« La stratégie de 2023 est vraiment de renforcer le service fait au consommateur », (Gaëlle Dauger, Easypara)

Né en 2007, le distributeur de produits de parapharmacie, pionnier du e-commerce a déployé une stratégie de conseils au consommateur qui est assez fortement un axe différenciant dans un marché extrêmement concurrentiel. Mais la PME niçoise se fit aussi aiguillonnée par les nouveaux entrants sur le marché et entend poursuivre ce qui a fait son succès, donner du conseil toujours plus pointu et personnalisé.
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Il y a des pivots nécessaires mais qui ont des conséquences, à court terme, capables de doucher l'enthousiasme des chefs d'entreprises. C'est l'expérience vécue par Easypara, acteur e-commerce de vente de produits de parapharmacie qui en laissant tomber son nom original, savait pertinemment que cela affecterait son trafic. « Nous sommes, comme tous e-commerçants, dépendants de Google et Google n'aime pas les changements de nom », explique Gaëlle Dauger. La directrice générale de la PME basée à Nice explique aussi que ce changement était « un mal nécessaire » et que s'il a fallu être patient, le fondement stratégique était primordial. « Nous voulions aussi changer de logo, de claim - maintenant c'est « bien ensemble » -, c'était le bon moment ».

Easypara, qui s'est lancée assez tôt, dès 2007, sur le segment du e-commerce, bien avant que celui-ci prenne l'ampleur qu'on lui connaît aujourd'hui et qui a également été pionnière dans la création de communautés, avec des Ambassadeurs et des Testeurs, bien avant l'apparition intensive des réseaux sociaux. « L'idée était de créer du lien », indique Gaëlle Dauger. « Nous ne sommes pas une marque, mais un distributeur. Il faut créer du lien avec le consommateur, lui donner la parole. Cela nous permet d'avoir un lien avec lui. Et puis nous sommes sur le digital, on ne peut pas sentir, essayer, comme en magasin. Nous essayons de transposer un peu différemment ». Des avis « fiables », confirme la dirigeante, avec un outil qui permet de certifier, afin d'éviter les faux avis.

Croître par le conseil, pas par le catalogue

Grandir, répondre aux besoins des consommateurs est le nerf de la guerre pour tout e-commerçant, face à un marché extrêmement concurrentiel. Avec 1.000 marques et 30.000 références, un catalogue « assez large », l'objectif pour croître est « plutôt d'apporter du service, plutôt que de vouloir à tout prix un large catalogue ».

Une croissance qui passe aussi par des pas de côtés, à l'instar de cette verticale, le Salon d'Easy, consacré à la coiffure. Là encore, la demande est venue du client, friand d'informations et de conseils aussi. « Ce sont des marques professionnelles, donc il faut le conseil du professionnel, avec des expertes du cheveu, des coiffeuses qualifiées qui viennent apporter leur savoir-faire », souligne Gaëlle Dauger. Néanmoins, aucune autre verticale est prévue pour le moment.

La crise, l'inflation, l'augmentation des coûts d'approvisionnement... le contexte économique national et international a-t-il un effet perturbateur sur l'activité du e-commerce de façon générale et d'Easypara en particulier ? « Nous nous sommes aperçus qu'à partir du mois de mars, quand la guerre en Ukraine démarre et l'inflation augmente, le panier moyen s'est mis à être plus important, alors que nous nous attendions à une baisse de celui-ci », raconte Gaëlle Dauger. Un comportement inattendu qui doit tout ou beaucoup aux frais de ports offerts à partir d'une somme fixe, ce qui a entraîné un changement de consommation. 2023 voit déjà cependant les entreprises et la PME niçoise avec elles, l'augmentation de certains coûts fixes, comme le carton, le transport... Concernant les matières premières, ce sont avant tout les marques qui sont touchées et font face à des ruptures et à des augmentations de prix. « Nous répliquons l'augmentation tarifaire », confirme Gaëlle Dauger, « le marché global a augmenté ».

Si elle vend déjà en Espagne, en Angleterre et en Italie, Easypara vend « très bien en Italie ». La PME compte continuer à se distinguer sur le conseil, via le liveshopping notamment ou My Easy Ritual, ce service qui, en scannant sa photo et grâce à l'intelligence artificielle, est capable de faire des recommandations produits. « La stratégie de 2023 est vraiment de renforcer le service fait au consommateur, de proposer des routines ou intervenir sur des problématiques santé ».

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Azur Business Easypara

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Azur Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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