
Rendez-vous incontournable, grande messe de la tech' ou encore the place to be... les superlatifs ne manquent pas pour parler du Consumer Electronics Show ou plus communément du CES Las Vegas. Chaque année, c'est tout une partie des acteurs de l'innovation qui se réunit dans la célèbre ville américaine pour ce qui est donc reconnu comme la référence en la matière. La French Tech y amène ses startups parmi lesquelles une délégation de la région Sud. "C'était une fierté, cela représente le Graal", raconte Stéphane Malaussena, co-fondateur de la société niçoise d'impression 3D Volumic 3D. Son premier voyage dans le désert du Nevada date de 2019 mais sa voix transmet toujours l'enthousiasme de l'époque. "C'est l'une des plus belles expériences dans la vie d'un entrepreneur", estime-t-il.
"C'était l'Eldorado", se souvient Pierre Bellagambi, à la tête du spécialiste de la lutte contre les moustiques Qista. Lui, foule le sol du Nevada pour la première fois en 2018. Le baptême au CES se réalise souvent au sein de l'Eureka Park, où les startups ne peuvent exposer que deux fois. "Ce n'est pas le cœur du salon mais celui l'innovation où il y a beaucoup de passage et de retombés médiatiques", décrit Antoine Jeannin, de Boarding Ring une société varoise qui conçoit des solutions VR pour le mal des transports, qui a découvert les lieux la même année. Une notoriété acquise y compris auprès de "contacts français qui ne nous auraient pas forcément approché en France", souligne tout en relevant le paradoxe de la situation Olivier Barts, co-fondateur de Green Systems Automotives et son boitier Flexfuel pour moto. Tous se rappellent d'un flux incessant de rencontres avec des personnes venues du monde entier. "Il vaut mieux prévoir un collutoire parce qu'on ne fait que parler", s'amuse Pierre Bellagambi. Mais le public "vient en connaissance de cause", poursuit-il.
Les awards, l'évènement dans l'évènement
Pour les entrepreneurs que nous avons interrogés, venir au CES représente une occasion de sonder le marché. "C'est un excellent exercice pour confronter son innovation à l'international", juge Pierre Bellagambi. Et ainsi constater si une demande existe bel et bien. "Cela nous a offert une vraie compréhension du marché américain auprès d'une population très technophile qui nous donne des retours sur le produit très précis", développe Guillaume Nesa, du spécialiste de l'analyse du souffle humain par spectrométrie à infrarouge Olythe. Car comme l'expose Stéphane Malaussena, "le mot international est un grand mot mais il faut fonctionner pays par pays". Chacun nécessite une approche différente y compris pour les fonctions supports comme le marketing ou le service après-vente.
Au-delà de ces rencontres, le CES est aussi l'occasion de gagner en notoriété en se confrontant aux géants de la tech et de l'industrie. "Nous seulement nous les côtoyons mais en plus de prétendre à gagner les mêmes récompenses", constate le PDG de Volumic 3D. Les Awards sont un évènement dans l'évènement qui offre une vraie validation aux produits. "Ils apportent un très bel éclairage, cela permet de sortir du lot", détaille Olivier Barts, distingué à plusieurs reprises. Cela peut aussi augmenter la valorisation de jeunes entreprises souvent à la recherche de fonds et financements.
Y retourner régulièrement
Mais il ne s'agit pas d'une fin en soi. "La start-up passe de l'ombre à la lumière avec une récompense, mais ce n'est que le début du chemin. On vous donne le ballon mais il faut mettre l'essai", prévient Olivier Barts. Beaucoup de start-ups retournent une deuxième fois au CES, puis plusieurs fois après hors de l'Eureka Park. "Il y a beaucoup d'opportunités mais il ne faut pas voir ce rendez-vous comme un coup de poker qui change la vie de son entreprise, il faut y aller chaque année pour avoir une vision du monde de la tech", confie Stéphane Malaussena. "Pour notre part qui sommes dans les machines, il faut pouvoir les exporter à l'international puis créer des emplois. Ça ne se développe pas comme ça", illustre-t-il.
Pour Boarding Ring, qui cherche à contractualiser avec des industriels, sortir de l'Eureka Park pour ensuite exposer dans l'espace dédié à la réalité virtuelle en 2021 a permis "de rencontrer moins des personnes mais elles étaient plus intéressées". Pour beaucoup, la crise du Covid-19 a ralenti les retombées espérées lors des deux éditions impactées. Mais aussi des échanges qui avaient pu être initiés ou noués auparavant. Pour Pierre Bellagambi qui compte deux visites en 2018 et 2019, la prochaine est prévue pour cette édition de janvier 2023. Il explique que "nos deux premières fois nous permettent d'être prêts pour y retourner avec tout ce qu'il faut pour lancer de nouveaux contrats et de nouvelles productions". Le dirigeant croisera dans l'avion Olivier Bartz. "Nous voulons valider notre vision commerciale et de la distribution du marché nord-américain", avance-t-il, prêt à transformer l'essai.
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