Idées de business peut-il rebooster les start-up en panne ?

Cette communauté, créée par David Simonian dans les Bouches-du-Rhône, s’est fixée comme but de soutenir les start-up connaissant des difficultés dans leur développement par le biais d’un système collaboratif qui devrait muter en entreprise dès cet été.

Idées de business importera-t-elle tout l'intérêt du crowdsourcing dans le développement des start-up naissantes ? C'est en tout cas ce que vise David Simonian pour sa communauté, fondée l'an dernier. Cet entrepreneur qui, pour mémoire, est aussi le gagnant du Start-up week-end Aix-Marseille organisé il y a quelques jours. Concrètement, Idées de business a pour vocation de fédérer divers profils de contributeurs, dans un but précis, favoriser l'épanouissement de start-up au stade de l'émergence par un système collaboratif, et se focaliser plus spécifiquement sur celles qui rencontrent des freins dans leur développement, quels qu'ils soient.

"Ce peut être une mésentente entre les actionnaires, une équipe incomplète, des problèmes commerciaux ou de positionnement technique, un business modèle défaillant... Nous voulons agir au moment où lesdites start-up, en situation de panne ou au simple stade de l'idée, n'intéressent personne et n'ont pas l'attention des investisseurs et des incubateurs. Car eux veulent aller vite. Or, le processus de gestation d'une start-up est long. Nous nous positionnons donc sur la partie la plus ingrate du processus de création de l'entreprise. D'autant qu'il y a beaucoup de déchets", analyse David Simonian.

Un nouveau marché défini très en amont, en somme.

3 800 membres actifs

C'est en rencontrant lui-même des difficultés dans l'une de ses aventures entrepreneuriales que le fondateur d'Idées de business a eu le déclic. "J'avais un beau projet qui tenait la route, mais des soucis avec les partenaires. J'ai fini par renoncer à contrecœur..." Il se demande dès lors comment remédier à ce genre d'aléas. La communauté voit le jour en 2015.

"Je me suis rapidement rendu compte que j'étais loin d'être le seul dans ce cas de figure, puisque le groupe créé sur Facebook a connu un succès immédiat. La communauté compte aujourd'hui plus de 3 800 membres à son actif et 150 nouvelles inscriptions chaque semaine", revendique-t-il.

Un groupe informel qui devrait muter en entreprise dès cet été. Mais avant cela, dès ce mois de juin se mettent en place les premières "réunions commandos". "Quatre entreprises viennent pitcher leur projet et se prêtent au jeu des questions-réponses. Dans une seconde phase, les contributeurs s'isolent avec les fondateurs de la start-up à laquelle ils souhaitent apporter leur expertise". Et suite à la réunion, l'accompagnement se poursuit, selon le principe du mentoring. Avant que le fondateur ne reprenne seul les rênes de son entreprise...

Quel modèle économique ?

Si aujourd'hui, tout se fait via la communauté Facebook et les réunions commandos, David Simonian porte son regard sur la suite du projet.

"Le cap à franchir, c'est de voir si nous sommes capable de passer des rencontres physiques au travail dématérialisé virtuel. La communauté existe, il faut la fidéliser en passant le cap du digital".

Verdict dès le début du mois de septembre, puisque le site internet de la communauté devrait se faire une place sur la toile sous cette échéance.

"On y trouvera le profil des contributeurs, une bourse aux idées, ainsi qu'une partie suivi de projets, lesquels seront sélectionnés drastiquement. On y développera également du crowdfunding, pour soutenir le démarrage des start-up, nécessitant généralement entre 15 et 30 000 euros. Nous sommes actuellement en discussion avec deux plateformes, disposant d'une interface permettant de se connecter en marque blanche", précise le fondateur.

Demeure une dernière question, celle du modèle économique.

"Nous envisageons une prise de participation dans les sociétés que l'on accompagne. Cela peut prendre également la forme d'une facturation des missions demandées par la start-up, l'organisation de formations et d'événements, la mise en relation... Enfin, nous réfléchissons également à un système d'abonnement, lorsqu'il y aura suffisamment de résultats. Ce pour garantir la primeur de l'information et de notre base de données à nos adhérents".

Les perspectives de croissance sont intéressantes, sous-entend David Simonian. "7 start-up sur 10 meurent dans les 3 ans suivant leur création. On peut en sauver quelques unes ! D'autant que 65 % de celles qui arrêtent le font pour des questions d'entente entre les actionnaires. Des problèmes que l'on peut régler facilement par l'échange, en trouvant un consensus qui convienne à tous", conclut l'entrepreneur qui vise fin 2016, 10 000 membres, dont 5% actifs, susceptibles d'aider au développement des projets.

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