« Le métavers n’est pas un gros mot et n’est pas forcément coûteux » (Kevin Soler, Virteem)

Elle est née il y a dix ans, à Sophia-Antipolis, sous le nom de Groupe VIP 360. Désormais elle s’appelle Virteem et la croissance qu’elle connaît – accélérée par la crise liée à la pandémie – lui laisse entrevoir un potentiel de développement qui va au-delà du territoire national comme l’explique son dirigeant.
(Crédits : DR)

L'activité de la PME implantée à Sophia-Antipolis, lorsqu'elle naît, c'est l'immersif. Un monde aux capacités multiples, comme l'explique son dirigeant, Kevin Soler. « Nous avons toujours été considérés comme une entreprise faisant de la visite virtuelle. Sauf que nous avions plusieurs différenciations, notamment nous faisions déjà du métavers, sauf qu'à l'époque le mot n'existait pas. Cela s'est donc développé récemment. Nous faisons donc tout ce qui est environnement immersif, métavers et réalité virtuelle ».

Le métavers, qui devient un sujet d'intérêt pour le monde économique. « L'idée du métavers est d'avoir un environnement où l'on réunit une communauté qui va pouvoir communiquer en 360° ».

Des enjeux et des verticales divers

De quoi séduire des secteurs très divers, qui y voient des intérêts particuliers, intérêts par ailleurs complémentaires. Ainsi, la crise sanitaire a créé une appétence pour le secteur RH, mais le retail, l'industrie, le tourisme, l'éducation et notamment les grandes écoles trouvent aussi dans cette technologie du Web3 un axe de communication qui ouvre des perspectives nouvelles.

« Il existe de gros enjeux de recrutement dans les entreprises, de formation et de onboarding des nouveaux collaborateurs. Nous travaillons également dans le retail pour créer des show-rooms virtuels, dans lesquels on va pouvoir tester, acheter des produits. Et les écoles disposent ainsi d'une solution pour leurs journées portes ouvertes ».

Et en matière de problématiques RH, « il existe plusieurs enjeux », souligne Kevin Soler. Notamment celle de l'appétence à développer ou redévelopper sur certains métiers, comme les métiers bancaires. « Certains métiers sont boudés, comme les métiers de la banque par exemple. Cela est un moyen de faire connaître des métiers méconnus ».

Si plusieurs secteurs regardent le métavers avec un fort intérêt, si Virtemm elle-même est encore un peu moins présente sur le segment du retail, il est essentiel pour Kevin Soler de savoir sélectionner « en fonction des besoins. Quand on pilote une PME il est compliqué d'être sur plusieurs secteurs en même temps. Nous avons donc vraiment choisi de sélectionner les segments que l'on adresse, et cela, en fonction des besoins de nos 3.600 clients ».

De la question de la formation (où beaucoup reste à faire)

Pépite de la technopôle considérée comme n°1 en Europe, Virteem bénéficie-t-elle de l'écosystème de Sophia-Antipolis ? « C'est bien pour la qualité de vie, on peut bronzer plus facilement, nous avons la possibilité de recruter des ingénieurs, plus facilement », souligne Kevin Soler. Mais « il reste encore un certain nombre de progrès à faire, notamment en termes de déplacements, pour mieux desservir les axes routiers ou pouvoir se déplacer facilement au sein de la technopôle. Et une meilleure connexion internet ».

Et qui dit recrutement, dit formation et mise à disposition de profils idoines. La formation, une nouvelle verticale pour Virteem ? « J'ai un rôle également au sein d'une association, Blockchain Innov, où l'objectif est justement de promouvoir le web3.0 - la blockchain, les cryptomonnaies... - et les écoles sont déjà venues vers nous pour nous demander de leur fournir du matériel afin de former les étudiants. Car ce sont les métiers de demain ».

Des métiers nouveaux qui, forcément, modifient la façon de recruter. « Nous avons actuellement plus de dix recrutements en cours et nous en recrutons plus sur CV, puisque ce sont des métiers nouveaux, où nous n'avons plus de formations sur lesquelles se baser ».

Un potentiel à l'international

Si l'on fait souvent l'analogie entre le sport et le business, ce n'est pas l'ancien sextuple champion du monde de street workout qui dira le contraire. « Je suis un compétiteur, chez nous on parle beaucoup de dépassement de soi et de performance », appuie Kevin Soler, qui partage sa passion pour le sport avec ses collaborateurs, allant jusqu'à coacher ceux qui le souhaitent, durant la pause déjeuner.

Evoquer le métavers fait forcément penser à une vision internationale. Virteem est-elle prête à dupliquer ? « Nous prévoyons, en effet, une levée de fonds l'année prochaine pour aller chercher des marchés américains. La demande existe, on le sait. Nous ne sommes en revanche pas staffés en conséquence, c'est à cela que le tour de table prévu va servir », annonce Kevin Soler. « Je suis sans associé, nous n'avons pas encore levé de fonds, nous sommes totalement en bootstrap (auto-financement NDLR). Nous sommes rentables depuis l'année 1 ». Et Kevin Soler d'insister : « le métavers n'est pas un gros mot et n'est pas forcément coûteux ». Ce qui créer un effet d'attraction de la part des grands groupes, certes, mais des PME aussi. « Nous sommes à l'avènement de ce qu'était le web dans les années 2000. La question n'est pas de savoir si on y va ou pas mais quelle est la stratégie dans les 5 ans, dans les dix ans à venir ».

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Azur Business Virteem

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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