Grand Port Maritime de Marseille-Fos : ces chiffres qui confirment la stratégie « durable »

Atout majeur de la Cité phocéenne et du tissu économique qui l’entoure pour son positionnement géographique qui en fait un levier géostratégique, le GPMM publie des chiffres du premier semestre, démontrant que la consommation a repris, même si le bémol vient des activités de vracs liquides, touchées par la guerre en Ukraine, ce qui profite néanmoins au GNL. Des résultats qui valident aussi la stratégie d’un port qui réaffirme plus que jamais son empreinte économique.
(Crédits : DR)

Même secoué par la crise, le GPMM avait déjà su, en pleine crise, affronter les vents contraires et conserver son cap. Un contexte économique qui n'avait pas ralenti sa volonté de croître, mais au contraire d'être encore plus stratège, engageant les investissements nécessaires pour se faire.

Une stratégie qui se révèle assez juste, les données du premier semestre en termes de trafic, démontrant que l'activité ne se tarit pas, ni ne ralentit, bien au contraire. Premier indicateur, celui des marchandises diverses progresse de 5%, à 11 millions de tonnes, soit une tonne de plus comparée au premier semestre 2021. Il n'étonnera personne que le trafic conteneur est un fort contributeur à cette bonne performance, avec 800.000 EVP traités, ce qui représente une augmentation de 7% par rapport à 2019, 2019 étant devenue l'année de référence. Et si, hormis le contexte général favorable au transport par conteneur, le GPMM performe c'est grâce à une fluidité de ses terminaux qui lui a permis de devenir attractif, là où les autres ports de Méditerranée subissaient un engorgement. Même bon comportement de l'activité Remorques, qui culmine à +14% par rapport à 2019. Comme de l'activité véhicules neufs, à + 34 %, que le trafic - 30.000 véhicules - nouveau, apporté par le constructeur Kia, depuis le printemps, devrait encore davantage booster.

Le fluvial et le fer, axes durables confirmés

Si les chiffres font du bien dans un contexte mondial tendu, ils sont aussi la traduction de la stratégie durable impulsée par le GPMM. C'est là un des volets du projet stratégique 2020-2024. Où le sujet du report modal est majeur. Hervé Martel, le président du directoire le soulignait dans un entretien accordé à La Tribune en mai 2021, « le ferroviaire est un enjeu majeur pour le développement du GPMM » et le fluvial, pas moins. Il était alors déjà question de travailler sur les ruptures de charge et sur la fluidité de l'interface des terminaux. En un an, il semblerait bien que le travail ait été fait, le GPMM avouant que le ferroviaire comme le fluvial ont connu une progression à deux chiffres. CMA CGM apporte d'ailleurs sa pierre à l'édifice avec le service hebdomadaire opéré vers l'Allemagne tout comme les liaisons Fos-Toulouse par Naviland Cargo et Fos-Châlon-sur-Saône par Ferovergne.

La ligne Ropax Marseille-Tanger confirme son intérêt

Autre bonne nouvelle sur le sujet, la ligne Ropax vers Tanger confirme son intérêt et désengorge le trafic par la route, jouant aussi son rôle dans la décarbonation du GPMM. Une ligne à laquelle certains acteurs économiques ne croyaient pas forcément mais qui a prouvé son efficacité et sa pertinence.

Embarquant fret et passagers, elle est une alternative au passage par le port d'Algésiras, un plan B disait alors Benoît Dehaye, le directeur général de La Méridionale qui opère la ligne. Lequel appuyait aussi sur le coût, inférieur à celui d'une liaison par la route estimant donc que le roulier avait un bel avenir devant lui.

Côté passagers précisément, l'autre bonne nouvelle tient dans le retour à un rythme plus soutenu pour les compagnies de ferries, tiré par la réouverture des frontières avec l'Algérie notamment. Ce qui se répercute sur l'activité globale, en hausse de 21% comparée à 2019. Une cadence dynamique que la saison estivale, à ses prémices, devrait porter encore plus, d'autant que trois routes vers le Maroc et une vers l'Algérie viennent conforter le nombre d'escales hebdomadaires. Quant aux croisières, 120 escales sont attendues. Ce qui ne plaira peut-être pas à tout le monde. Mais ce qui fera du bien à l'économie de Marseille-Fos et à tout son écosystème.

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