Tourisme, commerce extérieur, emploi… ces chiffres qui confirment la reprise de l’économie à Monaco

Pas moins impactée par les crises successives, la Principauté s’inscrit dans un cycle de reprise économique où les valeurs refuges que sont l’activité touristique et le commerce extérieur servent de locomotives. A l’instar de sa voisine française, le nombre de défaillances d’entreprises est enrayé tandis que les créations se stabilisent. Une économie monégasque qui doit sa bonne tenue à son envergure internationale.
(Crédits : iStock)

On la perçoit souvent comme un monde à part, pourtant Monaco n'est pas un pays hors sol. Troublé dans son activité économique par le contexte international, son économie a subi aussi les soubresauts des crises successives. Le Rocher, comme on le nomme souvent par raccourci, qui est à la fois porté et fragilisé par son envergure internationale. Une sorte de double effet qui déstabilise lorsque le contexte mondial n'est pas favorable mais qui, tout le reste du temps, agit comme un réel moteur capable de tirer tous les pans de l'économie.

Les données publiées par l'institut monégasque de la statistique et des études économiques (IMSEE), au troisième trimestre 2022 le disent clairement. Toujours soumise au contexte mondial tendu, la Principauté voit son économie confirmer la reprise entamée les mois précédents, avec des taux de croissance sur certains secteurs à deux chiffres, même si sur certains autres points, le niveau de 2019 n'est pas encore retrouvé.

Le tourisme fait bien mais peut encore faire mieux

C'est par exemple le cas du tourisme, secteur porteur par définition. Depuis le début 2022, ça va bien et même très bien avec des indicateurs qui font état d'une fréquentation en hausse, tout comme la durée du séjour, dont la moyenne s'établit à 3,1 jours quand elle n'était que de 2,7 jours il y a un an, à la même période. Le taux d'occupation atteint 60,2%, soit 20 points de plus qu'au troisième trimestre 2021. Une progression qui ne rattrape, pour autant, pas le niveau d'avant-crise, celui de 2019, année de référence devenue quasi-universelle. A noter, la présence plus nombreuse de touristes en provenance de pays hors Union européenne, lesquels représentent une part de 45%. Petit bémol, l'activité des croisières est, elle aussi, dans des proportions qui ne rattrapent pas encore le niveau de 2019, avec 80 jours d'escale et 41.000 passagers recensés, contre 120 jours d'escale et 149.000 passagers il y a deux ans.

Positif aussi, le commerce extérieur, qui comme le tourisme peut être considéré comme une valeur refuge pour l'économie, performe en 2022. Ainsi le volume global des échanges, si on ne tient pas compte de ceux avec la France, atteignent 2,6 milliards d'euros, en hausse de 20,1% sans pour autant retrouver le niveau de 2019. La hausse des exportations surpasse celle des importations. Des exportations qui se font principalement vers l'Union européenne quand les importations se font hors UE. Sans surprise, le premier partenaire commercial demeure l'Italie, la Botte représentant 21,4% des échanges globaux. Les autres partenaires étant l'Allemagne, la Suisse et le Royaume-Uni, qui, avec l'Italie réalisent à eux quatre la moitié des transactions monégasques.

Avec une hausse de 5,5%, l'emploi privé constitue un autre indicateur explicite de la santé de l'économie. A contrario de la France, le secteur de la construction continue de bien se comporter, regroupant 6.000 emplois dont 500 de plus qu'il y a un an, à la même période. Les activités scientifiques et techniques, les services administratifs et de soutien enregistrent, pour leur part, 750 emplois supplémentaires. Corollaire d'un tourisme plus alerte, l'hébergement et la restauration performent ensemble avec +14,4% d'augmentation de la main d'œuvre quand le transport affiche +8%.

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Créations d'entreprises et défaillances : équilibre maintenu

En France c'est le tsunami qui a été redouté par quelques acteurs économiques. Mais il n'aura pas eu lieu. A Monaco non plus, les défaillances d'entreprises n'ont pas tout balayé sur leur passage et les radiations d'établissements poursuivent leur recul, de l'ordre de 9,8%. Les créations d'entreprises connaissent un rythme moins soutenu que l'an dernier, puisqu'on en dénombre 540 à cette fin 2022 contre 634 fin 2021. Le tout créant un solde positif, peut-être de façon légèrement plus faible qu'il y a un an, à +277 contre +218 à fin septembre 2022.

Côté finances, le montant des actifs croît légèrement, à 0,2% alors qu'en même temps, le montant des crédits augmente de 7,2%, quand le montant des dépôts affiche une croissance de 14%.

Reste qu'au global, le chiffre d'affaires de la Principauté s'établit à 14 milliards d'euros, en progression de 21%. Les grands secteurs que sont l'hébergement, le transport, le commerce de gros ou encore l'industrie performent tous. Une économie monégasque qui a donc résisté et qui retrouve des niveaux d'activités solides, même si les niveaux de 2019 demeurent, pour certains secteurs, un horizon à atteindre de nouveau. Monaco, pays aux spécificités qui le poussent à beaucoup devoir de l'international. Une force et une faiblesse à la fois, mais plus souvent l'une que l'autre.

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