L’avenir de Christophe Castaner passe-t-il par Marseille-Fos ?

L’ancien ministre de l’Intérieur, ex-député des Alpes de Haute-Provence et ex-maire de Forcalquier, retrouverait, d’après une annonce du président de la Région Sud, Renaud Muselier, le chemin de Marseille avec la présidence du conseil de surveillance du Grand Port Maritime. Une présidence non exécutive mais qui n’en dit pas moins du regard porté en haut-lieu sur le rôle majeur que joue l’infrastructure portuaire, enjeu d’autant plus significatif à l’heure où le GPMM a tracé une feuille de route volontariste, qu’existe le sujet du lien avec le centre-ville sans omettre ce « Marseille en Grand » dont beaucoup est attendu par l’ensemble des acteurs économiques. Un choix qui déroute mais qui dit beaucoup aussi.
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

L'annonce a surpris tant on n'attendait pas l'ancien ministre de l'Intérieur, ancien élu des Alpes de Haute-Provence, à Marseille. Et encore moins à la présidence du conseil de surveillance du Grand Port Maritime de Marseille-Fos.

 Pourtant, le nom du successeur d'Elisabeth Ayrault, qui a assuré l'intérim de la fonction depuis fin 2020 jusqu'au début de l'été, suite à la disparition de Jean-Marc Forneri, est très attendu localement.

Renaud Muselier s'en était d'ailleurs ému dernièrement, annonçant, en cas de vacance prolongée, être prêt à endosser la fonction. Et de fait, c'est le président de la Région Sud lui-même qui a annoncé, à nos confrères de La Provence, l'arrivée de l'ancien ministre de l'Intérieur.

Castaner, l'outsider

Une nomination inattendue - qui n'est pas encore officielle et qui pourrait l'être avant ou lors du conseil d'administration programmé le 14 octobre prochain - d'autres noms circulant ici et là, de Stéphane Richard, l'ex-PDG d'Orange au banquier d'affaires Nicolas Mérindol, en passant par Xavier Giocanti, entrepreneur marseillais et conjoint de Christine Lagarde.

Pour rappel, la présidence du conseil de surveillance est non exécutive. En clair, les manettes opérationnelles sont tenues par le président du directoire, en l'occurrence Hervé Martel, arrivé sur les bords de la Méditerranée en 2019, depuis Le Havre où il pilotait Haropa.

Le rôle du conseil de surveillance est précis : il détermine les orientations stratégiques après propositions du conseil de surveillance et contrôle la gestion. Constitué de 15 membres, on y retrouve notamment le préfet de région, Christophe Mirmand, Renaud Muselier, le président de la Région Sud ou encore Benoît Payan, le maire de Marseille. En font aussi partie, des représentants du personnel et des personnes dites qualifiées, comme le président de la Chambre de commerce et d'Industrie Marseille-Provence, Jean-Luc Chauvin. Le conseil de développement, quant à lui, est consulté sur les orientations stratégiques comme la politique tarifaire, mais il est bien évidemment invité à faire part de ses propositions. Constitué des acteurs économiques ayant véritablement les mains dans le cambouis et étant confronté aux réalités de leurs divers métiers, il permet un retour terrain complémentaire.

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Croisières, Euroméditerranée... entre politique et économie

Ceci établi, pourquoi donc le choix de Christophe Castaner ? Si le président du conseil de surveillance n'est pas dans l'opérationnel pur, c'est lui qui arrête le projet stratégique. Une connaissance terrain, une vision prospective, une entente autant que possible avec les autres acteurs économiques sont les bienvenues. Et sont attendues.

Premier port de France, deuxième port de Méditerranée, le GPMM a tracé une feuille de route volontariste, où il est question d'un passage à l'échelle sur des sujets prégnants comme le fluvial ou le ferroviaire, tout en continuant les projets d'innovation, notamment sur le branchement électrique des bateaux à quai - les postes pour les paquebots de croisière étant notamment prévus pour 2025.

Les croisières - que la municipalité montre du doigt pour son activité polluante, on rappelle la pétition lancée dans l'été par le maire de la Cité phocéenne, Benoît Payan - est un point d'achoppement avec la majorité municipale et les acteurs portuaires.

Ce qui ne fait pas du bien à l'image de la ville - souvent perçue depuis Paris ou ailleurs sous ce prisme réducteur - alors même que l'activité des croisières participe à l'économie de tout le territoire et concerne d'après les données du Club de la Croisière Marseille Provence, 2.500 emplois directs et indirects.

Aussi concernées, les relations avec Euroméditerranée font partie du sujet. Le Grand Port et l'Opération d'intérêt national sont « voisins » et figurent dans un périmètre conjoint. La volonté de relier plus philosophiquement que géographiquement le Port et la ville est un sujet récurrent. Dans lequel s'inscrit le J1, du nom de cet ancien hangar qui va se transformer à horizon 2025, sous la houlette du consortium au sein duquel on retrouve la Banque des Territoires, en un ensemble comprenant hôtel, coworking, pôle de formation aux métiers maritimes, bureaux... le tout sur les 25.000 m2 de cette structure s'érigeant majestueusement en bord de Méditerranée et signé Eiffel. Un projet prégnant pour l'avenir de la ville comme du port, en matière d'attractivité notamment.

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Marseille en Grand, l'enjeu « supérieur » ?

Mais l'arrivée de l'ancien membre du Parti socialiste, candidat aux Régionales de 2015 sous cette étiquette - avant de rejoindre le parti présidentiel par la suite - serait-elle une façon de recréer du dialogue avec la majorité municipale de Marseille et son maire dont on dit que le dialogue avec le Port est difficile ? Sans doute pas seulement. Car ce qui est très attendu de tous les acteurs économiques du territoire c'est bien davantage la suite du « Marseille en Grand ». Cette initiative initiée par Emmanuel Macron lui-même, s'est rapidement transformée en Plan avec un préfet dédié, Laurent Carrié. Un Plan d'envergure qui veut remettre du dialogue et de la fluidité dans la Cité phocéenne, qui vise à mieux prendre en compte ses spécificités, qui vise notamment à encourager l'entreprenariat dans les quartiers dits difficiles. Ce Plan est clairement une sorte de laboratoire qui pourrait - s'il est couronné de succès - être dupliqué dans d'autres villes en France. Or, si l'engouement a été immédiat, surtout du côté des acteurs économiques, Marseille en Grand est pour l'heure dans une sorte d'entre deux. Il y a des initiatives, des projets en cours de constitution notamment du côté de l'aide à l'entreprenariat, mais il reste - et ce n'est pas anormal - encore beaucoup à faire. L'enjeu pour Marseille comme pour le Président de la République est primordial. Beaucoup est espéré, souhaité, pour des raisons diverses. Mais clairement ce Plan ne peut pas échouer. L'arrivée d'une personnalité connaissant les rouages au plus haut niveau, à la tête - même non exécutive - d'un outil économique aussi puissant semble logique. Reste à savoir si ce choix est le bon. Et s'il est confirmé.

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Commentaires 10
à écrit le 27/09/2022 à 12:55
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Assurément avec un incompétent pareil c’est la faillite rapidement ;déjà qu’à Marseille c’est pas très brillant -

le 01/10/2022 à 10:43
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renaissance du pantoufage ou rétro pantouflage ! dans une france méconnaissable

le 03/10/2022 à 12:59
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c'est la cle de la macronie pour vendre et exporter l'eau douce qui vas manquer aux francais et imposer une restriction de consomation. pour la vendres au pays du golfe. et gonfler le compte en banque d'un fournisseur d'arme c'est bien un gouverne...

à écrit le 27/09/2022 à 10:39
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Quelle compétence pour ce job ? Pas évidente du tout….. juste parce qu’il faut lui retrouver une place lucrative pour le remercier de sa fidélité au Président. Ce genre de nomination devrait toujours être soumise au vote du Parlement…..

à écrit le 27/09/2022 à 9:56
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Un autre recasé : L'ancien préfet de police de Paris se lance dans une reconversion surprenante. Didier Lallement, qui a quitté son poste de préfet de police de Paris en juillet, a été nommé lundi en Conseil des ministres à la tête du secrétariat ...

à écrit le 27/09/2022 à 9:27
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Pire, là on nous avons besoin d'excellents gestionnaires nous mettons des recyclés comme le Préfet Lallemend à la mer gageons qu'il va remplacer les gilets de sauvetage par des gilets jaune..

à écrit le 27/09/2022 à 7:24
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On recase à tour de bras les battus des élections avec de bons postes

le 29/09/2022 à 9:06
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copinage magouille la macronie qui souhaite laver plus blanc amplifier la maladie meme le pdg de reseau Ferer qui demande plus de clarté a étais éjecté comme qoui un pdg n'est pas responsable de mauvaises gestion de la sncf le veritable pdg est m...

à écrit le 27/09/2022 à 5:01
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Cet incapable a ce poste ! Pantouflage assure. Aucun renouvellement politique, ni d'idees, ni de competences. Continuez de creuser.

le 27/09/2022 à 8:17
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plus jamais ca parole de m macron sur les magouille et le pantouflage et pourtand cela continue de plus belle apres le prefet de paris voila un autre copinage qui se retrouve bien casé

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