Comment Essor Industrie parie sur l’avenir grâce aux plantes

La protéine du futur sera végétale pour l'entreprise de conseil basée à Marseille et créée en 2004 par un ancien industriel, passé par Robertet et William Saurin et qui mise gros sur la valorisation de plantes situées sur les hauts plateaux algériens. Un projet collaboratif développé avec l’Inraa.

Ce sera sans doute l'une des réponses possibles à la délicate question de l'équilibre alimentaire, telle qu'elle se posera d'ici 10 ou 15 ans... Essor Industrie, entreprise de conseil établie à Marseille et investie dans l'accompagnement des entreprises agro-industrielles, développe un projet avec l'Inraa (Institut de la Recherche agronomique d'Algérie). Son objet : valoriser les plantes steppiques des hauts plateaux de ce pays du Maghreb, en raison de leur forte teneur en protéines, non seulement sous forme médicinale, mais aussi sous forme industrielle.

Solutions alternatives

 Plus précisément, ces plantes pourraient être transformées en huiles essentielles, compléments alimentaires et arômes naturels. Avec l'accroissement futur de la population et les problématiques liées aux ressources animales, "l'heure est à la recherche de solutions alternatives afin de trouver de nouvelles sources de protéines, donc végétales. C'est la philosophie de ce projet, qui est collaboratif et à long terme. L'heure est actuellement à une sélection des plantes, via étude ethno-botanique, afin de cibler les espèces les plus utilisées par les locaux, celles qui auront le plus grand nombre de propriétés", explique Amine Boukli-Hacene, fondateur d'Essor Industrie... L'idée étant, à terme, de conclure des partenariats avec des industriels algériens afin de transformer ces plantes et les mettre sur le marché. "Nous espérons mettre ce projet en place dans les 3 à 4 ans à venir".

Des outils de diagnostic innovants

Mais Essor Industrie s'illustre plus largement dans le coaching de dirigeants et de cadres de l'industrie agro-alimentaire, facilite les échanges entre acteurs français et algériens de ce même secteur et enfin, distille conseils et formations. Tout ceci avec une expertise, due au parcours de l'autre tête pensante d'Essor Industrie, le docteur en biochimie Jean-François Pommert : le fromage fondu. "Dans les entreprises algériennes, les décisions se prennent souvent beaucoup trop rapidement, sans forcément tout poser à plat et en faisant parfois abstraction de la notion de risque", évoque Jean-François Pommert en guise de contexte. Et selon les deux hommes, il y a, sur l'autre rive de la Méditerranée encore du travail à accomplir afin de passer à des obligations de volumes, puis de qualité. "La prégnance du risque sanitaire a poussé le gouvernement algérien à prendre des mesures drastiques, afin que la production monte en puissance en termes de qualité", poursuit Amine Boukli-Hacene. Avec une volonté, à horizon 2020, d'égaler les performances françaises et européennes en la matière. Essor Industrie, qui réalise pour l'heure 70 % de son chiffre d'affaires sur la rive Sud de la Méditerranée, a donc dans ce contexte une belle carte à jouer. D'autant qu'elle a développé des outils de diagnostics innovants en matière d'analyse méthodologique des écarts de performance et des compétences des systèmes de production. "L'originalité des produits que nous avons développés repose sur un concept de ratios algébriques pythagoriciens. Un mode de calcul simple, inspiré du secteur de la chimie. Cela permet aux industriels d'avoir accès à des outils de conseils efficients, efficaces", développe encore Jean-François Pommert. Des outils qui ont permis à Essor Industrie de s'illustrer dans l'accompagnement d'un certain nombre de projets agro-industriels. "Nous sommes par exemple intervenus sur une usine algérienne afin de mettre en place des préconisations immédiates en raison de risques sanitaires, ou encore sur la construction d'ateliers et de lignes de production au Maroc..." Et si Essor Industrie se fait fort, au regard de son expérience, d'investir le segment de marché du fromage fondu, elle n'exclut pas, du fait du caractère transverse de ses outils diagnostics, de se positionner plus largement sur le secteur agro-industriel... voir sur celui de la chimie.

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