La recette de York pour concurrencer Shell et Exxonmobil

La société toulonnaise spécialisée dans la production de lubrifiants, carbure à la croissance grâce à une stratégie bien huilée. Sa gamme bio, notamment, lui offre une situation de monopole sur des niches, tels les secteurs de la montagne ou du forestier.

Comment jouer dans la cour des grands que sont les Shell, Total et autres Exxonmobil lorsqu'on est une PME toulonnaise de 40 salariés ? Olivier Sauvestre, directeur général de York SAS, a trouvé la solution en s'unissant, l'année dernière, à la Suisse Motorex, qui détient désormais 100% de son capital. Un mariage de raison permettant, à celui qui a repris, en 2013, l'activité production de lubrifiants de l'entreprise Ginouves (créée en 1990 par Georges Ginouves NDLR), de compter en 2015 avec un chiffre d'affaires de 13 M€, dont 35% réalisés à l'international. Et près de 50 000 clients implantés dans toute l'Europe...

"Cela nous a donné une plus grosse force de frappe. Motorex, une entreprise de taille supérieure à la nôtre avec près de 300 salariés, nous permet de nous imposer davantage sur le marché. Nous nous illustrons dans le même cœur de métier, mais nos couvertures sont complémentaires. York SAS est présente dans les pays francophones et latins (France, Suisse romande, Italie, Belgique, Andorre, Espagne). Motorex, quant à elle, est bien implantée dans les pays germaniques, anglo-saxons et scandinaves. Aujourd'hui, nous couvrons donc les principaux pays européens".

Leader sur le marché de la montagne

A noter que York SAS compte un atout de taille dans sa manche : son positionnement stratégique. Outre les domaines de l'industrie, des administrations, des travaux publics, des transports... l'entreprise varoise s'est surtout spécialisée sur des niches : la lubrification des machines spécifiques à l'entretien d'espaces naturels, tels les tondeuses et matériels de golf, les tronçonneuses, grues forestières, dameuses, remontées mécaniques et autres canons à neige... Ainsi, ce n'est pas tout à fait un hasard si l'entreprise varoise se rendra à Grenoble, du 13 au 15 avril prochains, au Moutain Planet, estimé comme le plus grand salon dédié à l'économie de la montagne. "Nous y sommes le plus vieil exposant", avance Olivier Sauvestre, revendiquant son statut de leader sur ce segment de marché.

"Nous l'étions déjà avant Motorex, mais c'est encore plus vrai aujourd'hui. Il s'agit d'une activité significative pour nous : la production de lubrifiants spécifiques aux matériels de montagne représente 15% de notre chiffre d'affaires. En France, nous détenons 80% de parts de marché, en étant présents sur presque 100% des stations. Grâce à Motorex, nous le sommes aussi maintenant sur les domaines skiables suisses, autrichiens, espagnols et italiens".

Un monopole qui s'explique par ailleurs par la mise en place d'une politique spécifique.

"Nous sommes partenaires de constructeurs de matériels, tels Kassbohrer, Prinoth, Leitner, Poma... partenaires qui, de fait, recommandent nos produits", illustre Olivier Sauvestre.

Ceux-ci regroupés en une gamme spécifique aux climats d'altitude, adaptés aux très basses températures et à l'humidité.

Renforcement en Espagne et en Belgique

Car la valeur ajoutée de York SAS réside aussi dans son laboratoire R&D, père de quelque 500 produits, et de deux gammes innovantes. La SLV, tout d'abord, se compose de lubrifiants synthétiques dont la fluidité permet de diminuer les coûts d'exploitation, en réalisant des économies d'énergie et en augmentant la durée de vie des matériels. Par ailleurs, il y a la gamme qui a permis à York SAS de s'imposer sur les segments de marché de la montagne ou du forestier : celle de lubrifiants 100% synthétiques biodégradables, contribuant à la préservation de l'environnement.

"Nous sommes investis depuis 25 ans sur cette gamme bio. Il s'agit aujourd'hui d'un marché plus concurrentiel que par le passé, mais nous ne sommes vraiment que deux entreprises à avoir autant de recul sur ces produits-là".

Une expérience en la matière qui permet donc à York SAS de tracer son sillon... et de glisser tout schuss vers le développement commercial.

"Notre projet pour 2016, c'est de nous implanter davantage en Espagne, sur la chaîne des Pyrénées espagnoles. Donc toujours sur le secteur montagne. Enfin, nous aimerions également renforcer notre présence en Belgique, sur le forestier".

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