Inflation, télétravail, investissements : ce que dit la conjoncture dans le Sud (et ce qu’elle prévoit)

Pas une donnée qui ne soit disséquée à l’aune des crises et autres problématiques qui s’imposent aux entreprises. Lesquelles révèlent leur capacité d’adaptation comme semble le montrer le bilan dressé par la Chambre de commerce et d’industrie régionale Provence Alpes Côte d’Azur. Des entreprises qui ne cessent pas leurs investissements, ne freinent pas leurs projets, gardent confiance. Y compris pour les prochains mois. Une certaine preuve de résilience, déjà soulignée par la Banque de France.
(Crédits : iStock)

Surveillé comme le lait sur le feu, le comportement des entreprises est encore plus étudié dans le contexte économique que l'on connaît, un peu comme si la moindre variation, positive ou négative, était synonyme de soulagement attendu ou de tsunami à craindre. Si la Banque de France a déjà fait part de son analyse, le bilan du 2ème trimestre mené par la Chambre de commerce et d'industrie Provence Alpes Côte d'Azur est également regardé de près. Et ce qu'il dit est assez clair : pour le moment, ça va assez bien, même si une attention particulière est portée sur les TPE.

Un pilotage attentif

Globalement, les dirigeants sont prudents. Comprendre qu'ils sont davantage attentifs aux signaux - faibles ou moins faibles - et très vigilants sur ce qui est dépensé financièrement. Ainsi, 89% d'entre eux ne cachent pas demeurer attentifs à leurs charges. Normal vu le contexte qui se tend, entre prix des matières premières, hausse du coût de l'énergie avec des multiplicateurs suffisamment élevés pour encourager à la prudence. Et ce ne sont pas les derniers jours de tension liés à la grève dans les raffineries et la peur de manque d'essence avec les conséquences que cela entraîner en effet domino sur l'organisation (et les résultats) des entreprises qui est de nature à rassurer.

Des patrons qui se disent - à 41% - inquiets tout de même de la suite des événements et de comment le jonglage entre maîtrise des coûts, continuation de la production ou du service, recrutements à réussir malgré les difficultés, enthousiasme des équipes à maintenir va se révéler un exercice pas trop périlleux.

Mais il est un autre pourcentage qui rassure et il concerne un indicateur essentiel, celui du crédit inter-entreprise, souvent mis à mal en temps de crise. Selon le bilan de la CCIR PACA, « seulement » 23% des entreprises régionales déclarent être confrontées à des problématiques de paiement de la part de leurs clients quand « seulement » 11% d'entre elles avouent rencontrer des difficultés pour payer leurs factures.

Lorsqu'on considère les carnets de commande, 77% des dirigeants indiquent un état en hausse ou stable de ceux-ci, ce qui démontrent que malgré le contexte, les projets ne ralentissent pas ou à la marge. Pour 77,4% des entreprises du Sud, la trésorerie n'est pas une préoccupation car en hausse ou stable pour ce qui est des prévisions du 3ème trimestre

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De l'importance de l'effet d'entraînement

Et quand on demande aux dirigeants de faire un peu de prospective côté prévisions d'investissement, 75,4% ne comptent pas remettre en cause les projets prévus, qui s'inscrivent dans un pan de la stratégie. Un pourcentage qui résonne comme une marque de confiance en l'avenir et dans la croyance en des jours meilleurs - en tout cas, pas pires.

Une faculté à se projeter dont il ne faut pas négliger l'effet d'entraînement. Un chef d'entreprise qui continue d'être optimiste entraîne avec lui son environnement. Une sorte d'effet domino positif.

A noter que, hormis les secteurs de la construction ou du commence de gros comme de détail, les voyants sont au vert dans les services liés au tourisme comme hors tourisme ainsi que dans l'industrie.

Des dirigeants qui, globalement, gardent confiance et poursuivent les plans de développement engagés. Ce qui est de nature à créer un cercle vertueux de la confiance, chaque acteur économique agissant aussi en fonction du contexte qu'il a autour de lui. C'est aussi cela que montre le bilan de la chambre régionale : des patrons sûrs des capacités de leur entreprise à résister - ils sont près de 70% - mais moins confiants quand il s'agit de considérer l'économie locale, française ou mondiale. Ce qui tendrait à prouver que cette fameuse agilité, tant demandée aux entreprises, est belle et bien entrée dans le kit de survie, en bonne - voire en pôle - position.

L'instauration du télétravail dans l'organisation dite « classique » des entreprises en est l'une des preuves. Des entreprises qui ont pu tester grandeur nature la chose. Et pour plus de 90% d'entre elles, il s'agissait clairement d'une petite révolution. 17,3% ont franchit le pas. Peut mieux faire, certes mais la révolution est en marche...

Une résilience globale constatée également par la Banque de France. Une qualité acquise donc, qui devrait porter l'économie régionale au moins jusqu'à la fin 2022. Et plus si affinités.

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