C'est l'histoire d'une reconversion originale. Maraîcher depuis 25 ans en culture biologique avec six hectares de terre localisés à Roquevaire, près d'Aubagne, Jérôme Laplane s'est lancé depuis ce mois d'août dans une nouvelle activité : la fabrication de sorbets bio. "Je suis très gourmand, mais je n'étais jamais vraiment satisfait de la qualité de ce que je pouvais déguster dans le commerce", conte le quinquagénaire, qui avait l'objectif de démarrer une nouvelle activité ayant toutefois un lien avec son métier d'exploitant.

"J'ai suivi plusieurs stages de formation à Florac, en Lozère, dédiés aux agriculteurs. Ils portaient sur les techniques de transformation des produits de la terre en glaces et sorbets. A partir de là j'ai décidé de sauter le pas. J'ai acheté une machine à glaces italiennes de petit modèle pour réaliser des essais. J'ai réussi à faire quelques parfums qui me convenaient, exclusivement avec le fruit de mon exploitation".

Des premiers produits testés notamment par ses clients en vente directe et largement appréciés. Leurs encouragements l'ont donc poussé à passer à l'étape supérieure.

Passer le cap de la rentabilité

Il aménage son laboratoire en mars dernier. Soit un investissement de 100 000 euros, constitué pour partie de fonds propres et pour l'autre de prêts bancaires.

"Comme je me partage encore sur mes deux activités je n'exploite pas mon laboratoire de façon régulière, ce qui se répercute sur le coût de la production. Mon objectif pour 2017 est donc de passer le cap de la rentabilité, en réalisant dès avril une véritable saison de glacier".

Dans cette optique, Jérôme Laplane est entré en phase de prospection afin de se constituer une clientèle de professionnels, outre la vente directe sur les marchés ou l'exploitation. Dans le viseur, un secteur en trois lettres, HCR.

"J'ai déjà une piste intéressante avec une association nommée Viens ! A Marseille, qui développe un certain nombre de bistrots et de points de vente alternatifs. Par ailleurs, je suis en contact avec plusieurs restaurateurs du cours Julien à Marseille, qui me connaissent du fait de ma présence sur le marché éponyme. Ils ont marqué leur intérêt et souhaitent être livrés en sorbets. J'ai aussi l'intention de prospecter auprès des restaurants étoilés".

Goût d'inédit

Enfin, Jérôme Laplane prévoit d'agrandir sa gamme de parfums. S'il en propose actuellement six - lavande, menthe, fraise, melon, pêche et verveine - il envisage de sortir des sentiers battus pour mettre sur le marché des saveurs encore plus inédites, actuellement en phase test, comme le fenouil, la betterave et le potimarron. Une typicité qui devrait lui permettre de se frayer encore plus sûrement un chemin sur les cartes des restaurants du territoire... et peut-être d'atteindre son objectif : pérenniser l'activité.