Comment Onet intègre l'innovation dans sa stratégie

Le spécialiste des prestations d’ingénierie et de services, basé à Marseille, s'intéresse de près aux évolutions technologiques mais regarde aussi celles qui secouent le secteur des services. Un double regard dont l'objectif est de porter la croissance.

L'arrivée du fonds EMZ en remplacement de FFP (la société d'investissement de la famille Peugeot NDLR) annoncée ce début juin est présentée comme le marqueur d'une nouvelle étape dans le développement. De fait, EMZ n'est pas vierge en matière d'expérience dans le secteur du nettoyage industriel et services associés ce qui semble avoir été un élément qui a pesé dans les discussions avec la Holding Reinier, dont Onet est une filiale.

C'est ce que dit justement Denis Gasquet, le président du directoire d'Onet. "EMZ n'est pas un investisseur qui découvre le secteur. Il connaît les réalités de nos métiers". Un avantage sans aucun doute quand on déroule un plan de développement et qu'un actionnaire - même minoritaire soit-il - arrive au capital. D'ailleurs, Denis Gasquet l'affirme, "EMZ va nous aider à affiner la stratégie".

 France et international

Et la stratégie d'Onet ce n'est "pas la rentabilité à court terme mais c'est véritablement une stratégie de croissance, intégrant le développement des métiers de base comme des métiers nouveaux ainsi que le développement dans un monde du service qui vit une petite révolution et dont nous voulons faire partie" détaille le président du directoire.

Comme tout plan demandant de grandir en terme d'expertises et de métiers, la croissance externe est une façon d'aller plus vite sur certaines thématiques. Onet n'ignore pas le sujet, mais "nous y allons, en France et à l'international, de manière différente", précise Denis Gasquet. Sur le territoire hexagonal, cela s'inscrit plutôt dans une volonté de compléter le maillage régional alors qu'à l'étranger (Onet est présent dans 7 pays NDLR) il est davantage question de se déployer sur certains métiers ou sur des niches spécifiques. "A l'étranger, nous souhaitons bâtir des plateformes", dit Denis Gasquet. Ainsi Onet s'est renforcé en Espagne (où le groupe réalise 130 M€ de chiffre d'affaires), au Portugal, mais aussi au Brésil (sur les segments propreté et multiservices) et aux Etats-Unis plus précisément dans la sécurité nucléaire via le leader du marché "afin de renforcer notre expertise". Pour rappel Onet Technologies et le CEA ont été choisis en 2015 par les opérateurs japonais pour la découpe des débris de combustible fondus dans les réacteurs de la centrale de Fukushima.

D'autres projets devraient être finalisés dans les prochains mois.

Services en pointe

Néanmoins la stratégie du groupe marseillais est clairement liée à l'évolution des métiers de services, un segment où coexistent "l'innovation matérielle, l'innovation technologique et l'évolution dans la relation avec les clients" selon Denis Gasquet. "Nous avons mis en place une direction de l'innovation. Le monde change autour de nous et personne ne nous attendra si nous ne changeons pas également".

En matière technique, l'innovation c'est par exemple rendre le nettoyage le moins chimique possible, ce qui signifie utilisation de produits biologiques "plus efficaces (que les produits non biologiques NDLR) et qui présentent de vrais avantages en terme de sécurité du personnel et des usagers". Des produits venus du Canada, mais dont l'innovation est signée Onet pour ce qui concerne les procédés d'application "que l'on brevète".

IoT et data aussi

Le numérique est évidemment "crucial", ne serait-ce que parce que objets connectés et exploitation de la data "permettent de savoir en temps réel ce qui se passe sur le terrain", et donc d'affiner l'offre des prestations. "Les nouvelles technologies aident à se concentrer sur ce dont le client a besoin". La robotisation également devrait à court terme apporter sa contribution au changement pour ce qui concerne "les tâches ingrates".

Membre de l'association Defis Services née pour rappeler que le territoire n'est pas que industriel et qui rassemble entreprises, institutions et acteurs économiques, Onet estime que l'initiative "va dans le sens de la réflexion que nous menons. Entre le cahier des charges fixé et la qualité de vie en continu, que pouvons-nous apporter comme plus-value ?" Et Denis Gasquet de rappeler que "le sujet du numérique est avant tout un sujet humain : c'est comment former les équipes, comment travailler avec les objets connectés, quels process établir, différents forcément de ceux actuellement utilisés ? On doit travailler sur les deux sujets en même temps". Deux sujets indispensables donc pour éviter le sur-place. Avec 5 à 10 % de croissance réalisée chaque année, Onet reste au-delà des performances de l'économie française et le souligne comme une volonté. Pour 2016, le chiffre d'affaires s'élève à 1,7 milliard pour 65 000 salariés.

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