Ce que Sepalumic veut apprendre des startups, mais pas que…

Le spécialiste des systèmes de menuiseries et de façades basé à Mouans-Sartoux a bien compris la nécessité d'innover. Quitte pour cela à se laisser murmurer à l'oreille par ceux dont c'est le métier, comme Emmanuelle Duez ou Pininfarina.

Souci de la transmission, nécessité d'évoluer, de garder ses parts de marché, de comprendre la nouvelle génération aussi... Ce qui a mené l'entreprise familiale à s'emparer du sujet innovation est à la fois terriblement classique et profondément différent, dans la démarche tout au moins. Car enfin, pourquoi prendre le risque de troubler le bel équilibre économique - 350 employés et 100 M€ de chiffre d'affaires - pour simplement se targuer de "faire" de l'innovation si ce n'est parce que le sujet est essentiel, même - et surtout - lorsqu'on affiche 50 ans d'existence.

Transformation

La vraie préoccupation de David Julien, le directeur général de Sepalumic c'est ça. Comme tout les bons dirigeants - il est communément admis que cela compte - il est passé par différents postes au sein de l'entreprise familiale, propriété de Jean-Christophe Vidal-Revel et de Cécile Sibertin-Blanc (et partie du groupe Valindus) jusqu'à aujourd'hui en piloter l'opérationnel. Le programme Nouveau Souffle mis en place c'est son idée. A la fois pour préparer la transmission (des valeurs, des savoir-faire) et pour attirer les nouveaux talents quand on sait que la nouvelle génération - X, Y ou Z -n'envisage plus l'entreprise comme les générations précédentes. Et puis Sepalumic ronronnait. Et le confort peut se révéler dangereux... Il suffira quelques lectures, notamment de Michel Serres, pour que David Julien trouve le chemin de The Boson Project. Avec la startup d'Emmanuelle Duez le courant et la compréhension passent bien. Elle se voit donc confier le projet d'accompagnement de la transformation de cette PME. Projet actuellement en cours et qui donne la parole aux collaborateurs afin de cerner ce qui marche, coince, est espéré et peut être mis en place. Une démarche "indispensable si nous voulons intéresser les meilleurs. Il n'est pas question de faire du jeunisme mais de repenser l'organisation hiérarchique", explique David Julien.

Quand Pininfarina s'y met aussi

Repenser l'organisation, soit, c'est bien. Mais comme tout bon artisan, cent fois sur le métier remettre l'ouvrage c'est également une façon de trouver des pistes d'innovation. Ici c'est en s'apercevant que Sepalumic ne fabriquait pas... de poignées. "Pour être fier de ce que l'on fait, il faut une identité, une signature", estime David Julien. C'est vers Pininfarina que la PME azuréenne tourne alors son regard. Le projet qui naît de cette rencontre porte plutôt bien son nom. "Audace" est ainsi une poignée conçue comme un cadre fermé, née après deux années d'industrialisation et qui sera mise sur le marché en septembre prochain. "L'objectif ne se pose pas en terme de volumes mais en terme de positionnement de marque", précise David Julien. Cette poignée innovante dans sa forme a nécessité un investissement de 100 000 euros pour la partie design et quatre à cinq fois plus pour ce qui concerne la production. Engagée dans une nouvelle dynamique, l'entreprise implantée à Mouans-Sartoux, entre Grasse et Cannes, n'en n'a pas fini pour autant avec l'innovation. Mais pour l'heure elle recrute, 20 postes étant ouverts pour différents types de profil.

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