La Cité des métiers, laboratoire de l’innovation (multiple) de l’emploi

L’association dédiée l’orientation professionnelle, basée à Marseille, réunit toutes les parties prenantes de ce domaine pour trouver de nouvelles solutions sur la question - vaste - de l’emploi. Son nouveau président Fabrice Greffet l’assure, "si l’on continue de recruter de la même façon, nous n’allons pas nous en sortir".
(Crédits : DR)

Les mots ou la formulation peuvent changer, mais l'intention est toujours la même. "Travailler ensemble", répète à l'envi Fabrice Greffet, le nouveau président de la Cité des Métiers Marseille et Provence-Alpes-Côte d'Azur depuis début mai. Un nouveau visage pourtant déjà bien connu des acteurs de l'emploi. D'abord car il était vice-président de cette association depuis 2017. Ensuite, parce qu'il œuvre sur ce vaste sujet "depuis 30 ans", revendique-t-il. En effet, son CV en témoigne avec ses casquettes d'élu à la CCI Aix-Marseille Provence, à l'UPE13 et en tant que président de Prism'Emploi à l'échelle régionale. "Certains disent que j'ai beaucoup d'engagements, mais en réalité je n'ai que celui de l'emploi", sourit Fabrice Greffet.

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Ce nouveau mandat arrive donc dans la continuité du parcours de celui qui s'occupe des relations publiques de l'entreprise d'insertion La Varappe. Et la Cité des Métiers semble être le lieu idoine pour appliquer le leitmotiv du "travailler ensemble". Historiquement, il s'agit en effet d'une déclinaison de la Cité des sciences de Paris. "Nous réunissons toutes les structures qui interviennent sur l'orientation professionnelle", explique Stéphanie Chauvet, sa directrice depuis près de six ans. Cela concerne donc l'emploi mais également la formation, la création d'entreprise ou encore de l'orientation scolaire. "Nous ne faisons rien tout seul, c'est toujours avec nos partenaires", décrit-elle. Des conseillers de Pôle Emploi ou d'Initiative Marseille Métropole par exemple sont détachés régulièrement pour venir rencontrer des usagers sur place. La Cité informe également sur les métiers qui recrutent.

Dégenrer les métiers

Voilà pour l'organisation, mais en parallèle de ces méthodes plutôt classiques la Cité des Métiers innove avec des ateliers sur, par exemple, la manière de gérer le stress avant un entretien grâce à la sophrologie. Elle propose également la création d'évènements. "Nous sommes un petit laboratoire, nous allons chercher les trous dans la raquette sur une offre de service territorial puis nous créons et inventons", poursuit Stéphanie Chauvet.

Dernier exemple en date, Bati'Sens une rencontre autour des métiers du bâtiment et des cinq sens. Plus qu'un simple échange, il s'agit de faire mettre la main à la pâte aux visiteurs y compris avec des nouvelles technologies comme des casques de réalité virtuelle. "Proposer une vraie immersion plaît beaucoup", estime Fabrice Greffet. Le nouveau président veut bien sûr continuer dans cette voie. "Ma vision est celle de mon prédécesseur", avance-t-il avant de préciser que son approche sera "peut-être un peu plus inclusive qu'elle ne l'est déjà. Je pense que la Cité à cet ADN dès le départ mais le fait de le nommer ça permet de créer la chose".

Dégenrer les métiers est l'un des enjeux de l'association. Au-delà de la dimension inclusive de la démarche, elle permet aussi d'élargir le champ des possibles pour les entreprises en quête de nouvelles recrues.

Des changements du côté des entreprises

Car la situation est bien connue de tous, les postes à pourvoir ne rencontrent pas les demandeurs d'emploi. Pour essayer de résoudre, au moins en partie, cette équation Fabrice Greffet veut s'appuyer sur le "sens du travail". Il développe : "Vous avez trois états d'esprit, vous en avez un qui va dire je casse des cailloux, l'autre je nourris ma famille et l'autre je construis une cathédrale. Ils font tous les trois la même chose, le but c'est de permettre aux gens de se réaliser et qu'ils voient que ce qu'ils font à du sens. "

Une approche qui passe aussi par un changement du côté des entreprises. "C'est plus à elles de séduire les personnes que l'inverse, elles doivent se remettre en cause. Si l'on continue de recruter de la même façon, nous n'allons pas nous en sortir. C'est à nous d'accompagner ces changements", défend-il.

Innover sur l'information métier

Toutes ces intentions se traduisent dans des dispositifs à l'image des labels de l'Afnor "égalité professionnelle" et "diversité" renouvelés pour quatre ans. Cela a notamment débouché sur la création d'un réseau, auprès de nombreux acteurs, pour aider l'insertion des femmes.

Il y a également le projet Phare, qui doit débuter en 2023, qui vise à innover sur l'information métier.  L'objectif est de sortir du format de présentation PowerPoint face à un auditoire assis. L'action la plus parlante est sous doute l'utilisation des casques de réalités virtuelles pour réaliser des gestes professionnels. Il faut désormais inventer le coup d'après. Un travail qui se réalise avec tous les acteurs des branches professionnelles, les centres de formations ou les parents d'élèves notamment, pour construire des outils que les enseignants pourront utiliser.

Enfin, une mutation interne est en cours. Celle du rapprochement de la Cité des Métiers avec la maison de l'emploi. Les deux structures collaborent déjà ensemble. Cette potentielle fusion doit permettre de rationaliser les compétences, comme le système informatique et de partager toutes les analyses que produit la maison de l'emploi. Là encore, une façon de travailler ensemble...

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