Comment La Compagnie des Bocaux envisage son déploiement

L’entreprise marseillaise, fondée par Saïda et Thomas Palmieri, trace son chemin en multipliant les leviers de croissance. Ils veulent notamment enclencher la cadence supérieure sur le BtoB et poursuivent cette année la conquête des linéaires bio à l’échelle nationale.

C'est programmé pour la fin 2017 : sous cette échéance, La Compagnie des Bocaux, implantée au sein du Carburateur, aura acquis son propre atelier de fabrication. Un projet qui a été quelque peu différé... Reculer pour mieux sauter ? Sans doute. Le temps de se rendre compte que le crowdfunding, mode de financement envisagé notamment, n'était pas le plus adapté à l'activité. "Nous allons recourir à l'emprunt bancaire et à la sollicitation d'investisseurs. Pour l'heure, nous sommes dans une phase de dimensionnement du projet. Nous nous posons beaucoup de questions, afin de parvenir à un outil de production qui reste adapté dans un avenir proche. Pour nourrir cette réflexion, nous rencontrons d'autres conserveurs, nous visitons des locaux", explique la cofondatrice Saïda Palmieri. Des études qui permettront de définir le montant de la levée de fonds envisagée. L'atelier, quant à lui, verra probablement le jour dans les quartiers Nord de Marseille. "Nous envisagions plutôt Gardanne ou Aubagne, mais la mission économique à Londres à laquelle nous avons participé l'année dernière nous a permis de rencontrer tous les acteurs, toutes les institutions locales, et de réaliser qu'il y avait à Marseille aussi de véritables opportunités pour s'implanter".

Multiplier les leviers de croissance

L'atelier serait coopératif, ce qui veut dire qu'il pourrait être loué à d'autres acteurs. "Nous avons pu nous-mêmes réaliser nos bocaux parce que nous avons eu accès à l'outil de production d'un autre conserveur, en louant ses locaux à la journée... C'est toutefois le seul qui fait ça en région Sud-Est, ce qui pose parfois des soucis en termes d'agenda, mais aussi de temps de transport, car il se situe en dehors de Marseille. Nous aimerions donc proposer le même type de formule lorsque nous aurons notre propre atelier". Avec la volonté de multiplier les leviers de croissance, via la mise en place d'une offre à la carte, de formations type team building à l'occasion des entreprises... ce pour optimiser l'outil de production dans toutes ses dimensions. "Nous nous positionnons également pour que d'autres acteurs de l'agroalimentaire nous confient leur production", poursuit Saïda Palmieri. C'est déjà le cas : les deux fondateurs réalisent des recettes de légumes pour des acteurs qui se lancent ou leur demandent de réaliser une gamme particulière, des restaurateurs voulant par exemple avoir une sauce tomate à leur nom, des bouchers désirant proposer des produits complémentaires en boutique... "Le BtoB représente aujourd'hui un peu moins de 10 % de notre activité, nous voudrions nous positionner davantage sur cet axe de développement".

Des bocaux référencés dans les chaînes bio

Le reste, c'est donc essentiellement du BtoC, via distribution majoritairement dans les magasins bio, qu'il s'agisse de chaînes ou d'indépendants. "Nous sommes diffusés dans plusieurs Biocoop dans la région et sommes référencés depuis septembre dernier dans tous les Bio c'est bon, soit une vingtaine de magasins, avec une offre très locale. Sept à huit recettes ont été sélectionnées". En termes d'offre, justement, La Compagnie des Bocaux dispose aujourd'hui d'un peu plus de recul et a procédé à quelques ajustements. "Nous avons arrêté les compotes, pour une question de positionnement de prix. Il y a en Camargue un très gros producteur de pommes bio qui est de surcroît présent dans tous les magasins où nous sommes, avec des produits moitié moins cher que les nôtres... Nous avons donc gardé quatre gammes : les soupes chaudes et froides, les plats cuisinés, les tartinables apéritifs et les sauces". En termes de déploiement, Saïda et Thomas Palmieri envisagent, outre la région, de renforcer leur présence dans la capitale. "Nous visons les grandes villes, les métropoles, qui concentrent notre cœur de cible : des urbains qui n'ont pas le temps de se cuisiner des petits plats mais aspirent au bien manger. D'ici fin 2017, nous attaquerons aussi la ville de Lyon". De quoi envisager une prévision de 50 000 bocaux produits cette année, contre 35 000 en 2016. Et une augmentation du chiffre d'affaires de l'ordre de 20 %.

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