Rachat de La Provence : un conseil d’administration et plusieurs possibilités

Prévu pour se tenir ce 9 mai, le conseil d’administration du quotidien basé à Marseille constitue l’une des étapes majeures dans le processus de cession des 89% de parts détenues par GBT. Agrément accordé à l’offre portée par CMA CGM ou agrément rejeté ? Que peut-il se passer après le vote des administrateurs et en fonction de celui-ci ?
(Crédits : DR)

Il ne fait pas de doutes que le lundi 9 mai va cristalliser tensions et attentions. C'est la date retenue pour la tenue du conseil d'administration de La Provence et il revêt une importance majeure : celle de l'agrément accordé ou pas à l'offre portée par Rodolphe Saadé, le PDG de CMA CGM.

Une offre qui a été la seule retenue par le liquidateur dans le processus de rachat des 89% de parts détenues par Groupe Bernard Tapie. Une offre qui promet 81 millions d'euros pour le prix d'achat, 50 millions d'euros pour l'investissement et de remplacer notamment les éventuels départs de salariés.

C'est elle qui fait l'objet de la séance de lundi. Et pour être agréée elle doit l'être à l'unanimité des cinq administrateurs.

Trois sur cinq ? Ou deux sur cinq ?

Ce qui constitue déjà une difficulté. Si Jean-Christophe Serfati et Virginie Layani, respectivement PDG et secrétaire générale du groupe, semblent favorables à l'offre de CMA CGM, si Alexandre Maarek et Anne-Sophie Jahan, qui représentent Avenir Développement et les 11% obtenus par Xavier Niel lors de l'achat des parts de Nice-Matin au groupe belge Nethys (également présent au capital de La Provence) sont logiquement dans le camp du patron de Free, Stéphanie Tapie, qui s'est publiquement exprimé sur ce point, pencherait également en faveur de Xavier Niel. Une unanimité qui semple donc peu probable. Mais pas impossible non plus.

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D'où un premier scénario qui se dessine : en cas d'agrément accordé à l'offre de CMA CGM, le liquidateur saisit alors le juge commissaire afin d'autoriser la cession des 89% au géant de la logistique basé à Marseille. Mais tout ne s'arrête pas là. Car, toujours doté de son droit de préemption, Xavier Niel peut en user. Et devoir s'aligner sur l'offre de CMA CGM, mais l'emporter.

 Stop ou encore ?

Mais quid en cas de rejet de l'offre portée par CMA CGM ? Si les administrateurs favorables à Xavier Niel n'agréent pas, le liquidateur peut-il botter en touche ? A charge ensuite de relancer un nouveau processus. Mais quid si le conseil d'administration demeure dans cette configuration actuelle ? Sauf à ce que sa physionomie en soit modifiée...

Si seul Avenir Développement n'agrée pas, là c'est la subtilité de l'application du droit d'agrément - dont bénéficie Xavier Niel et que la Cour de Cassation lui a rendu - qui joue. Et où peut intervenir la notion de conflit d'intérêt. En clair, le vote d'Avenir Développement doit être motivé par le contenu de l'offre, pas par l'intérêt de Xavier Niel à acquérir les 89% du capital appartenant à GBT.

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Au jeu des atouts et volontés juridiques des uns et des autres ce qu'il peut se passer ce 9 mai pourrait clairement ne pas constituer la dernière étape d'un rachat en forme de feuilleton. A défaut de surprises... Et rien n'est moins sûr.

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