Repérée par CMA CGM et Google, l’Edtech Nanaba veut lever 2 millions d’euros pour s’exporter

Après seulement un an d’activité, l’edtech basée à Nice, qui bloque les applications préférées des enfants et adolescents le temps d’une pause révision, semble tenir ses promesses et revendique plus de 1,7 million de quizz générés. Un potentiel qui n’a pas échappé aux géants de la logistique ni à ceux d’internet…
(Crédits : DR)

Nanaba continue de se faire remarquer. Déjà repérée par Bpifrance Le Hub et France Digitale dans le cadre de leur mapping des startups à impact positif sur la société, l'Edtech originaire de Nice vient de taper dans l'œil de CMA-CGM et de Google. Cela grâce à son concept, inédit, qui vise à réconcilier parents, enfants et enseignants autour des écrans. "Notre application a pour objectif de transformer l'ennemi, à savoir le téléphone ou la tablette, en allié d'apprentissage", résume sa dirigeante et co-fondatrice Anne-Laure Monier. Et ce, "en scrollant toutes les appli présentes sur l'appareil et en les bloquant en échange de quizz de révision qui interviennent selon un intervalle de temps défini par les parents".

Lancée il y a un peu plus d'un an, l'application éducative qui couvre toutes les matières scolaires du CP à la 3e, revendique à ce jour 40.000 utilisateurs et plus de 1,7 million de quizz joués. "C'est une vraie réussite, d'autant plus qu'au bout de trois semaines d'utilisation quotidienne, 94% des enfants reconnaissent un meilleur apprentissage et une augmentation de leur résultat scolaire", relève-t-elle. L'entreprise, qui compte une vingtaine de personnes dans ses rangs, affiche un chiffre d'affaires de 450.000 euros enregistrés depuis juin 2021.

Vocation sociale

Cette bonne dynamique, Nanaba entend bien la prolonger, voire l'accélérer. C'est tout l'objet des deux programmes d'incubation et d'accélération qu'elle vient ou va rejoindre cet automne. Le premier, intégré en septembre, est délivré par l'incubateur social de la fondation CMACGM, baptisé Le Phare et basé à Marseille. Sa vocation est de faire progresser l'égalité des chances et l'éducation pour tous en accompagnant les entrepreneurs pour développer des solutions innovantes sur ces sujets. "Nanaba a été créée avant tout pour lutter contre la fracture sociale éducative, rappelle la dirigeante. En France, il y a énormément de foyers qui n'ont pas les moyens de souscrire à de la révision scolaire, il y a aussi des parents enclins au décrochage sur le numérique, donc des enfants de plus en plus laissés à eux-mêmes sur son usage. Nous venons contrer tout cela en permettant un accès au soutien scolaire de façon simple, automatisée et à des niveaux financiers relativement bas".

Accélération technique

Le second débute en octobre et s'intéresse à la technique. Il est porté par Google via son programme d'accélération Google Startups Accelerator. Une référence qui réjouit l'Edtech. "Nous faisons partie des rares entreprises françaises à accéder à cet incubateur, c'est une vraie valeur ajoutée du point de vue technique pour nos développeurs qui vient récompenser notre choix ambitieux fait cette année de re-développer complètement l'appli selon un nouveau langage permettant une meilleure expérience utilisateur et un parcours immersif plus fluide". Ce programme s'accompagne d'une enveloppe de 100.000 dollars de subventions. "Grâce à ces deux incubations, différentes mais complémentaires, nous espérons gagner cinq ans de développement minimum", indique-t-elle.

Vers le marché BtoB

Le développement justement. A cet égard, "la feuille de route s'avère intense". D'autres applications seraient en cours de création pour d'autres niches clients. "Il n'y a pas que les enfants qui ont besoin d'apprendre". Surtout, Nanaba amorce son virage vers le BtoB. "Il s'agit d'apporter cette solution aux entreprises de façon qu'elles puissent, dans le cadre de leurs actions RSE, participer au bien-être familial de leurs collaborateurs, clairement laissé pour compte aujourd'hui, et dont la réussite scolaire de leurs enfants représente pour 81% d'entre eux la première source de préoccupation."

Autre sujet abordé par l'edtech, l'international, et plus particulièrement le marché américain. Une levée de fonds, dont la clôture est espérée à la fin de l'année, devrait lui permettre de financer son aventure outre-Atlantique. Le montant visé : 2 millions d'euros. Une partie de cette somme serait sécurisée selon la dirigeante qui signerait-là son deuxième tour de table, après une opération de crowdfunding de 500.000 euros conclue l'été dernier sur la plateforme MyOptions.

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