Les dossiers qui attendent Aurélie Cousi à Euroméditerranée

Annoncée officiellement au poste de directrice générale de l’Etablissement public d’aménagement, celle qui prend la succession de l’ancien préfet Hugues Parant était jusqu’alors directrice de l’architecture au sein du ministère de la Culture après avoir enchaîné des expériences professionnelles très axées foncier et aménagement. Un profil qui va bien avec les sujets qui concernent l’EPA, dont la phase II est en cours. Des sujets comme le lien avec le Grand Port Maritime, les quartiers Nords et l’appui très concret à l’innovation. Alors même qu’Aix-Marseille Provence a été désignée capitale européenne de l’innovation, précisément sur le thème de la ville méditerranéenne de demain.
(Crédits : DR)

L'arrivée d'Aurélie Cousi n'est pas tout à fait une surprise. Elle avait été pré-annoncée par Renaud Muselier lui-même, le président de la Région Sud ayant ainsi dévoilé le nom du successeur d'Hugues Parant il y a quelques semaines.

Une arrivée qui va faire du bien à l'Etablissement public d'aménagement (EPA) laissé sans pilote ou presque dans l'avion depuis le départ de celui qui avait été, dans une précédente vie, préfet de région PACA - l'intérim était assuré depuis juillet dernier par Marie-Luce Bousseton, passée notamment par la direction du Port de Bordeaux avant d'assurer la direction générale de l'agence pour l'immobilier de la justice.

Troisième quartier d'affaires

Euroméditerranée, c'est l'Opération d'intérêt national née en 1995, avec l'ambition de créer alors ce que l'on appelait le Nouveau Marseille. Une première phase, qui s'est étalée jusqu'en 2015, a permis de reconstruire, redessiner le cœur de la Cité phocéenne en donnant vie a des ZAC dont Saint-Charles et La Joliette constituent des leviers d'attractivité et un regard nouveau sur les 480 hectares concernés.

480 hectares positionnés dans une partie de la ville qui se révèle stratégique, ne serait-ce que par sa proximité avec le Grand Port Maritime et plus loin, avec les quartiers nords. C'est d'ailleurs tout le socle de la seconde phase.

Euroméditerranée, considéré comme le troisième quartier d'affaires de France, a pour mission d'expérimenter la ville méditerranéenne qui se projette dans le futur. L'innovation est donc presque un passage obligé. Cela a pris par exemple la forme d'un quartier où beaucoup a été expérimenté, Smartseille, anciennement appelé îlot Allar, îlot démonstrateur unissant Eiffage, Orange et EDF pour tester la mixité logements/bureaux/ résidences intergénérationnelles quand le même EDF développait Massiléo, utilisant les énergies renouvelables pour rafraîchir et Engie, Thassalia, deux boucles à eau de mer innovantes.

L'innovation que l'EPA porte depuis 2010 aussi au travers d'un concours spécifique, baptisé Med'Innovant, qui s'appuie clairement sur les idées originales des startups. Le tout étant d'expérimenter, de tester des solutions ici à échelle grandeur nature.

Dès 2019, c'est avec Saint-Gobain France qu'une technique de construction appuyée sur la terre d'excavation, technique alternative, a été retenue. Elle concerne 2,2 millions de tonnes issus de divers chantiers de l'OIN, qui serviront des chantiers à venir et qui sont stockés pour l'heure en ISDI (installation de stockage de déchets inertes).

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Aurélie Cousi va également driver Euroméditerranée II. Une seconde phase de 170 hectares qui est venue compléter les 310 hectares initiaux. Et une seconde phase qui concerne des projets de réhabilitation très attendus en ce qu'ils concernent la création d'un lien avec les quartiers nords. C'est le cas de l'éco-quartier des Fabriques et ses 140.000 m2, mêlant commerces et logements, avec, dans tout proche, le quartier des Crottes, objet de concertation, la création du pôle multimodal de Capitaine Gèze, qui comprend le prolongement de la ligne 2 du métro.

Si l'on en revient au périmètre du Grand Port Maritime, la nouvelle directrice générale suivra de loin mais sans doute pas sans désintérêt, le projet de transformation du hangar J1 en un complexe comprenant hôtellerie et restauration, bureaux et coworking notamment, projet porté par la Banque des Territoires et Adim Provence et prévu pour devenir concret à horizon 2025.

L'attractivité, le sujet au cœur des projets

Le tout, et c'est l'un des objectifs de l'EPA, est de concourir à rendre Marseille mais plus largement l'ensemble du territoire métropolitain, encore plus attractif et bien placé dans les territoires qui savent attirer projets, investisseurs, entreprises, talents.

Aix-Marseille Provence tout juste auréolée de sa distinction en tant que capitale européenne de l'innovation, titre remporté sur la thématique de la ville méditerranéenne de demain. Ou comment amplifier l'effet laboratoire, lequel doit pouvoir donner envie de venir expérimenter au sein de l'une des Opérations d'intérêt national les plus anciennes.

On n'oubliera pas le Plan Marseille en Grand qui prend aussi sa place dans le tout.

Aurélie Cousi qui va collaborer avec la présidente d'Euroméditerranée, Laure-Agnès Caradec réélue pour un mandat de 5 ans, en octobre 2021. Elue métropolitaine, elle chapeaute également la présidence de l'Agam, l'agence d'urbanisme. Pour rappel, Euroméditerranée c'est 8.000 logements neufs, 6.000 logements réhabilités, 20.000 emplois et 800 entreprises.

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