« Le MIN représente un vrai cluster économique dans le monde agricole et de la pêche » (Marc Dufour, directeur général MIN des Arnavaux)

Avec, au total, 1.600 emplois, 40 entreprises et 280 producteurs, le Marché Marseille Méditerranée, dit MIN des Arnavaux représente un véritable levier économique pour la seconde métropole de France. Une ruche qui vend, achète, propose. Et qui fait cohabiter producteurs et grossistes, sur un monde de complémentarité totale, estime son directeur général. Qui détaille aussi ce projet d’extension, financé, qui ne demande qu’à devenir réalité.
(Crédits : DR)

Ne comptez pas sur Marc Dufour pour brosser dans le sens du poil. C'est dire que si le directeur général du MIN insiste sur la complémentarité entre producteurs et grossistes, c'est qu'il s'agit bien là de ce qui fait le système même de celui que l'on appelle aussi Marché Marseille Méditerranée. « Les producteurs ont comme métier de faire pousser des produits de qualité et aujourd'hui on est de plus en plus attaché aux circuits courts, à la qualité, à la traçabilité, après des décennies de scandales alimentaires, les consommateurs sont conscients que ce qu'ils ont dans leur assiette conditionne leur santé. Les producteurs sont la valeur sûre qui permet d'avoir des produits de grande qualité. Mais distribuer ces produits en grande quantité, c'est un vrai métier. Grossiste ce n'est pas un gros mot, c'est un savoir-faire qui permet de toucher la grande distribution, l'épicier du coin, le traiteur... Au MIN, cela fait 50 ans que producteurs et grossistes cohabitent et ils s'entendent très bien. Si on restaurateur veut des fraises à Noël, elles vont venir du Chili, pas de Carpentras. Ils savent jouer parfaitement sur les décalages de production pour que toute l'année, on est tous les produits, en privilégiant, lorsque c'est la saison, ceux qui proviennent de notre région », argumente et développe Marc Dufour.

Solution de la logistique du dernier kilomètre

Le MIN, situé dans les quartiers Nord, au carrefour d'un nœud autoroutier, porte un projet d'extension qui répond à des problématiques majeures d'approvisionnement. Une extension qui est prévue pour se faire de façon verticale, en intégrant qui plus est, de l'énergie photovoltaïque et qui apporterait une solution à la problématique aux ZFE à venir. « Un MIN, c'est une plateforme logistique de produits frais. Et quand on sait faire de la logistique de produits frais, on sait faire de la logistique tout court », souligne Marc Dufour. Rappelant à quel point la logistique du dernier kilomètre est un sujet pour les villes et que le MIN, situé à l'intersection de l'A7 et de la L2 (l'autoroute de contournement de Marseille qui permet de rejoindre l'est de la région, Toulon ou Nice) possède de ce fait, un avantage qu'il convient de tirer intelligemment parti. D'où ce projet qui prévoit d'installer une dalle de 12 hectares sur la partie centrale du Marché d'intérêt national, pouvant accueillir entrepôts et hôtel logistique. C'est cet hôtel qui se trouve être éminemment stratégique, puisque accueillant les camions qui ainsi, n'auront plus à franchir les portes du centre-ville de Marseille. Et leur chargement, ensuite, d'être distribué par le biais de véhicules électriques au cœur de la Cité phocéenne. Un projet qui devrait connaître deux ans d'études ainsi que deux années de construction, ce qui laisse envisager une concrétisation à horizon 2026.

Participer au Plan Marseille en Grand

« Il a fallu du temps pour faire comprendre à tous les acteurs l'intérêt de ce projet et le fait que, de par sa construction verticale, il n'y a aucune artificialisation des sols ni prise de terrains agricoles », ajoute Marc Dufour. Qui revient sur le sujet Zones à Faible Emission, ces ZFE synonyme de casse-tête pour les livreurs. « On imagine tous les véhicules poids lourds de plus de 3,5 tonnes, à énergie diesel, bloqués sur cette plateforme et le grand Marseille être desservi par des véhicules propres », se plaît à imaginer le directeur général du MIN, rappelant qu'une étude a calculé les 156 heures d'embouteillages ainsi évitées et la diminution de 26% de l'encombrement des voies de circulation. Le tout étant financé par le privé.

Un projet d'extension qui va bien dans le plan Marseille en Grand ? « C'est le type d'infrastructure qui va accompagner la transformation de Marseille ». Reste à entrer dans la phase concrétisation, c'est-à-dire à réunir notamment tous les acteurs politiques et économiques concernés autour de la table. Les différentes périodes électorales qui animent le pays depuis plus d'un an n'y ont pas été favorables. Mais désormais purgée, cette phase électorale devrait laisser place au dialogue. Et à la réalisation, concrète.

Un acteur économique chaque semaine

Pour rappel, depuis ce début novembre, La Tribune et BFM Marseille s'unissent pour proposer chaque semaine une chronique éco, baptisée Marseille Business, qui décrypte l'économie du territoire, ses enjeux, ses défis, les réussites et les problématiques. Tous les mardis, un invité vient apporter son éclairage sur une thématique précise.

La chronique est animée par Sophie Hebrard pour BFM Marseille et Laurence Bottero, rédactrice en chef du bureau Provence Alpes Côte d'Azur du quotidien économique La Tribune.

BFM Marseille Provence : canal 30 de TNT Régionale, les box canal 284/516 (SFR), 375 (Orange), 362 (Bouygues), 916 (Free) , sur bfmmarseille.com, en replay sur la plateforme gratuite VOD "RMC BFM PLAY" et l'application dédiée à télécharger.

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