« Les acteurs étatiques ont pris conscience de l’enjeu économique que représente la grande plaisance » (Thomas Kieffer, Planète Mer Services)

Alors que le Cannes Yachting Festival marque le début de la saison, le yachting, absolument pas touché par les crises successives, continue d’apporter sa forte contribution à l’économie du bassin méditerranéen. Et même la réglementation s’adapte, afin de conserver à la France une compétitivité nécessaire, ainsi que l’explique le président de la PME installée dans le Sud.
(Crédits : DR)

Avec des retombées économiques estimées à 2 milliards d'euros en 2021 en Provence Alpes Côte d'Azur, la grande plaisance montre sa capacité à contribuer fortement à l'économie régionale. La grande plaisance, c'est le secteur d'activité de Planète Mer Services. Cette entreprise de travail maritime agréée est spécialisée dans la gestion d'équipage pour les yachts, ce qui comprend l'embauche mais également la création des contrats, la production des bulletins de salaires et les déclarations sociales pour les marins, ainsi enrôlés sous droit français.

Une PME qui a vu son chiffre d'affaires doubler en deux ans, et qui bénéficie donc de la bonne tenue de la grande plaisance, un secteur qui bénéfice des évolutions technologiques. « 800 bateaux sont actuellement en construction dans le monde et viendront s'ajouter aux 5.000 navires qui constituent la flotte mondiale. 80% de cette flotte navigue dans nos eaux, en Grande Méditerranée », explique Thomas Kieffer. « Ce qui explique la croissance de ce marché, c'est l'investissement qu'apportent nos clients, et c'est aussi une évolution technologique qui permet d'avoir des unités toujours plus grosses et pas forcément aussi consommatrices que par le passé ».

Un secteur qui, malgré lui, a également profité, d'une certaine façon des contraintes liées à la crise sanitaire, offrant l'opportunité de demeurer en Europe, dans des contextes sanitaires sains.

L'administration française, « à l'écoute »

Point d'achoppement souvent, la réglementation a parfois joué un rôle perturbateur, notamment en venant jouer sur la compétitivité de la France. Mais Thomas Kieffer ne voit pas tout en noir et souligne que les acteurs étatiques ont pris conscience de l'enjeu économique que représente la filière.

« Nous avons des interlocuteurs au niveau de l'administration française, plus à l'écoute, qui ont pris conscience des enjeux économiques, certes, mais aussi des enjeux sociaux car de nombreux emplois sont concernés et qu'il est également question de cotisations sociales et donc d'impôts pour l'Etat », précise le président de l'entreprise basée à Marseille et présente à Cannes. « Un écosystème vertueux que l'Etat a eu tendance à casser dans le passé, mais qui désormais préfère que même si elles disposent de quelques avantages fiscaux et sociaux les entreprises fassent travailler en local ».

Protéger les fonds marins

Concernant la réglementation environnementale - dont celle qui oblige un mouillage au-delà des 24 mètres - Thomas Kieffer se dit favorable, même si cela a fait fuir quelques unités, « qui de toute façon ne respectait pas la réglementation en amont. L'enjeu est de protéger notre environnement car si on détruit notre mer Méditerranée il n'y aura plus de terrain de jeu et nos clients iront ailleurs, non pas parce que la réglementation les y contraints, mais parce qu'il n'y aura plus rien à voir dans nos fonds sous-marins ».

Secteur regardé aussi par les entreprises innovantes, le yachting voit fleurir de nombreuses solutions et de nombreuses startups venir titiller les business-modèles établis. L'innovation Thomas Kieffer ne l'ignore pas, rappelle qu'il a digitalisé la PME et ses process et annonce un partenariat avec Capt'n Boat. Planète Mer Services qui continue de parier sur la croissance. L'entreprise dispose désormais d'un yachting manager pour mieux servir les besoins de ses clients.

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Azur Business Planète Mer Services

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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