« Eccity privilégie les circuits courts pour les parties à valeur ajoutée du véhicule » (Christophe Cornillon)

Née il y a plus de dix ans, de la volonté de son fondateur de se positionner sur ce qui constituait encore une niche, Eccity conçoit et fabrique, à Grasse, une gamme complète de scooters électriques. Une marque pure playeur, dont la croissance est portée, en partie par le contexte économique. Mais aussi par une évolution des mentaliés, comme l’explique son fondateur et dirigeant.
(Crédits : DR)

« Dès le départ il s'agissait de créer un pure playeur, 100% électrique, en France, pour le marché français et européen », se souvient Christophe Cornillon. « La conviction que nous avions c'est que les grands constructeurs n'allaient pas construire de scooters électriques ».

D'ailleurs tous « freinent des quatre roues ou des deux roues pour aller vers l'électrique », ajoute le dirigeant de la PME implantée à Grasse. Car le modèle économique de l'électrique est disruptif par rapport à celui que ces grands acteurs connaissent. Pas facile de s'engouffrer dans une brèche que les jeunes entreprises n'ont pas eu de mal à occuper.

Doublement du chiffre d'affaires

Et la demande consommateur est là. Et bien là. Si le marché a progressé de 12,5% en 2021, la tendance est à la hausse, remarque Christophe Cornillon. « Nous sommes en train de doubler notre chiffre d'affaires, avec un premier trimestre généralement très bas pour cause de période hivernale, qui là, a été relativement haut ».

Évidemment, le contexte économique joue favorablement pour le recours à un moyen de locomotion électrique. L'augmentation du prix de l'essence notamment impacte le porte-monnaie et les esprits du consommateur, qui regarde l'électrique autrement. « Un scooter électrique revient dix fois moins cher qu'un deux roues à essence », souligne le PDG d'Eccity qui fait remarquer que la guerre en Ukraine entraîne un changement de perspective également chez le consommateur, qui regarde « qui sont les pays exportateurs de pétrole ».

Doté depuis quelques mois d'un show-room installé à Paris, Eccity se considère « comme un conseiller et pas comme un commerçant ». Car opter pour un moyen de locomotion électrique exige aussi de se renseigner, de faire le bon et juste choix. Ce qui n'est pas forcément aussi aisé que ce qui peut s'imaginer. « Nous sommes là pour expliquer comment on s'en sert. Car on n'utilise pas un scooter électrique exactement comme un scooter thermique. Il y a une habitude à prendre, certaines choses à respecterChacun fait son choix en fonction de son portemonnaie, des aides, des primes... »

Concevoir un produit durable

Si la mobilité électrique est encouragée et semble bénéficier d'un contexte favorable, il demeure cependant encore des freins. Car rouler en électrique, pour une équivalence au thermique, coûte plus cher. Ce que la marque basée à Grasse a pris en compte en faisant le choix de véhicules « durables, performants en termes d'autonomie et vitesse de pointe ». Sachant que l'entretien est moins coûteux. Et sachant aussi que certaines villes prennent des dispositions rendant le stationnement gratuit pour les scooters électriques, quand il demeure payant pour le thermique. De quoi jouer un effet de bascule, estime Christophe Cornillon.

Eccity qui, par ses choix en matière d'approvisionnement, se trouve moins impactée par les difficultés qu'entraîne la guerre en Ukraine et l'augmentation des prix. « Des bouts du véhicule viennent de la zone de Carros, d'autres de Bordeaux, d'Europe. Nous avons toujours eu cette volonté de circuits courts surtout pour les parties à valeur ajoutée du véhicule ». Eccity qui envisage un renfort de sa stratégie export, notamment en dupliquant dans les grandes métropoles européennes, son show-room, pour l'heure initié dans la Capitale.

Un décideur économique, invité chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Nice s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

BFM Nice Côte d'Azur est à retrouver sur le canal 31 de TNT régionale et sur les box au canal 285/518 (SFR), 374 (Orange) et 360 (Bouygues).

La chronique est animée par Celine Moncel pour BFM Nice et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

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