Avec Action Cœur de Ville, Grasse intensifie la reconquête de son centre historique

C’est l’une des communes les plus engagées dans le dispositif national Action Cœur de Ville, lequel vise à transformer les centres anciens et dégradés des villes moyennes. En cinq ans, la Capitale des parfums, a accéléré sa mutation, bénéficiant d’une dynamique qu’elle entend bien faire perdurer dans un acte II où la périphérie immédiate trouve aussi toute sa place.
Dans la droite ligne d'ACV, le projet de restructuration urbaine Martelly vise à créer une nouvelle centralité à l'est du coeur historique. Quelque 150 logements sont prévus, ainsi que 10 000 m² de surface de commerces et de loisirs.
Dans la droite ligne d'ACV, le projet de restructuration urbaine Martelly vise à créer une nouvelle centralité à l'est du coeur historique. Quelque 150 logements sont prévus, ainsi que 10 000 m² de surface de commerces et de loisirs. (Crédits : DR)

C'est l'heure du premier bilan pour Action Cœur de Ville (ACV). Lancé en 2017, le dispositif national dédié à la revitalisation des villes moyennes a mis sur la table plus de 5 milliards d'euros de financement sur la période 2018-2022. Plus de 6.500 projets ont ainsi été soutenus dans les domaines de l'habitat, de la mobilité, du patrimoine, du développement économique et commercial des centres anciens de quelque 234 communes françaises. Parmi elles, Grasse, dans les Alpes-Maritimes. La capitale mondiale des parfums se bat en effet depuis près d'une décennie contre la dévitalisation de son cœur historique, atone, paupérisé, en total déséquilibre avec sa forte renommée internationale. Une reconquête dont la dynamique doit beaucoup au dispositif mis en place par l'Etat et ses partenaires (Banque des Territoires, Action Logement et Anah), et que la collectivité azuréenne entend bien poursuivre.


Trente actions réalisées pour 14,4 millions d'euros


Il faut dire qu'en cinq ans, une trentaine de projets a été réalisée dans le cadre d'ACV, pour lesquels la commune a obtenu une enveloppe de 12 millions d'euros d'investissement et de 2,4 millions d'euros de subventions. Des projets pour beaucoup structurants à l'instar de la requalification des anciens Palais de Justice et Couvent de la Visitation en pôles d'enseignement dans le cadre de la création d'un campus multisite qui vise à placer la destination grassoise dans le viseur estudiantin. Des projets plus modestes aussi, à l'image de la rénovation du Jardin des Plantes et du Jardin Roure, mais indispensables pour embellir le cadre de vie. "Surtout, insiste Yann Clerc, le monsieur Cœur de Ville de Grasse, nous avons redonné de la confiance aux investisseurs. A cet égard, nous notons un frémissement qui est bien tangible, ne serait-ce qu'au niveau de la SEM".

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Lutter contre la vacance commerciale


La SEM ? Créée en décembre 2022, cette Société d'Economie Mixte, baptisée Pays de Grasse Dynamiques, soutenue par le programme ACV à hauteur de 900.000 euros, se présente comme une foncière de redynamisation commerciale. L'idée : profiter de l'opportunité offerte par la fermeture de nombreuses agences bancaires pour flécher ces emplacements premium vers les franchisés dont les besoins en surface ne sont pas pourvus dans le cœur historique. Et ainsi relancer, avec l'aide de quelques locomotives, une attractivité commerciale sur ce territoire pauvre en la matière, son taux de vacance frôlant les 25%, bien au-deçà du taux moyen national qui avoisinait en 2019 les 12% selon le palmarès des centres-villes commerçants de Procos. Huit locaux ont été identifiés. Ils représentent une surface totale de 2.743 m² pour un coût d'acquisition de près de 3 millions d'euros et de travaux de réhabilitation de 1,7 million d'euros. Deux ont déjà été réhabilités, commercialisés et sont désormais exploités. Cinq autres devraient suivre le même chemin en 2023.


Deux nouveaux îlots


Reste à poursuivre sur la lancée. Sélectionné dans le cadre de la consultation nationale "Réinventer nos cœurs de ville", la commune azuréenne se penche désormais au chevet des îlots Niel et Gare Prouvé Cauvi, l'un des derniers grands tènements fonciers (ensemble de parcelles contigües appartenant à un même propriétaire) de la collectivité. Deux sites partiellement occupés, d'une emprise foncière de 850 m² pour le premier, de 14.820 m² pour le second, dont les ensembles bâtis témoignent de l'histoire urbaine et industrielle grassoise. Deux appels à manifestation d'intérêt ont donc été lancés auprès de groupements pluridisciplinaires pour imaginer l'orientation à donner à ces deux îlots à forts enjeux.


Phase 2


Enfin, la Cité des parfums travaille à la mise en place de la phase 2 du dispositif ACV, qui couvrira la période 2023-2026, et dont l'un des accents sera mis sur les entrées de ville. La convention liant la ville et l'agglomération Pays de Grasse à l'Etat et ses partenaires devrait être signée en juin. Ses objectifs : la poursuite des actions engagées dans l'hypercentre, dont la réhabilitation de l'habitat existant, et une nouvelle intervention de requalification concentrée sur la zone Carré Marigarde, "un agrégat de boîtes à chaussures, d'usine à parfum Seveso, d'une salle de prière, de locaux syndicaux...". A cet égard, la ville va se porter candidate pour rejoindre les quarante territoires pilotes éligibles au fonds de restructuration de la périphérie commerciale. Et ainsi élargir sa reconquête du centre-ville sur les zones d'activités attenantes.

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