« Le chef d’entreprise ne doit pas ignorer les financements apportés par l’Europe » (Magali Altounian)

Elle porte deux casquettes, celle des institutions européennes et celle du rayonnement de la Métropole de Nice. Deux délégations et deux thématiques qui vont plutôt bien ensemble et qui se retrouvent sur la question de l’accompagnement. Mais l’Europe n’est pas forcément un sujet bien connu du chef d’entreprise. Qui aurait pourtant tout intérêt à ne plus l’ignorer car en matière de soutien financier, l’Europe est volontariste, insiste Magali Altounian, adjointe à la Ville de Nice.
(Crédits : DR)

« Tout type de projets, de proximité et du quotidien », c'est ainsi que Magali Altounian résume le soutien financier apporté par l'Europe, souvent encore perçu comme une entité éloignée des sujets très concrets. En près de 15 ans, ce sont plus de 50 millions d'euros qui ont ainsi été consacrés aux projets menés par la Métropole Nice Côte d'Azur, dont le tramway et sa ligne 2 par exemple.

« L'objectif est de faire concorder les fonds européens en fonction des besoins des différents territoires », poursuit l'adjointe au maire de Nice, déléguée aux finances, aux institutions européennes et au rayonnement de la ville. Qui appuie sur le fait que l'Europe, certes, aide les collectivités mais n'en n'oublie pas moins les entreprises, souvent d'ailleurs sur des thèmes d'innovation. Sauf que cette manne financière disponible demeure encore un levier méconnu du chef d'entreprise. Et tout l'enjeu est précisément de le sensibiliser, de lui donner le réflexe de se tourner aussi vers l'Europe lorsque sa PME déploie des projets qui le méritent.

Innovation, nouveaux métiers... des leviers pour prévoir demain

Sensibiliser c'est forcément faire acte de pédagogie, d'explications. C'est aussi savoir orienter, ce qui est le rôle du Centre Europe Direct, structure dont Nice s'est dotée voici deux ans, précisément pour que l'Europe ne soit plus ignorée par les chefs d'entreprises. « Nous organisons des petits-déjeuners business, en lien avec l'Union pour l'entreprise et la French Tech Côte d'Azur. De nombreux programmes européens sont liés à l'innovation. Il existe Horizon Europe, mais pas que. Un financement peut également être obtenu par le FEDER. La Région Sud s'est saisie de ce sujet et participe financièrement, à hauteur de 150.000 euros au montage de projets pour des entreprises au haut potentiel ».

L'Europe qui, certes, soutient financièrement l'innovation mais qui est aussi tournée vers le futur en s'intéressant aux nouveaux métiers. « 2023 est l'année européenne des compétences », souligne Magali Altounian, rappelant le lancement officiel récent, lors de la semaine de l'Europe, début mai, pour précisément apporter une réponse aux manques de compétences. « Nous faisons face à une pénurie de talents, nous manquons de savoir-faire, surtout dans les nouveaux métiers qui sont ceux liés à la transition écologique et à la transition numérique. Des financements européens dédiés à la formation aux nouveaux métiers ».

Autre sujet, et non des moindres, celui de la réindustrialisation continue d'être un levier de souveraineté. Et le fonds dédié de la commission européenne renforce les outils existants. Surtout en introduisant la possibilité de favoriser les entreprises européennes. « C'est assez inédit, car l'Union européenne ne l'avait jamais dit », souligne Magali Altounian, « nous allons favoriser les entreprises européennes face aux géants que sont la Chine et les Etats-Unis ».

Maintenir l'attrait

Souveraineté dit aussi rayonnement et attractivité. Là où les concepts de Made in France ou, ici, de Made in Côte d'Azur, ont un sens. Mais pour quel impact vraiment ? « Nous avons la chance d'avoir des entrepreneurs, des startpeurs, qui choisissent de développer leurs projets à Nice, ou plus largement, en région Sud. Des Niçois mais aussi personnes exogènes au territoire, qui le choisissent parce que nous avons les compétences, les programmes adaptés aussi et un écosystème performant ».

Rayonner c'est bien, être attractif aussi, le faire savoir c'est encore mieux. D'où une stratégie de présence sur des salons tech, certes, mais aussi spécialisés entreprenariat. Si l'idée est de donner envie, d'inciter à une implantation dans le Sud, il ne faut pas oublier le rayonnement des marques et entreprises autochtones, à l'extérieur des frontières régionales. « Fragonard, Malongo, la Confiserie Florian... ces marques sont des fiertés et peu savent qu'elles sont ici, sur notre territoire. L'enjeu est qu'elles restent ici et nous devons les accompagner au mieux ».

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Azur Business Altounian

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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