En région Sud, la reprise est là mais la construction a du retard dit l'Insee

L'antenne de l'Insee en Provence-Alpes-Côte d'Azur tire le bilan d'une année 2021 qui montre que l'économie a retrouvé ses niveaux d'avant crise. L'inflation attendue en 2022 ne devrait pas impacter le territoire plus qu'ailleurs, en revanche la construction montre plusieurs signes inquiétants.
(Crédits : DR)

Si près, si loin. La crise sanitaire, qui a débuté il y en plus de deux ans en mars 2020, continue de faire parler d'elle. D'après l'Insee, qui vient de publier son bilan économique par région, en Provence-Alpes-Côte d'Azur les voyants sont revenus à leur niveau de 2019. Pour ce qui est de l'activité globale, l'institut se base sur les heures rémunérées. C'est à partir d'août qu'elles ont atteint leur rattrapage, bien que l'année 2021 reste en deçà de 2,7%. "Les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes ont davantage subi la crise car ce sont deux départements qui dépendent beaucoup du tourisme", note Kendal Masson, du service études et diffusion.

Du côté de l'emploi, hors intérim, le rebond en 2021 dépasse de 2,5% le niveau d'avant crise. "Le rebond est plus fort dans la région qu'à l'échelle nationale", ajoute Etienne Perron-Bailly, de l'unité conjoncture. Ce dernier précise que "toutes les composantes de l'emploi sont en hausse". Autrement dit, les différents types de contrats sont employés par les entreprises bien que dans les embauches les contrats longs (CDI ou CDD de plus d'un mois) ont repris plus fortement.

A l'image de ce qui se passe dans tout le pays, le chômage est à un faible niveau. "Au plus bas depuis 2008", ajoute Kendal Masson qui rappelle toutefois que la région est la troisième avec le plus de demandeurs d'emploi. A noter également que le nombre de micro-entreprises est aussi fortement en hausse, "notamment dans le transport" avec les nouveaux services de livraison.

La construction encore en retard

"L'activité repart de manière plutôt positive, mais le tableau n'est pas totalement positif", nuance cependant Etienne Perron-Bailly. C'est notamment le cas pour le secteur de la construction qui concentre le plus de doute. Les autorisations de logements sont en retard malgré par rapport au niveau observé avant la crise et ce malgré une hausse de 23%. Or ce sont les permis qui établissent la future activée réelle de la construction. Parmi les explications à ce retard, par rapport à la moyenne nationale notamment, Etienne Perron-Bailly évoque "une région déjà très urbanisée" qui ne laisse donc pas forcément de marge de manœuvre. La reprise de l'activité réelle en 2021 est d'ailleurs "plus nette dans les départements alpins que sur le littoral" note l'Insee.

Pour ce qui en est des travaux publics et de la rénovation, l'Insee ne dispose pas de statistiques. Mais pour ces deux catégories, la Cellule Économique Régionale de la Construction (CERC) de Provence-Alpes-Côte d'Azur écrit dans ses études que l'activité s'est redressée en 2021 sans rattraper ses niveaux d'avant crise. Pour les travaux publics la baisse du chiffre d'affaires de cette activité a baissé de 12% en 2020 avant d'augmenter de 7,5% en 2021. Pour ce qui est de la rénovation, les volumes de travaux facturés ont chuté de 8,7% avant de repartir de 5,3%. A ces redémarrages viennent s'ajouter les interrogations autour des prix des matières et difficultés d'embauche.

L'inflation pas plus impactante qu'ailleurs

"Dans la région nous consommons plus de mains d'œuvre que de matériaux", résume Etienne Perron-Bailly. Les difficultés de recrutement pourraient ainsi "à terme constituer un frein" dit l'Insee. Un aspect qui concerne bien sûr le tourisme où la clientèle internationale n'est pas revenue en 2021 comme en témoigne la baisse de la fréquentation des hôtels de 8% par rapport à 2019. Les aéroports et les ports évoluent encore à 50% par rapport à leur activité d'il y a deux ans pour l'accueil de passagers.

Le prix des matières ne devrait pas trop affecter l'industrie selon l'Insee qui indique une faible baisse de l'activité dans la fabrication de matériel de transport. Dans l'agriculture en revanche, la hausse des prix de production risque de se répercuter sur le coût final. De manière générale et dans le contexte d'inflation, l'Insee estime qu'il n'y a "pas de raison de croire" que les spécificités sectorielles de la région "l'exposent davantage" que d'autres territoires de l'Hexagone.

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