« Les agents économiques doivent avoir confiance dans le fait que nous allons vaincre l’inflation », (Christian Delhomme, Banque de France)

Inflation, secteurs qui vont bien et secteurs sensibles, soutien au micro-crédit… Dans un contexte d’économie résiliente, les perspectives de croissance pour les Alpes-Maritimes comme pour la France devraient éviter de placer 2023 comme annus horribilis. La peur n’évitant pas le danger, c’est aussi en entretenant le dialogue avec la Banque de France que les entrepreneurs peuvent mieux faire face aux difficultés ou accrocs dans leur développement, explique Christian Delhomme, le directeur départemental.
(Crédits : DR)

L'inflation est sans nul doute le sujet central de bien des discussions, les patrons ayant fait les frais des augmentations de prix, obligeant à revoir les stratégies d'approvisionnement ou de déploiement à plus long terme. Pour autant, la Banque de France se veut optimiste et table sur un taux de l'ordre de 3,8% à la fin de l'année, alors même que le taux avoisinait allègrement 7% au dernier trimestre 2022. « Nous avons la conviction que les perspectives d'inflation sont encore un peu difficiles jusqu'à la fin du premier semestre 2023, mais les effets de la politique monétaire vont se faire sentir sur le second semestre et cette prévision sera atteinte, voire même dépassée. Tous les agents économiques doivent avoir confiance dans le fait que nous allons vaincre l'inflation », soutient Christian Delhomme, le directeur de la Banque de France dans les Alpes-Maritimes.

Si vaincre l'inflation semble donc être un horizon positif, l'économie régionale va-t-elle, continuer à être aussi résiliente ? Une interrogation à laquelle il est plus difficile de répondre, reconnaît Christian Delhomme, « le département est dynamique, l'activité touristique est soutenue, l'activité industrielle également, avec une baisse des difficultés d'approvisionnement », et que finalement, le point de surveillance demeure assez fortement posé sur le BTP.

Un point de vigilance qui ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt car, dit aussi Christian Delhomme, « en 2024, nous pensons qu'il y aura une reprise », laquelle viendra donc mettre fin à la période actuelle de ralentissement. Une croissance envisagée à 1,5% quand elle est de 0,6% actuellement. Soit une autre façon d'envisager le bon comportement de l'économie.

C'est dans un contexte à la fois de mise aux standards européens mais aussi pour être au plus près de la réalité des entreprises que la Banque de France a affiné, depuis le début de l'année, sa cotation. Une cotation qui doit être encore mieux appréhendée par les acteurs économiques, entreprises, banques, financeurs. « Nous sommes dans ce qu'il se fait de mieux dans les outils internationaux en matière de cotations d'entreprises, puisque nous sommes une agence de notation, comme d'autres sur la place. Effectivement cette granularité - nous sommes passés de 13 crans à 22 crans - permet d'être plus discriminants mais aussi plus pédagogues avec les chefs d'entreprises puisque nous prenons en compte des éléments financiers et des éléments extra-financiers ». Et Christian Delhomme d'inciter les dirigeants à pousser la porte de la Banque de France, à ne pas craindre un échange sincère sur la situation de leurs entreprises, encore plus si celle-ci connaît quelques moments difficiles. « Ce qui nous importe c'est que le chef d'entreprise qui a des évolutions significatives, viennent nous en parler, plutôt que d'attendre la traduction chiffrée lorsqu'il publiera ses résultats », exhorte encore Christian Delhomme, rappelant que le chef d'entreprise a aussi accès à un outil en ligne, baptisé Opale, qui donne la possibilité de se comparer par rapport à son secteur d'activité et de faire des simulations, lui permettant un pilotage plus fin.

C'est parce que « nous contribuons au développement de l'économie sous toutes ses formes », que la Banque de France s'est aussi rapprochée des acteurs du micro-crédit, ce moyen de financement destiné plus globalement aux personnes n'ayant pas accès au crédit « classique ». « Formidable », « trop méconnu », le micro-crédit est un outil qui offre, qui plus est, un accompagnement aux porteurs de projets. Soit l'assurance d'être convenablement orienté et guidé. Ce qui démontre que la famille du financement est vaste et complémentaire et que l'institution Banque de France, plus ouverte que ce que l'imaginaire populaire lui accorde...

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Azur Business Banque de France

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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