Quand les stations de montagne se transforment : à Gréolières L’Audibergue, on mise sur le tourisme vert (2/2)

Encouragées à coup de centaines de millions d’euros au national comme au régional, les stations de montagne se transforment pour proposer un tourisme durable, résilient et diversifié afin de faire face aux changements climatiques et répondre aux nouvelles attentes de la clientèle. Les Alpes du Sud, possibles candidates à l’organisation des Jeux Olympiques d’hiver 2034 ou 2038, n’y échappent évidemment pas. La preuve par deux : après la station techno-push des Orres, zoom sur Gréolières L’Audibergue la verte.
(Crédits : GC)

Ce sont deux petites stations familiales de proximité, situées à 1.400 mètres d'altitude, dans le haut pays grassois. Créées dans les années 60 et 70, elles jouent un rôle majeur dans l'apprentissage du ski et la découverte des activités de pleine nature. « Nous avons une importante activité scolaire. Cet hiver, jusqu'à 400 élèves par jour évoluaient sur nos 30 kilomètres de pistes. Nos équipements ne nous permettent pas d'en accueillir plus mais c'est suffisant pour apprendre et renouveler la clientèle de demain », explique Marion Luigi, directrice du syndicat mixte des stations de Gréolières les Neiges et de l'Audibergue (SMGA). Le hic, c'est qu'avec l'évolution des usages de la clientèle, le changement climatique et après deux années de restrictions liées à la crise sanitaire, ces deux stations de moyenne montagne doivent s'adapter pour rester attractives et maintenir un niveau de ressources suffisant pour garantir leur viabilité économique et celle des villages alentours.

Devenir une base nature multi-saison

C'est tout l'objet de la stratégie de développement portée par le SMGA qui vise à les faire évoluer vers des stations 4 saisons, lieux de tourisme vert et destinations de loisirs, avec ou sans neige, à travers la mise en place d'une offre diversifiée axée notamment sur la découverte de l'environnement. Bien sûr, ici comme ailleurs, si le tout ski n'est plus envisagé, le sans ski n'est clairement pas envisageable. « Il s'agit de diversifier l'activité en confortant l'hiver », confirme la directrice, dont le syndicat, après avoir investi pour augmenter la capacité de la retenue collinaire de Gréolières à 60.000 m3, s'attelle à moderniser ses équipements de neige de culture et ainsi élargir les pistes situées dans la zone de froid. Quant au domaine nordique (ski de fond), si son potentiel d'attractivité n'est pas remis en cause malgré un enneigement irrégulier, il fait l'objet d'une réflexion portant sur le développement d'activités complémentaires qui positionnerait le site comme « une base nature multi-saison ».

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Un investissement de 3,8 M€ en trois ans

A cet égard, les stations de Gréolières et de L'Audibergue disposent d'arguments pour convaincre. Elles sont en effet situées au cœur du Parc Naturel Régional (PNR) des Pré-Alpes d'Azur, sur un territoire labellisé Réserve Internationale du Ciel Etoilé (RICE), si bien que « l'offre ski n'est finalement qu'une composante d'une offre découverte nature bien plus large ». Qu'il s'agit d'organiser. Sur la table, on trouve ainsi des projets de réalisation d'une luge 4 saisons, attendue cette année, ou de valorisation des cimes du Cheiron avec la réhabilitation du sentier, la création d'un belvédère et d'un pas dans le vide. Du côté de L'Audibergue, il s'agira de valoriser la culture VTT locale et ses 250 kilomètres de pistes tracées et labellisées ou encore de créer un parcours des arts. « Au total, nous sommes sur une enveloppe de 3,8 millions d'euros investis en trois ans », indique Marion Luigi. « C'est un projet de territoire, reprend-elle, qui nécessite de travailler à l'échelle d'une destination, et donc de le promouvoir en tant que tel ».

Des auberges diffuses

Autre nécessité, qui échappe toutefois à la compétence du SMGA, celle de l'hébergement. « Contrairement à d'autres domaines, ni Gréolières, ni L'Audibergue, ne sont des stations-villages. Il n'y a qu'un seul hôtel de 11 chambres », relève-t-elle. Il conviendra donc « de repenser la vie locale en proposant par exemple un service de conciergerie » et d'enclencher « une dynamique autour de l'immobilier ». Non pas dans l'objectif de faire venir des opérateurs de résidences de tourisme, mais de travailler avec les propriétaires actuels sur la rénovation et la réhabilitation de l'immobilier existant sur le principe des auberges diffuses italiennes. Et Marion Luigi de conclure : « La réflexion est lancée en termes de financement et de débouchés, c'est tout un cercle vertueux à mettre en place par les communautés d'agglomération et les communes ».

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