'hôtellerie et de la restauration via un réseau de distributeurs locaux. La GMS est également un mode adopté car "incontournable pour la vente à des horaires d'ouverture élargis", note Michael Medina.

Il y a 5 ans, la Maison met au point une gamme de produits d'épicerie fine, développée avec les producteurs locaux qui travaillent à façon pour la PME. En font partie une huile de Nice, labellisé AOP, des moutardes et confits salés, des tapenades, dont la Bagnetta à base de tomates, des confitures majoritairement composées d'agrumes de Menton. "Nous essayons de faire revivre la gastronomie niçoise", revendique Michael Medina, dont la baseline est "une idée neuve de la tradition". Ses concurrents ? "Les grand-mères", dit-il avec humour.

Mitonner l'export

La réputation de la gastronomie française à l'étranger n'étant plus à faire, elle est un axe de diversification pour la Maison Perrin. C'est d'ailleurs via la gamme épicerie fine que l'internationalisation a été pensée. Une gamme appréciée sur le territoire national par la clientèle étrangère, notamment américaine. "Cette idée folle d'exporter vers les Etats-Unis est devenu un challenge", souligne Michael Medina. La démarche de prospection, entamée il y a deux ans, et la participation à un événement "Best in France" mené par les Conseillers du commerce extérieur de la France (CCEF) à New-York ont permis de valider le projet. "Ces deux expériences nous ont servi d'étude de marché", explique Michael Medina. La Maison Perrin dispose donc d'un distributeur en Floride et d'un revendeur à New-York, les produits étant disponible au District, reconnu comme le temple de la gastronomie française. "L'export n'est pas une démarche qui se mène du jour au lendemain" note le dirigeant azuréen qui avoue que le coup de pouce apporté par les CCEF lui a permis de réaliser son "american dream".

D'autres marchés à l'export sont regardés, notamment l'Asie, un autre "pari fou". Qui sera tenté mais par étapes annonce Michael Medina. Soit pas avant 3 à 5 ans. "Nous avons aussi des choses à faire en France", dit-il, dont une probable implantation à Paris en 2018. La Maison Perrin emploie 40 salariés et réalise un chiffre d'affaires de 4 M€, enregistrant une croissance à deux chiffres depuis 2012.

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