Berceau de la microélectronique, la zone de Rousset défend sa terre d'industrie

A cheval sur trois communes, la zone industrielle de la Haute Vallée est principalement connue pour la microélectronique. Mais d'autres activités s'y développent à l'image de la logistique. Alors que le sujet de la réindustrialisation ne laisse pas indifférent.
(Crédits : STMicroelectronics/Youtube)

C'est presque à l'abri des regards, que la zone industrielle de Peynier-Rousset a fêté ses 60 ans. "Elle a été fondée en 1961, c'est la plus ancienne du territoire", revendique fièrement Christine Fabre, présidente du groupement des industriels de la Haute Vallée de l'Arc (Gihva). Cette association, qui a connu plusieurs formes avant d'obtenir sa forme actuelle en 1994, défend les intérêts des entreprises présentes sur ce territoire. Soit environ 1.500 établissements pour 7.000 salariés réunis sur un peu moins de 250 hectares étalés entre les communes de Fuveau, Peynier et surtout Rousset. "Nous réunissons les chefs des entreprises pour animer des actions collectives, le but est de créer de la synergie autour d'action collective sur les thèmes de la gestion des déchets, la mobilité, la sécurité, la RSE et l'emploi", développe celle qui se trouve à la tête de l'association depuis 1995.

Des initiatives menées pour rendre la zone "plus facile à vivre" et forcément améliorer son attractivité. Il a par exemple fallu prendre en main la question du ramassage des déchets quand les collectivités ont cessé de le faire dans les zones industrielles ou encore demander l'adaptation des horaires des transports en commun. "C'est l'une des premières actions que nous avons menée", signale Christine Fabre. Le groupement a alors rencontré les élus d'Aix-en-Provence afin de décaler de quelques minutes le dernier bus pour qu'il corresponde aux besoins des salariés. "Lors de l'élaboration du plan de déplacement inter entreprise, nous avions axé notre approche sur la sécurité. Le fait de prendre les transports en commun réduit les accidents", raconte-t-elle. A l'image des carences du territoire, le sujet de la mobilité revient fréquemment.

Pas d'établissements ouvert au public

Au-delà des conditions générales du quotidien de la zone, le Gihva revendique son attachement à l'industrie à l'heure ou ce secteur se trouve tiraillé entre relocalisation et enjeux écologiques. "Dans les statuts de base il est inscrit qu'il ne peut pas y avoir des établissements qui accueille du public il n'y a même pas de restaurant directement à l'intérieur de la zone", souligne Christine Fabre. "Cela permet d'éviter les va-et-vient permanents, nous ne voulons pas être embêtés", poursuit-elle. De quoi attirer des entreprises de production autour des trois activités autorisées sur place : l'industrie, les services à l'industrie et la logistique.

La microélectronique est le domaine phare de la zone, porté naturellement par la notoriété de STMicroélectronique. Ces dernières années, plusieurs entreprises médiatiques installées à Rousset ont connu des défaillances à l'image de Lfoundry. Pas de quoi entacher la dynamique de la zone assure Christine Fabre. "C'est très cyclique, mais nous ne chiffrons pas l'essaimage que crée ces crises", note-t-elle. Certains salariés carreaux parviennent en effet à lancer leur propre structure, souvent dans d'autres domaines comme la restauration ou la formation.

La logistique, une activité bienvenue

La présidente de l'association défend le multi-activité de la zone. Aux côtés de STMicroélectronique, on trouve parmi les principales sociétés sur place aujourd'hui Microchip Technology issu du même secteur. Poolstar se distingue en tant que fabricant de matériels pour piscine. La diversification passe par la logistique avec Lidl qui est venu installer l'un de ses plus grands entrepôts. Un secteur d'activité où les besoins augmentent mais qui génère parfois de la défiance des élus qui regrettent le peu d'emploi au mètre carré.

Le genre de discours qui ne sied guère à Christine Fabre. "Il faut arrêter avec ce discours, la logistique est importante c'est ce qui nous permet d'avoir quelque chose dans l'assiette. Entre la globale et celle du dernier kilomètre, elle crée des emplois", défend-elle avant de rappeler qu"'il ne faut pas être mono activité, se baser sur une seule industrie est catastrophique". Des nouvelles activités viendront elles s'installer ? Difficile de répondre à cette question mais des espaces sont encore disponibles et la tendance est la réindustrialisation. "On en parle beaucoup mais les délais sont toujours très longs pour obtenir tous les différents actes, y compris pour les territoires clefs pour lesquels nous avons gagné qu'un ou deux mois", regrette Christine Fabre. Le maire de Rousset "a compris l'intérêt de la zone" se satisfait-elle toutefois. Un atout de poids pour garder et défendre l'aspect industriel.

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