Comment Nice Côte d’Azur déroule sa stratégie portuaire

Du Cros-de-Cagnes à l’ouest au Cap d’Ail à l’est, près de Monaco, en passant par Saint-Laurent du Var et Nice, le réseau Ports d’Azur constitue l’une des portes d’entrée de la métropole Nice Côte d’Azur. Une métropole qui déploie une stratégie d’harmonisation en axant sur l’exemplarité environnementale, la montée en gamme des offres et services et l’ouverture sur la ville des huit infrastructures portuaires. Question de développement économique et d’attractivité du territoire.
(Crédits : DR)

Le réseau Ports d'Azur constitue l'une des portes d'entrée de la Métropole Nice Côte d'Azur et, à ce titre, il fait l'objet d'une attention toute particulière. Il faut dire qu'avec 3.500 anneaux, 750 établissements, 709 millions d'euros de chiffres d'affaires pour 2.015 emplois (source : Observatoire portuaire, Atlas des Ports des Alpes-Maritimes 2017), les huit ports métropolitains, situés entre le Cros-de-Cagnes à l'ouest et Cap d'Ail à l'est, représentent un outil de développement économique, touristique et sociétale non négligeable.

Depuis l'entrée dans son giron du port de Nice, le 1er janvier 2017, la métropole Nice Côte d'Azur s'efforce de bâtir une stratégie de cohérence territoriale, non pas en privilégiant l'uniformisation de ces différentes infrastructures où, si l'on excepte le bassin Lympia à Nice, la plaisance est reine, mais leur "harmonisation", selon les dires de Roger Roux, maire de Beaulieu-sur-Mer et élu métropolitain en charge des ports. Avec, comme fils rouges, l'exemplarité environnementale, l'innovation technologique, et comme objectifs, la montée en gamme des services et commerces, la volonté de raccrocher les infrastructures à la cité. "Un port n'est pas un objet posé dans la ville, déconnecté de son environnement, au contraire, il doit être un élément moteur de la ville, avec des connexions qui ne servent pas qu'aux seuls plaisanciers".

Nice en locomotive

Voilà pour la philosophie. Quid du terrain ? A cet égard, l'annonce de Christian Estrosi du choix du port niçois pour l'accueil de la troisième Conférence des Nations Unies sur l'Océan qui devrait réunir en juin 2025 quelque 20.000 participants dont 120 chefs d'Etat et de gouvernements, a braqué les projecteurs sur le bassin Lympia. Et les interrogations. Lesquelles ont trouvé une première réponse avec la publication mi-avril par la Ville du marché d'assistance à maîtrise d'ouvrage (AMO) qui dévoile les aménagements prévus. Soit l'organisation de deux centres névralgiques de chaque côté du plan d'eau, dont une structure d'accueil pérenne de 5.000 m², quai Infernet, intégrant notamment un amphithéâtre de 2.400 places assises. Elle sera régie par la ville. Des promenades en front de mer seront également aménagées.

Avec ce projet, évalué à 35 millions d'euros, la métropole entend poursuivre la métamorphose de l'infrastructure niçoise, débutée avec l'arrivée, quai Napoléon, du terminus de la ligne 2 du tramway qui relie le port à l'aéroport. Aux activités de plaisance, de transport de passagers et de fret, de croisière, de commerces et de services, viendra donc s'ajouter une offre événementielle complémentaire à celle du futur Parc des Expositions, à l'ouest de la ville. De quoi renforcer l'attractivité du territoire, si chère à son président Christian Estrosi. A condition de respecter un calendrier contraint qui prévoit le démarrage de la mission d'AMO dès ce mois de juin, la procédure de passation du marché de conception-réalisation entre juillet 2023 et janvier 2024 pour une mise en service fin mai 2025.

Beaulieu Plaisance se transforme

Le port de Nice, qui sera repris en régie de manière anticipée par la métropole le 1er juillet prochain, ne résume toutefois pas le portefeuille portuaire de la collectivité et de sa façade maritime, longue de 47 kilomètres. Deux sites y font l'objet de travaux de requalification et de rénovation importants, dont celui de Beaulieu Plaisance. Lequel, après une procédure de délégation de service publique (DSP) classée sans suite, est passé en régie le 1er juillet 2022. Une opportunité pour la collectivité de revoir de fond en comble ce port de plaisance de 719 anneaux, à commencer par l'offre des 33 cellules commerciales dont les autorisations d'occupation temporaire ont été renouvelées afin de faire monter en gamme l'offre. Une première phase de travaux s'est intéressée à la requalification du quai principal avec la rénovation des alvéoles, transformées en terrasses supérieures pour les restaurateurs, la création d'un cheminement piéton et d'une voie de circulation en double sens. Les réseaux, l'éclairage public, les espaces verts et le mobilier ont également été revus, sous le prisme environnemental évidemment. D'un montant de 10 millions d'euros HT, cette opération organisée en deux tranches se poursuivra sur la zone nord du site à partir d'octobre.

En parallèle, une nouvelle phase d'intervention s'organise. Celle-ci prévoit, à l'est, l'agrandissement du bassin, la création d'une coulée verte et l'aménagement d'une friche de 16.000 m² avec la réalisation d'un parking enterré et d'un espace public, et à l'ouest, la réhabilitation du club de voile. La programmation est en cours de finalisation, le lancement de la consultation de maîtrise d'œuvre attendue début 2024, quant au budget alloué, il reste encore confidentiel.

Saint-Laurent du Var aussi

L'approche développée pour les cinq ports métropolitains gérés en régie concerne également les trois ports placés sous statut de DSP. Dont le renouvellement est aujourd'hui sur la table. "Il y aura des critères incontournables comme l'éclairage LED, les espaces verts résistants à la sécheresse et peu consommateurs en eau, une production lumineuse respectueuse de la réglementation", détaille Roger Roux qui précise : "Tous nos ports sont engagés dans les dispositifs Ports Propres et Ports actifs en biodiversité". Un impératif écologique qui occupera une place importante dans le cahier des charges, attendu en septembre, de la nouvelle DSP du port de Saint-Laurent du Var, l'ancienne prenant fin en 2025.

Un port azuréen emblématique avec ses 1.084 anneaux, ses 3,6 kilomètres de quais et ses 52 commerces, dont 41 bars et restaurants. Où il sera question d'accueillir de nouveaux services, notamment liés à la mobilité durable, d'améliorer les systèmes énergétiques, de pompage et de recyclage des déchets, de créer un parking supplémentaire et une salle polyvalente, ou encore de repenser les surfaces pour redonner de la place aux piétons. Les DSP des ports de Cap d'Ail et de Beaulieu Fourmi arriveront, quant à elles, à échéance en 2027.

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