Lorsqu'il y a deux ans, Alain Taravella fait le déplacement à Saint-Laurent du Var pour le lancement officiel des travaux, il promet "audace et continuité". Car le fondateur d'Altarea-Cogedim reconnaît alors que le charme de celui qui a été le premier centre commercial de France est quelque peu "suranné". Il faut dire que près de 45 ans sont passés par là ce qui n'est pas sans laisser des traces. Et si l'esthétique est importante, elle a aussi un impact sur l'attractivité des enseignes comme de la clientèle.

Vague digitale

Ce sont donc 400 M€ qui sont alloués à Cap 3000. Un chantier de rénovation-extension aussi proportionnellement titanesque à la somme investie. Une somme équitablement coupée en deux : 200 M€ pour la rénovation, 200 M€ pour l'extension. Et c'est cette première phase de remise en beauté qui a été dévoilée ce 23 septembre. Et il faut dire que c'est dans le sensationnel que le promoteur a choisi de se distinguer. Si les volumes des mails ont été rehaussés, les hauteurs des vitrines agrandies, un lustre monumental posé dans l'une des entrées, c'est bien davantage l'écran immersif qui est le clou du spectacle. 5 mètres de hauteur, 100 m2, 2,5 millions de pixels, entouré de 4 piliers équipés de résille LED, cette "Digital Wave" est destinée à créer du contenu interactif avec les visiteurs qui pourront notamment poster des vidéo en direct live quand ce ne seront pas des animations collectives en réalité augmentée. Sur la surface au sol, tout concept-store et pop-up store sont les bienvenus pour s'installer.

Continuer sur la bonne voie

Mais en matière numérique ce n'est pas fini puisqu'un système de guidage dans le centre sera mis à disposition des visiteurs via une application dédiée avec notifications personnalisées. Bien sûr, tout cela est aussi un argument pour attirer les enseignes, surtout les plus plébiscitées. New Look, Prêt à manger, Timberland et Uniqlo devraient rejoindre Levi's for women, installée depuis juin dernier. De quoi donc restaurer l'activité du centre commercial qui attend désormais sa phase d'extension, prévue pour 2018. Là encore, Altarea-Cogedim évoque un ponton capable de recevoir les bateaux et une piste d'hélicoptères. De quoi atteindre l'objectif de fréquentation, posé à 14 millions, contre 10 millions aujourd'hui. Au final, Cap 3000 doublera sa surface, pour atteindre 135 000 m2.

Côté axes routiers, il va aussi falloir être performant, le centre commercial étant posé dans un lieu où figurent des immeubles de bureaux et des hôtels. Agrandir c'est bien, mais créer une congestion automobile, ça l'a moins. L'investissement prévu - de près de 18 M€ - sera supporté par le promoteur à 85 % et la Métropole Nice Côte d'Azur. Car il ne faut pas que oublier que Cap 3 000 est dans le périmètre de l'OIN Eco-Vallée. Côté vitrine, c'est porteur. Et pour la compétitivité, aussi.