« Le mentorat est une façon de challenger les chefs d’entreprises » (Anabelle Itasse, Réseau Entreprendre Côte d’Azur)

Conseiller les dirigeants, aiguiller, rassurer, faire sortir de leur zone de confort, c’est l’accompagnement que promeut le Réseau Entreprendre, qui a établi son modèle sur le mentorat. Une approche qui ouvre grand les bras à tous types d’entreprises, pour peu qu’elles s’engagent à générer de l’emploi et à, donc, à apporter leur précieuse contribution au territoire et à l’économie locale. Parce qu’il n’y en a pas que pour les startups.
(Crédits : DR)

C'est un réseau discret mais au modèle particulier qui lui permet de se différencier des incubateurs ou autres accélérateurs, très tournés vers les startups. Le Réseau Entreprendre ce sont des chefs d'entreprises qui parlent à d'autres chefs d'entreprises. Des primo-créateurs, des salariés qui démarrent une nouvelle vie entreprenariale, des patrons qui ont déjà fait leurs preuves mais reviennent chercher ici l'accompagnement qui fait du bien, à tous points de vue, pas uniquement financier, mais dans la posture aussi. Car le Réseau répond présent bien sûr pour qui créé sa structure, mais aussi pour celui qui s'engage dans un projet de reprise ou encore pour celui qui veut se développer davantage et ne sait pas comment y aller.

Challenger pour réussir

« Nous challengeons les entrepreneurs qui viennent nous voir par mentorat », explique Anabelle Itasse, directrice de la structure dans les Alpes-Maritimes.

« Souvent, les entreprises viennent vers nous pour du financement. C'est un moment où les banques ne sont pas encore présentes car l'entreprise est trop jeune. Mais nous leur expliquons que nous allons les accompagner plus globalement sur leur posture de chef d'entreprise ».

Autre différenciation, outre le mentorat, le Réseau Entreprendre est très axé emploi. La création d'emplois est même un pré-requis. « C'est pour cela que le réseau a été créé il y a 40 ans. Lorsqu'un chef d'entreprise vient nous voir nous lui demandons d'exprimer et d'expliquer comment il compte générer ces emplois. Nous demandons la création de six emplois par entreprise. Quand on regarde le dernier bilan qui fait état de 126 emplois créés par 12 entreprises, soit dix emplois par entreprise, on se rend compte que dans la réalité, on va au-delà », indique Anabelle Itasse. Ce critère est aussi celui qui permet de cibler le type d'entreprises aidées, ce qui retire, de fait celles qui ont plutôt vocation à ne pas avoir besoin d'un effectif conséquent ce qui est le cas des startups, par exemple, mais aussi des commerces de proximité. « Leur croissance peut être limitée structurellement et elles ne possèdent pas ce potentiel de développement qu'ont d'autres typologies d'entreprises ».

Quand il faut négocier les virages

Si donc les jeunes poussent sont bien servies par les différentes structures qui leur sont dédiées, c'est moins le cas pour ce qui concerne les PME. Or, certains caps nécessitent d'être franchis et l'accompagnement trouve alors tout son rôle d'aiguillon et de sécurisation à la fois. « C'est un programme qui nous a été suggéré par nos anciens lauréats. Parfois déconcertés quand il faut partir à l'international, recruter massivement... Souvent ils ont vécu l'accompagnement et en redemandent ».

Finalement, le patron qui passe par le Réseau, c'est qui ? « Impossible de dresser un portrait-robot », indique Anabelle Itasse. Qui souligne simplement que, en France, ce sont les hommes qui dirigent les entreprises générant le plus d'emplois. Ce qui n'encourage que davantage le Réseau Côte d'Azur à pousser l'entreprenariat des femmes, + 40% des accompagnés étant des femmes l'an dernier. « C'était intéressant de nous rapprocher de la parité. Se retrouvent chez nous des hommes et des femmes qui ont des parcours de vie différents, des typologies d'entreprises dans des secteurs très différents ».

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Azur Business Réseau Entreprendre Côte d'Azur

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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