BIM !, la nouvelle aventure « entreprenariale » du co-président de Hopps Group

Ce n’est pas une entreprise au sens strict du terme mais c’est une démarche qui veut se distinguer des différentes façons de promouvoir la création d’entreprise déjà existantes en se focalisant non pas sur les projets mais sur les profils d’entrepreneurs. Des profils avec des appétences et des compétences, des sortes de signes distinctifs qu’un programme de recherche – mené conjointement avec Aix-Marseille Université et Kedge Business School – devra définir. L’objectif de Frédéric Pons est d’en finir avec les idées préconçues et tenter de modifier les mentalités tricolores, le tout dans un objectif de compétitivité de la France.
(Crédits : DR)

On ne compte plus les initiatives existantes afin de favoriser la création d'entreprises : incubateurs, accélérateurs, programmes dédiés dans les écoles de commerce... L'entreprenariat - encouragé largement par le phénomène startup - continue d'être attractif et les dernières données publiées le confirment, notamment l'indice entrepreneur français qui en 2021, atteint 30%. Un indice, inspiré de l'indice québécois et rendu public par Bpifrance Création, qui tient compte de la chaîne entrepreneuriale - c'est-à-dire ceux qui ont l'intention de devenir chef d'entreprise, ceux qui le sont ou l'ont été - mais aussi de la culture entreprenariale, soit la perception et la représentation qu'en ont les Français avec les qualités et les compétences nécessaires. Un indice qui demeure stable depuis 2018. Ce qui prouve, mais on le savait déjà, que la crise sanitaire n'a pas freiné les velléités. Bien au contraire, la création d'entreprise ne semble jamais s'être aussi bien portée, le nombre de micro-entreprises représentant, pour sa part, selon une étude IFOP/Insee, 6 entrepreneurs sur 10.


Programme conjoint de recherche

« De mon temps tous les jeunes voulaient être fonctionnaires pour des questions de sécurité de l'emploi. Aujourd'hui, nous avons de la chance, ils veulent tous être entrepreneurs. 50% de ceux qui sont en école de commerce le désirent. Sauf qu'en réalité, seuls 5% entreprenent véritablement », pointe Frédéric Pons.

Qui, parti de ce constat, a réfléchi à comment faire en sorte que la France voit l'entreprenariat être encore davantage embrassé. Car il est question de compétitivité, de croissance, d'attractivité... Pas seulement en Europe, mais à l'échelle internationale, le patron de Hopps Group mettant en avant un autre chiffre, celui de 12% de jeunes Américains qui entreprenent. « Nous voulons passer de 5% de jeunes qui se lancent dans l'entreprenariat à 15% ».

D'où le concept de BIM, acronyme pour Business in Marseille. Un programme composé de trois volets et c'est peut-être le premier d'entre eux qui se révèle à la fois original et intéressant puisqu'il prévoit, avant tout, un programme de recherche dont l'objectif est de dresser en quelque sorte, le portrait-robot de l'entrepreneur disposant de toutes les qualités pour réussir. « Nous voulons comprendre les raisons qui font que ceux qui ont le désir d'entreprendre ne lui donne pas suite », explique Frédéric Pons. Pour cela, une chaire de l'entreprenariat a été établie avec Aix-Marseille Université et Kedge Business School. « Aix-Marseille Université est la première université d'Europe et Kedge est la première école de commerce en termes de nombre d'étudiants. L'idée est de faire de la masse, nous voulons accompagner beaucoup d'entrepreneurs », indique Frédéric Pons. Ainsi, des professeurs d'Aix-Marseille Université comme de Kedge vont se mobiliser et tenter de comprendre les raisons qui poussent à l'entreprenariat. « Quel est le profil psychologique type de l'entrepreneur ? Généralement c'est quelqu'un qui a une revanche à prendre sur la vie, échoue mais se relève, échoue encore et se relève à nouveau. Ceux qui ne possèdent pas cette faculté à rebondir, ne sont sans doute pas fait pour être entrepreneurs ».

Le choix du mentorat pour concrétiser

Un second volet vise ensuite à répertorier tout ce qui existe, des incubateurs aux accélérateurs, afin d'agréger le tout et d'éduquer à l'entreprenariat. Puis, un troisième volet s'intéressera véritablement à l'accompagnement et la réalisation des projets. Ce qui se fera notamment par le mentorat, un accord avec le Medef ayant déjà été conclu en ce sens pour que des patrons français apportent aux apprentis entrepreneurs marseillais toute la substantifique moelle de leur savoir.

Mais a contrario de ce qui se fait habituellement, BIM ne veut pas identifier les meilleurs projets de création d'entreprises mais les meilleurs profils indiqués pour porter des projets. « Nous aimerions casser les codes, aller dans les écoles et demander à tout un chacun comment il voit sa terre, son pays... et que de cela naissent des idées que l'on associe ensuite à un entrepreneur. Nous allons identifier d'abord des profils, plutôt que des projets. Toujours avec cette donnée entête, celle qui veut que 45% des jeunes qui rêvent d'être entrepreneur ne le font pas », insiste Frédéric Pons. Qui élargit l'entreprenariat à ceux qui créent un cabinet médical, un cabinet d'avocat... « il n'y a pas que des entrepreneurs en école de commerce », assure-t-il. Et d'affirmer vouloir « faire de Marseille, la ville où l'on entreprend le plus au monde ». Business in Marseille a vocation, à terme, à être dupliqué dans d'autres villes de France, et pas que des métropoles.

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