Comment Sojufel concocte sa croissance

Le fabricant de jus de fruits et légumes, installé près d'Arles, continue de mitonner des projets, notamment en choisissant de combler sa soif d'export. Et en pariant sur l'innovation de produit.

C'est parce qu'il voulait valoriser les productions fruitières locales et permettre d'utiliser ce qui n'était pas vendu que Marcel Bal donne naissance à Sojufel en 1981. La collaboration avec les producteurs locaux est alors la base du modèle économique. Elle l'est encore aujourd'hui. Car dans ses envies de développement, l'entreprise familiale et financièrement indépendante, dirigée depuis 2009 par Arnaud Redheuil n'a pas modifié les ingrédients de la recette : un approvisionnement de proximité, des produits rigoureusement sélectionnés et une commercialisation qui s'appuie sur la mise en valeur du savoir-faire local.

Capacité d'exploitation

Sojufel, au moment de sa naissance, se positionne alors comme marque distributeur : comme l'explique le dirigeant, "certains agriculteurs avaient des idées de marchés, mais pas la technique", que la PME fournit donc. C'est en 1997, que la même demande extérieure incite le groupe à donner naissance à sa propre marque. Ce sera Pressoirs de Provence, "une autre façon de valoriser les produits locaux et d'offrir aux agriculteurs un circuit de distribution". Aujourd'hui l'activité de Sojufel se consacre à 50 % au travail à façon pour l'agriculteur, 35 % à la MDD et 15 % à sa marque propre.

Le bio - très en vogue - est aussi une part - à 30 % - de l'activité de l'entreprise. "Deux de nos clients les plus importants font du bio", souligne Arnaud Redheuil. L'usine produit 4,5 millions de bouteilles par an.

Ambition internationale

"Nous avons un potentiel de développement", fait remarquer le dirigeant. Et donc une soif d'engager une politique d'exportation structurée. Si jusqu'à présent, les démarches en dehors des frontières provençales "ont été balbutiantes et opportunistes, nous avons aujourd'hui une véritable ambition de construire", une stratégie bien posée, qui pourrait porter la part à l'export de 2 % actuellement à 10 %. Les voisins européens tels que l'Italie, l'Espagne, l'Allemagne et la Grande-Bretagne sont des marchés saturés. Les opportunités qui s'ouvrent se situent bien davantage au Canada et en Chine.

Mélanges d'innovation

L'innovation fait évidemment partie du vocabulaire de la PME de 20 employés, mais logiquement celle-ci s'appuie sur le produit, donc sur les mélanges de fruits et légumes imaginés.

"Nous sommes contactés par des start-ups de la boisson qui proposent des mélanges originaux et à qui nous permettons la concrétisation industrielle de leur projet", explique Arnaud Redheuil.

En interne, la petite entreprise fait aussi appel aux idées de ses salariés qu'elle teste ensuite en laboratoire et produit, si l'essai en concluant, en petite série. Ainsi sont nés framboise/litchi, pomme/betterave (couronnée de la médaille d'argent au concours général agricole 2016 NDLR), clémentine/potiron ou pamplemousse/patate douce. Réflexion est aussi menée avec des chefs pour des jus cuisinés tels gaspacho tomate/fraise ou poire Williams/betterave rouge.

Double vitrine

Dans la volonté de dynamiser la marque, le dirigeant de Sojufel travaille à la mise en ligne d'un site marchant, disponible durant l'été. Le packaging va également être revu et même diversifié. "Nous sommes boulimiques d'idées et de défis", avoue Arnaud Redheuil. Une faim de progression qui déteint sur le chiffre d'affaires de 4,3 M€ en 2015 contre 3,9 M€ l'année précédente.

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